Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



samedi 23 mai 2020

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2379 : Un témoignage sur le mois du Ramadan vécu en confinement

 Christiane a fait passer aux membres du groupe interreligieux "Dialogue pour la paix" de la Roche-sur-Yon et du Pays des Olonnes ce magnifique témoignage, qui va nous aider à comprendre comment peut se vivre le Ramadan.
 Avec l'accord de cette dame anonyme, quel bonheur de vous le partager, à l'occasion de la fin, demain, de ce mois de jeûne et de prière !
Merci à cette amie musulmane, et toutes nos amitiés fraternelles à nos frères et soeurs musulmans !


Pour ma part, je n'ai pas ressenti de rupture d'habitudes avec les Ramadans précédents quant à la fréquentation des gens. J’ai toujours vécu ce mois dans une forme de solitude dûe au fait que je n’ai pas de famille avec qui le partager. Cela ne me dérange pas, je ne connais rien d’autre. J’ ai même fini par associer Ramadan et retraite / solitude.

Cela commence dans la nuit quand, à 4 h, je mets le réveil pour me lever avant l'aube. La maison est silencieuse et je ne fais pas de bruit, j'évite les lumières fortes et je prépare seule mon sohour (repas d’avant l’aube). Je m’assieds et mets du Coran sur mon téléphone, c’est mon rituel depuis des années. Puis je mange et bois en l’écoutant, seule dans la nuit. Je réitère chaque jour à mon Seigneur le souhait de jeûner la journée à venir pour Lui et qu’Il puisse me faciliter cette démarche et m’en donner les fruits spirituels. 

Ensuite, je remonte dans ma chambre, fais mes ablutions et prie. Cette prière est souvent la plus douce et la plus profonde de la journée, car elle est effectuée quand tout le monde dort et aucune trépidation du monde en mouvement ne vient la perturber ou l'écourter. Enfin, je prends le Coran en français ; c’est mon moment de la journée pour le lire dans ma langue et me laisser pénétrer par son sens et par les compréhensions que Dieu voudra bien m’y révéler. 
 
Je le lis jusqu’ à ce que mes yeux se ferment et là, j’éteins pour essayer de dormir quelques heures de plus. Cela est possible le week-end ou cette année, grâce au confinement qui m’a permis de vivre ce temps à mon rythme. Quand je travaille, j’essaye aussi de cumuler plus de 4 h de sommeil pour tenir la journée ; donc, je dois écourter ce temps de lecture.

Cette année, mes journées ont eu un goût bien différent : grâce au confinement, j’ai vraiment eu la possibilité, Dieu merci, d’être en retrait, et d'aller à un rythme naturel. L'objectif était de profiter de cette rupture du temps normal pour rompre aussi avec les habitudes de distractions (écrans, sorties, etc...). Donc, j'ai pris le temps de m’imprégner de la lecture en arabe du Coran, puis de mon aspiration à en comprendre les sens... J'avais 5 traductions autour de moi et je lisais en arabe puis en français dans ces 5 traductions. Je pouvais y passer des heures ....

J’ai aussi vécu de riches moments de partages et de nourritures spirituelles grâce aux réunions en visio conférences qui m’ont permis de partager prières, rappels et conférences interactives. La lecture de livres spirituels venait ponctuer ces moments ; les autres années, je me faisais le cadeau de deux ou trois livres à découvrir durant le Ramadan. Cette année, j'ai voulu revoir aussi ma façon de « consommer » et j'ai décidé que recycler mes lectures serait bienvenu. Et effectivement, j'ai pu relire des livres déjà lus il y a quelques années avec un regard différent. Le soleil, le hamac et le chant des oiseaux ont donné un goût délicieux à ces moments livresques.

Après ces temps de lectures et rappels, je préparais le repas léger, habituel ; je ne modifie pas mon alimentation durant ce mois. Puis, je passais du temps avec mes grands enfants quand ils étaient là.

Souvent, comme ils étaient décalés avec ce confinement, ils m’ont fait le plaisir de manger en même temps que moi à la rupture. Mais parfois, quand ils n'étaient pas là,  je la vivais seule, ce qui ne me change pas du tout des autres années. J'en profite alors pour mettre une conférence (exemple les conférences si nourrissantes de Tayeb Chouiref). .Au moment de la rupture, je fais des invocations car le moment est très propice, puis je bois un verre, mange une datte et vais prier. Ensuite je reviens chauffer mon repas et diner. La soirée passe alors vite et le temps de ranger et de préparer rapidement la table pour le sohour du lendemain, il est déjà 22h30. Ensuite je prie Ichala dernière prière, puis je lis en essayant  de faire attention à ne pas m'endormir au delà de minuit pour réussir à me lever à 4 h .

Oui, vraiment le confinement fut une bénédiction spirituelle ! J’aime ce temps ralenti qui correspond à mes besoins profonds. . 

Puis, j’ai dû préparer la reprise du travail pour le 11 mai. Et là, c’est vraiment un autre défi spirituel : réussir à garder la connexion, le silence intérieur quand tout s’agite autour, va trop vite, sollicite mes émotions .... J’échoue beaucoup à garder cette bulle intérieure, mais je persévère avec l'aide de Dieu. C’est le but : réussir à être avec les hommes tout en restant avec Dieu et à n’agir et ne penser que dans Son rappel ...Si un jour, Inchallah, je progresse sur cette voie grâce à Dieu, tu le verras sans que je le montre, l'entendras sans que je le dise, le comprendras sans que je l’explique !

Pour l’instant, que Dieu m’ aide et me pardonne, j’en suis à mille lieues et heureusement que j’ai pu avoir les 15 premiers jours en confinement pour profiter pleinement de ce Ramadan dans des conditions facilitées par Dieu, j'en avais grand besoin ! 

Ce mois passe vite, il est chargé de bénédictions, et chaque année je me dis que je n'en ai pas assez profité …

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