Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



mercredi 25 novembre 2020

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2512 : La réaction de certains cathos est-elle à la hauteur de l'Evangile ?

 Sur Europe 1, ce matin, on sentait Matthieu Rougé, évêque de Nanterre, très remonté contre la décision gouvernementale de restreindre à 30 personnes maxi le nombre de paroissiens pouvant participer à une messe, et ceci, quel que soit le l'ampleur du lieu concerné. Très déterminé, il n'a pas ménagé ses adjectifs, parlant d'une décision "contradictoire, ridicule, grotesque, irrespectueuse et incohérente".  Il n'est quand même pas allé jusqu'à traiter le président d' "adolescent immature", comme l'a fait Jean-Marie Rouart, membre de l'Académie Française, hier matin, sur cette même antenne, au sujet des propositions d'E. Macron concernant la rénovation de la cathédrale Notre-Dame, mais il n'en était pas loin !

On peut comprendre, bien sûr, la déception d'un certain nombre d'évêques et de catholiques par rapport à une telle décision !  Et moi le premier, je souffre de cette impossibilité de me retrouver au milieu de belles assemblées de frères et soeurs, célébrant joyeusement avec eux le Repas du Seigneur. Mais nous catholiques, nous sommes, comme les autres, citoyens de la République et, tout en ne manquant pas de faire part de nos souhaits, il nous faut prendre acte humblement des décisions proposées, pour le bien et la santé de l'ensemble de notre société.  Et l'Eglise catholique, avec ses failles internes trop graves en cette époque, peut-elle se permettre de donner quand même des leçons de bonne gouvernance à la société, du haut de son clocher branlant ?

Surtout que, jusqu'ici, un certain nombre de catholiques en colère ne se sont pas gênés de tourner le dos aux consignes sanitaires en vigueur. Chaque jour, je célèbre, chez moi, en priant la messe avec les Assomptionnistes de "Prions en Eglise". Mais, par curiosité, je vais aussi voir, sur internet, comment se passent d'autres messes ici et là. Je dois dire que j'ai été étonné de constater que, dans bien des cas, l'on avait oublié le masque et le gel hydroalcoolique. Le gouvernement est au courant de tels écarts, et cela ne l'aide pas à prendre l'Eglise catholique au sérieux dans ses engagements.  Les écarts de trop de brebis galeuses pénalisent ainsi la grande majorité des catholiques qui, eux, se font un point d'honneur à porter le masque, et au-dessus du nez, malgré le désagrément.

Avant-hier, la presse signalait le décès vendredi dernier du patriarche de l'Eglise orthodoxe serbe, des suites de la Covid-19, trois semaines après avoir célébré les funérailles du chef de cette Eglise au Monténégro, victime également du coronavirus. La télé nous a montré des images de cette sépulture : une foule nombreuse, dont les participants étaient serrés les uns contre les autres, aucun masque à l'horizon ! Etait-ce une attitude responsable ?  Tout cela ne joue pas en notre faveur !

Et parallèlement, les réactions de ces cathos outragés m'amènent à me demander s'ils ont bien lu l'évangile de dimanche dernier, en la fête du Christ-Roi. A mon avis, ils seraient même prêts à faire le reproche à Jésus d'avoir oublié quelque chose de plus important que tout le reste, dans ce qu'il a exprimé. Je les verrais bien ajouter un impératif à ce discours : "J'ai eu faim, et vous m'avez donné à manger..." OK, OK ; mais surtout : "Je vous avais donné l'obligation d'aller à la messe chaque dimanche, et vous y êtes allés, entrez dans mon Royaume éternel..."  Pas de chance ! Ou Matthieu a oublié une phrase, ou, plus sûrement, Jésus ne l'a pas exprimée.  Par contre, comme l'a rappelé le pape François dans son homélie de dimanche dernier : "Au soir de notre vie, nous serons jugés sur l'Amour". (St Jean de la Croix)

Une dernière réflexion : j'ai entendu un catho indigné s'écrier : "Ils vont finir par nous bouffer !"  Cela m'a renvoyé à cette réflexion que nous a rappelée le Bréviaire en la fête de St Ignace d'Antioche, le 17 octobre dernier. Cet évêque fut jeté aux bêtes, dans l'arène, à Rome, vers l'an 110. Voici un extrait de la lettre qu'il écrivit alors aux Romains : "J'écris, moi, à toutes les Eglises, et je fais savoir à tous que de grand coeur je mourrai pour Dieu, si vous ne m'en empêchez pas. Je vous supplie, ne me portez pas une pitié importune. Laissez-moi devenir la pâture des bêtes : elles m'aideront à atteindre Dieu. Je suis son froment : moulu sous la dent des fauves, je deviendrai le pain pur du Christ. Suppliez le Christ pour que ces animaux fassent de moi une victime offerte à Dieu."

 Quant à nous, sommes-nous vraiment des victimes ?  Il faut raison garder ! Qu'il aurait été plus évangélique, plus symbolique, que les évêques de France fasse un communiqué solennel redisant leur solidarité fraternelle avec les propriétaires de bars, de  restaurants, de salles de sport..., confinés comme nous, mais bien plus touchés que nous par les mesures de confinement !!!

Espérons cependant que bientôt, un certain bon sens ait le dernier mot des deux côtés !

3 commentaires:


Geneviève d'Olonne a dit…

Une nouvelle fois, Olivier, merci de tes opinions tous azimuts !
Vraiment ce matin, la réaction de Mgr Aupetit m'avait bien irritée. Elle ressemblait à celle que tu rapportes de l'évêque de Nanterre !
Heureusement, les commentaires des lecteurs d'Ouest France sur ce sujet m'ont mis du baume au coeur !

"Quel témoignage donnons-nous à nos concitoyens dans ces moments troublés de divisions et de violence ?" dit l'un et l'autre : " et si, par manifestations et prières de rues...on entendait monter une telle revendication communautariste venant, non pas des disciples de Jésus, mais de ceux de Mahomet ?".
Un dernier avec lequel je me reconnais parfaitement : "Combien de chrétien comme moi ne se reconnaissent-ils plus dans cette église qui se replie sur elle-même ?" et il y en a d'autres !

La Paix de Noël s'offre à tout homme de bonne volonté.

Unknown a dit…

la question posée est : La réaction de certains catho est-elle à la hauteur de l'Evangile ?
Les gens ont faim et soif de se rencontrer ensemble autour d'un même pain à partager.
Avec l'annonce des nouvelles mesures, ce n'est pas possible. C'est non, pas plus de 30 personnes,
Pourquoi donc avoir déterminé un tel nombre? Cette annonce du Président est-elle bien réfléchie et pourquoi si peu?. Mgr Rougé a réagi en pensant qu'elle était irrespectueuse, incohérente, contradictoire ; il est vrai que cette annonce n'est peut-être pas réfléchie suffisamment.
Compte-tenu du manque de prêtres à célébrer, il aurait fallu déterminer le pourcentage par rapport au nombre de personnes susceptibles de venir, par rapport au nombre d'habitants, par rapport à la jeunesse, par rapport au écoles privées catholiques, sans citer d'autres facteurs tels que Ehpad, personnes âgées et bien entendu par rapport au nombre de catho en France prénommée autrefois "Fille aînée de l'Eglise" Une seule messe célébrée pour une superficie de 6 communes ne pouvant accueillir que 30 personnes est vraiment ridicule, autant rester chez soi que de trouver la porte fermée en arrivant après avoir fait 10 km.
Et qui sera volontaire pour faire le gendarme à l'entrée et faire repartir la 31ème ?
Bref, la fraternité reste un devoir; aussi, puisqu'il en est ainsi qu'il faut payer pour les brebis galeuses qui n'ont pas respecté le règlement imposé auparavant, sachons nous unir avec les restaurateurs, partager avec eux leur souffrance prolongée, en ayant du respect pour ceux qui prennent les décisions.
Faisons confiance dans le Seigneur qui lui nous laisse entièrement libre et qui espère de chacun de nous que nous sommes en mesure de prendre les bonnes décisions envers notre prochain.

"C'est à moi que vous l'avez fait'
"J'étais malade et tu étais là"

Implorons l'Esprit Saint de toujours reconnaître la présence du Seigneur.

Marie

DANIELE a dit…

Une fois de plus j'ai pu constater avec les enfants de catéchèse (les CM1 et CM2) leur bon sens sans faille qui ne s'embarrasse pas de faux semblants. Bien sûr lors de nos rencontres, la discussion vient sur le COVID et ses contraintes. Mais ils font très vite le lien avec d'autres situations tellement plus difficiles pour peu qu'on parle et qu'on écoute. Ils ont fait le parallèle avec les lépreux dont nous avions parlé peu avant, les chrétiens qui sont massacrés dans le monde alors que nous nous devons juste regarder la messe à la télévision. Bien sûr, rien n'est facile mais sachons remettre les choses à leur place. Restons unis dans la prière.