Vous connaissez tous ce superbe poème de Louis Aragon, "La Rose et le Réséda", écrit pendant la période de la Résistance, en 1943, alors que communistes et chrétiens, de droite ou de gauche, croyants ou non, tous se considéraient au service d'un même idéal : le salut de notre pays.
"Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Qu'importe comment s'appelle
Cette clarté sur leurs pas
Que l'un fut de la chapelle
Que l'autre s'y dérobât..."
Il me semble que ce poème a quelque chose à voir avec la Bonne Nouvelle proclamée dans l'évangile d'hier, en la fête du Christ-Roi. A savoir que, contrairement à ce que l'on a pu croire pendant de longs siècles, parce que l'on n'avait peut-être pas suffisamment médité cette scène de l'Evangile, même les non-croyants pourront avoir une place au paradis ; ou plutôt, auprès de Dieu, pour l'Eternité ! Et cela, même si ce n'est toujours pas évident pour un certain nombre de chrétiens ! Avec Dieu pour toujours, s'ils ont, bien sûr, essayé d'être fidèles, comme cela nous est demandé également à nous croyants, à leur conscience éclairée, et s'ils ont servi leurs frères de tout leur coeur. Mais aussi, Dieu respectant leur liberté, s'il font le choix de Dieu, au moment du Jugement final ; ceci demeurant un grand mystère.
En fait, on ne peut plus diviser l'humanité entre d'un côté, les croyants, plutôt catholiques évidemment, et de l'autre, les autres : les mal-croyants, les non-croyants - j'ai d'ailleurs horreur de ces termes - les Francs-Maçons, les musulmans, les homosexuels, les communistes, les païens et j'en passe...
La classification finale - c'est écrit noir sur blanc en Matthieu 25 - devrait plutôt répartir, d'un côté, ceux qui auront servi leurs frères, qu'ils soient croyants ou non, et de l'autre, ceux qui n'auront pas fait le choix de la fraternité, qu'ils soient croyants ou non.
Attention : ce n'est pas Dieu qui fera cette répartition ; c'est chacun de nous qui, devant le déroulé de sa vie, comprendra de quel côté lui-même s'est placé.
Comme l'a dit très justement hier le prédicateur de la messe télévisée : "Dieu vient pour sauver tous ceux qui ont fait le choix d'aimer." Relisez les intéressants commentaires du billet d'hier dimanche : ils expliquent bien cela.
Je conclus avec ces réflexions du pape François dans sa lettre-encyclique "Tous frères" , réflexions que j'avais déjà citées récemment (voir billet du 14 novembre) :
- n° 74 : "Croire en Dieu et l'adorer ne garantit pas de vivre selon sa volonté."
- idem : "Le paradoxe, c'est que, parfois, ceux qui affirment ne pas croire peuvent accomplir la volonté de Dieu mieux que les croyants."
- n° 281 : "Au dernier jour et quand il y aura la lumière suffisante sur la terrepour voir les choses telles qu'elles sont, il y aura des surprises."
Si nous pouvions éviter la mauvaise surprise, en ce qui nous concerne personnellement, mais pas que..., ce serait quand même pas mal !
Bon courage, sur le chemin évangélique de la foi au Christ et de la Fraternité !
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