Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
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...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



lundi 3 août 2020

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2436 : "On voudrait un prêtre "normal" !"

Cela fait plusieurs années que diverses paroisses, un peu partout en France, d'après ce que j'entends de la part de nombre d'estivants, mais aussi dans notre diocèse de Luçon, traversent une période plutôt tourmentée : comme elles sont gérées de façon maladroite, autoritaire, cléricale, de nombreux paroissiens perdent courage. Aucun travail pastoral n'est effectué en lien par exemple avec de solides conseils paroissiaux, susceptibles de pouvoir conseiller le curé. Les avis de l'évêque ne sont pas respectés. Quant à la place des femmes, n'en parlons pas !  On retrouve des formes surannées de liturgie. Les prêtres ne travaillent pas en équipe. Les problèmes sont multiples, et on les retrouve dans trop d'endroits, ce qui fait que le diocèse, désarçonné, est en quasi-déprime !

A diverse reprises, j'ai entendu des paroissiens, qui n'ont rien de révolutionnaire, s'écrier avec angoisse : "Ah, si on pouvait avoir comme curé un prêtre normal !" Mais qu'est-ce qu'un prêtre normal ?  Quand on demande cela aux paroissiens, ils répondent : un prêtre qui sache tout simplement dire bonjour, ou merci ; un prêtre qui sache écouter, qui ne cherche pas à tout diriger tout seul, qui ne soit pas clérical ; un curé qui ait le souci de mettre en place, entre autres, un conseil de paroisse, après avoir su consulter largement, etc... En gros, un vrai pasteur, empli de l'amour du Christ pour ses frères et soeurs, un bon berger.

Il y a longtemps que je voulais écrire ce type de billet, mais je n'osais pas... Quelle prétention de ma part en effet !  Mais est-il possible de passer sous silence un tel disfonctionement, une telle souffrance ?  Notre Eglise ne mérite pas cela, et les paroissiens encore moins.  Surtout que l'on a l'impression que l'on ne sait plus du tout où l'on va !

Ce qui m'a conduit en ce jour à aborder cette question d'un prêtre "normal", ce sont trois articles de "Ouest-France" en ce lundi :
-  dans l'édito, Dominique Moïsi évoque comme étant un souhait fort pour nombre d'Américains "le retour à la Maison Blanche d'un président "normal".
-  page 6, Anne-Marie Trégouët, 95 ans, qui vient enfin de recevoir la Légion d'honneur à Nantes, pour le rôle qu'elle a joué dans la Résistance, ce qu'elle trouvait normal : "J'ai fait ce que j'avais à faire, rien de plus."
-  page 10, honneur à un célèbre entrepreneur du Sud-Vendée, originaire de Fontenay-le-Comte, Frédéric Mazzella, fondateur de BlaBlaCar; Il avoue ceci : "J'ai eu une enfance formidable à la campagne, qui me donne un recul de bon sens. Ca m'aide, je pense, beaucoup à rester qui je suis. Normal, simple."

"Je suis le bon berger, je connais mes brebis et mes brebis me connaissent,
comme mon Père me connaît et que je connais le Père.
Et je me dessaisis de ma vie pour les brebis. 
J'ai d'autres brebis qui ne sont pas de cet enclos-là,
et celles-là aussi, il faut que je les accompagne..."  (Jean 10/14-16) 

_________


 P-S  :  Cela va sans dire, mais cela va peut-être mieux en le disant... Ce que j'ai écrit ne concerne pas l'ensemble des prêtres !  En effet, ils sont encore très nombreux, Dieu merci, à vivre à fond leur rôle de pasteurs fraternels, sans chercher à être parfaits, et j'en rends grâce à Dieu avec vous. 

Ce billet est un coup de sang seulement par rapport à des situations qui peuvent poser question, et dont nous avons tous connaissance malheureusement.

Par bonheur, de nombreux bons pasteurs cheminent toujours au milieu de nous.

Prêtres, diacres, religieux-ses et laïcs, soutenons-nous mutuellement au sein de notre belle Eglise : telle est notre commune Mission !

5 commentaires:


Anonyme a dit…

Un grand merci, Olivier, pour les mots que tu poses sur notre église vendéenne... Je ne suis pas très disponible en ces jours pour écrire plus longuement. Mais je ne pouvais rester muette !

Merci pour ton audace et pour tes analyses qui, j'en suis sûre, rejoignent un grand nombre de chrétiens lamda comme moi !
A bientôt

Geneviève d'Olonne

Vévette a dit…

Salut Olivier,

En lisant ton billet sur un prêtre “normal”, je ne peux rester insensible à ce que j’ai vécu dimanche dernier à l’église ST Louis de la Roche.
Nous étions mes enfants et moi à la visiter et à prier, lorsqu’un prêtre en soutane blanche et ceinture noire, gros chapelet à la main s’est avancé là ou nous étions, sans nous saluer, s’est assis quelques instants, et à tourner autour de nous comme un surveillant, sans jamais nous adresser la parole. J’ai été très intriguée, ainsi que mes enfants.
Est-ce les prêtres de la paroisse ? Car nous en avons vu deux, l’un sortait du confessionnal, ou est-ce des prêtres venus d’ailleurs avec col romain, l’air austère et non accueillants. Ils semblait méfiants. Incroyable ! Loin de l’amour et de la bienveillance que l’on attend de chaque personne, a fortiori d’un serviteur de l’Eglise.
J’ai été choquée par leur attitude. Ils sont loin d’aller aux périphéries le dimanche après-midi, hélas !

Elodie a dit…

Merci Olivier, de nous inviter à la fois à nous interroger sur la question des prêtres dans nos Eglises mais aussi sur la notion de "normalité". Je crois que ce qui est "normal" est souvent en lien avec ce que l'on connaît ou se que l'on croit connaître, avec, aussi parfois, ce que l'on nous a inculqué dans notre éducation.
Une personne, prêtre ou non, qui n'adresse ni un bonjour ni un merci peut sembler être impolie. Est-ce qu'il y a là quelque chose d'anormal ? C'est un comportement certainement "hors du commun" et "peu habituel" mais que peut-on apprendre et comprendre de cela ? Peut-être aussi que certains prêtres souffrent d'un manque de reconnaissance et de politesse aussi parfois de la part des paroissiens ?
Je ne sais pas, c'est une simple question.
Je me souviens d'un billet que tu as posté il y a peu, Olivier, où tu abordais la notion de remerciement et de gratitude. Tu soulignais à juste titre que bon nombre de prêtres sont de moins en moins remerciés pour leurs services et disponibilité auprès des uns et des autres.
Peut-on en vouloir à certains prêtres de se comporter peut-être comme nous nous comportons nous-mêmes avec eux ?
Est-ce qu'on ne devrait pas plutôt les saluer et leur sourire davantage, peut-être même deux fois plus, aller vers eux plus facilement aussi pour discuter et échanger ?
Pourquoi il reviendrait aux prêtres seulement d'aller rencontrer les paroissiens, cela ne peut-il pas être un simple et véritable échange ou chacun donne de soi (de son Coeur) et contribue, de son plein gré, à de possibles échanges et rencontres ? N'est-ce pas là aussi que se situe le Coeur de Jésus ?
Je crois que cette notion de normalité/anormalité est vraiment quelque chose qui parasite les relations entre les Hommes, pas seulement au sein des paroisses ou des Eglises.
Lorsque nous cesserons d'évaluer et de juger les comportements des uns et des autres (y compris les siens) et que nous accepterons simplement, de tout notre Coeur, de vivre ce qu'il nous est proposé de vivre, la vie des uns et des autres, dans nos villes et dans nos villages, sera probablement, au-delà d'être "normale" ou "anormale" plus juste et plus respectueuse, plus équitable, plus bienveillante et plus aimante... peut-être plus proche aussi du Christ !

Olivier Gaignet a dit…

Jean-Pierre Biraud a dit...

Bonjour Olivier,
Merci d'avoir eu le courage de mettre les pieds dans le plat à propos du cléricalisme qui continue dans certaines paroisses de gangrener la vie de l'Eglise et de provoquer souffrances et évasion de nombreux chrétiens, pourtant prêts à prendre leur part. Je ne souffre pas pour ma part de cette situation et je mesure la chance de pouvoir collaborer avec un vrai pasteur soucieux de chacun, à l'écoute et qui sait témoigner de la joie de l'évangile. Grande est ma joie quand j'entends des gens éloignés de l'Eglise dire "ton curé il est sympathique, il sait être proche, attentif à nos préoccupations".
Le Pape François a pourtant lancé un vibrant appel à sortir du cléricalisme dans sa "lettre au peuple de Dieu" du 20/08/2018. Deux ans après où en sommes-nous? Je n'ai pas le sentiment que bon nombre d'évêques ont réellement relayé cette exhortation du Pape. Un véritable changement de culture ne s'est pas opéré. Sans doute que les catholiques ne savent pas suffisamment se parler. La diversité est trop souvent source de distance, de cloisonnement au sein des communautés paroissiales ou diocésaines. J'ai l'impression que nos responsables ont peur de soulever le couvercle de la marmite et de ne pas pouvoir maîtriser l'ouverture à parole. Le temps des synodes diocésains semble être passé de mode.
Notre Eglise aurait beaucoup à tenir compte des aspirations sociales actuelles qui montrent que nos concitoyens aspirent à être associés aux décisions qui les concernent, même si il y a parfois un grand décalage entre les attentes et une réelle participation à la vie démocratique. L'Eglise n'est pas une entreprise, une collectivité territoriale, ni une association, mais elle ne peut plus continuer à fonctionner sur la base d'un cléricalisme qui a montré ses limites et ses graves déviances.
Joseph Moingt nous laisse un bel héritage dans lequel nous pouvons puiser pour "Refonder l'Eglise"
Le théologien Alphonse Borras peut aussi nous aider, dans "La nouvelle revue théologique d'Avril-Juin 2020, il traite du "Comment réaliser en paroisse le rêve missionnaire d'arriver à tous". Il écrit :"Plus on prend au sérieux le destinataire du message que l'on entend délivrer, plus il devient un interlocuteur, et plus s'établit un dialogue.
Aussi convient-il de parler de la mission en terme de rencontre, de métissage, de contagion et de contamination... Mais quoi qu'il en soit, cela renvoie à la nécessité de "sortir" qui suppose une contemplation de l'action de Dieu au coeur de ce monde, tout le contraire d'un regard narcissique sur l'Eglise. Aux baptisés de "sortir" et d'oser cette dynamique dialogale. Aux pasteurs de les encourager à cette "conversion cordiale" avec leurs contemporains... Cela requiert en tout cas de ne plus faire de sa propre survie, la valeur de son engagement"
Voila de beaux chantiers à ouvrir en paroisse à la rentrée de septembre en n'ayant pas peur d'y associer le plus grand nombre.




6 août 2020 à 21:03
Une paroissienne a dit...

Merci pour ce commentaire très juste.

Une paroissienne a dit…

Merci pour ce commentaire très juste.