Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



vendredi 28 août 2020

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2451 : "Politique, ces évêques qui s'engagent"


Voici le message que je viens de recevoir de Jean-Pierre, diacre en Loire-Atlantique ; il rejoint ce que j'exprime parfois, comme dans les billets 2446 et 2432. Merci Jean-Pierre.  Toutes les réactions seront les bienvenues !


Cher Olivier,

L'article paru dans "La Croix" le 25/08/, intitulé "Politique, ces évêques qui s'engagent", m'a fait réagir par rapport au positionnement de l'épiscopat français.

Tu trouveras en P.J. un texte qui traduit ma pensée. Est-il trop subjectif et peut-être injuste? Mais je t'autorise à le publier sur ton blog si tu considères qu'il peut suggérer le débat et non le fermer. Tu peux aussi le réduire à ce qui te paraît essentiel. Dans ce cas j'assumerai par ma signature, mes propos.

Merci une nouvelle fois de nourrir notre foi et de nous inviter à la rendre agissante.

Fraternellement

Jean-Pierre


 Le mardi 25 Août, le journal "La Croix" titrait à la une : « Politique, ces évêques qui s’engagent ».  Je me réjouissais d’avance de ce titre, croyant qu’il concernait l’épiscopat français. Ma joie fut de courte durée en lisant l’article, qui faisait référence aux prises de positions courageuses d’évêques d’Amérique latine. Ces évêques s’intéressent  aux réalités sociales de leurs pays et ne privilégient pas les positions sur la morale personnelle. En cela, ils rejoignent les orientations du Pape François.

Nous sommes sur un autre continent, avec une autre histoire, une autre réalité culturelle, mais nous sommes de la même Eglise, celle du Christ et de son évangile. Nos évêques français ne sont-ils pas trop centrés aujourd’hui sur les questions morales. La bioéthique occupe aujourd’hui l’espace et les débats au détriment de d’autres missions de dimensions sociales, économiques, écologiques… L’Eglise n’a pas à se taire elle est dans son rôle quand elle défend la vie de la conception jusqu’à la mort, la dignité inaliénable de tout être humain, mais pour autant, elle ne peut plus, dans un monde de plus en plus sécularisé, diriger toutes les consciences individuelles et collectives. 
 
Les évêques seraient-ils devenus aphones sur les grandes questions sociales actuelles : la question des migrants, les inégalités sociales, les rapports entre les peuples, la violence, les dictatures… N’y aurait-il plus place pour des grandes déclarations nourries par l’évangile et qui pourraient conforter, soutenir ceux et celles qui agissent sur ces terrains et éveiller les consciences des autres baptisé ?

De grands textes ont été publiés par les évêques de France :
-         1993 : «  Face au chômage changer le travail »
-         1996 : « L’écart social n’est pas une fatalité »
-         1972 : « Pour une pratique chrétienne de la politique »
-         2005 : « Repères dans une économie mondialisée »

Plus près de nous, la grande impulsion donnée par la Conférence des évêques de France de 2011 à 2013 :  « Diacona 2013 : Servons la fraternité. »
Cette proposition a été diversement suivie selon les diocèses et les paroisses, mais elle avait eu le mérite de rappeler, à tous les clercs ou laïcs, que le service du frère est au cœur de la mission de tous les baptisés.

Je reprendrai simplement quelques éléments de la déclaration d’envoi du grand rassemblement de clôture de Lourdes (9-13 Mai 2013) :
Début de la déclaration : « Personne n’est jamais trop pauvre pour n’avoir rien à partager. La fraternité n’est pas une option, c’est une nécessité »
Fin de la déclaration : « Le rassemblement «  Diacona », voulu par l’Eglise de France, est une étape. Le temps de l’engagement se poursuit. Les participants appellent tous les baptisés, et tous les hommes et femmes de bonne volonté, qui se retrouvent dans les valeurs de l’évangile, à se mettre en route ensemble, pour construire une société juste et fraternelle. Une société où l’attention aux pauvres guide toutes nos actions. »

Cette déclaration reste d’actualité ; nos évêques ne pourraient-ils pas reprendre les fruits des travaux de cette grande démarche, pour réactiver le questionnement et la recherche des actions à entreprendre aujourd’hui pour rester fidèles à l’évangile du Christ ?

1 commentaires:


Elodie a dit…

Un grand merci pour ce partage Olivier ! Merci aussi à Jean-Pierre de nous permettre de nous interroger sur le positionnement de l'épiscopat français.
Bien sûr, comme toujours, tous les évêques ne sont pas à mettre dans le même panier. Je n'ai pas suffisamment de connaissances sur ce sujet pour vraiment prendre part au débat que vous proposez mais j'imagine qu'il doit y avoir en France aussi, fort heureusement, des prises de paroles, des agissements, des accompagnements "plus engagés" de la part de certains évêques. Même si cela est peut-être moins "assumé" que dans d'autres pays, comme en Amérique Latine où je crois il est important et urgent aussi de faire changer certaines choses et certains fonctionnements.
Il est aussi peut-être plus aisé de prendre part et position sur les difficultés sociales, économiques et politiques (entre autres) dans des pays si exposés aux inégalités et aux injustices. En France aussi, bien sûr, ces "mêmes" inégalités existent, demeurent, persistent et prennent de l'ampleur ; mais il est peut-être plus facile de "fermer les yeux" ou de poser le regard et l'attention sur une autre réalité que celles-ci.

Je ne connais pas bien le rôle des Evêques dans l'Eglise mais je crois qu'il revient aussi à chacun, et pas seulement aux évêques, de poser un regard juste et vrai sur le monde qui nous entoure afin d'oeuvrer au plus près de l'évangile du Christ, pour celles et ceux qui le souhaitent bien sûr. L'Eglise a certes sa part de responsabilité dans les messages qu'elle choisit de transmettre ou de "taire", mais on ne peut pas non plus la rendre responsable de Tout. Nous y sommes toutes et tous, baptisés, non baptisés, clercs et laïcs pour quelque chose ! Nous pourrions déjà nous aussi "montrer l'exemple" et oser aborder ces thèmes politiques, économiques, écologiques, etc. etc. en prenant part à ces différents débats d'actualité et d'Humanité, afin d'élargir ces discussions devant nos églises, autour de nos églises puis dans nos églises.

Je n'y connais pas grand chose en matière d'église ou de religion mais je suis toujours surprise de voir combien bon nombre de "croyants" attendent bien souvent énormément de l'extérieur (de l'Eglise par exemple) en oubliant tout ce qui pourrait déjà partir d'eux dès à présent (de l'intérieur, de l'élan de leur Coeur). Je ressens parfois une telle césure entre ce qui se passe ou se dit dans les églises et ce qui se passe ou se dit, se vit même, en-dehors des églises. Cela donne l'impression quelquefois certains fidèles oublient que le Christ est aussi à leur côté, dans leur foyer, dans leur travail, dans leur famille, dans leur quartier, dans leur maison, dans leur coeur aussi ; en somme dans leur Vie en-dehors de l'église. Oui c'est important de faire venir les fidèles dans les églises, c'est certain, mais il est tout aussi important peut-être de ramener un peu plus "d'Eglise et d'évangile du Christ" dans nos vies quotidiennes, dans nos discussions, dans nos prises de position et dans nos actions...