Christiane a fait passer aux membres du groupe interreligieux "Dialogue pour la paix" de la Roche-sur-Yon et du Pays des Olonnes ce magnifique témoignage, qui va nous aider à comprendre comment peut se vivre le Ramadan.
Avec l'accord de cette dame anonyme, quel bonheur de vous le partager, à l'occasion de la fin, demain, de ce mois de jeûne et de prière !
Merci à cette amie musulmane, et toutes nos amitiés fraternelles à nos frères et soeurs musulmans !
Cela commence dans la nuit quand, à 4 h, je mets le réveil pour me lever avant l'aube. La maison est silencieuse et je ne fais pas de bruit, j'évite les lumières fortes et je prépare seule mon sohour (repas d’avant l’aube). Je m’assieds et mets du Coran sur mon téléphone, c’est mon rituel depuis des années. Puis je mange et bois en l’écoutant, seule dans la nuit. Je réitère chaque jour à mon Seigneur le souhait de jeûner la journée à venir pour Lui et qu’Il puisse me faciliter cette démarche et m’en donner les fruits spirituels.
Je le lis jusqu’ à ce que mes yeux se ferment et là, j’éteins pour essayer de dormir quelques heures de plus. Cela est possible le week-end ou cette année, grâce au confinement qui m’a permis de vivre ce temps à mon rythme. Quand je travaille, j’essaye aussi de cumuler plus de 4 h de sommeil pour tenir la journée ; donc, je dois écourter ce temps de lecture.
Cette année, mes journées ont eu un goût bien différent : grâce au confinement, j’ai vraiment eu la possibilité, Dieu merci, d’être en retrait, et d'aller à un rythme naturel. L'objectif était de profiter de cette rupture du temps normal pour rompre aussi avec les habitudes de distractions (écrans, sorties, etc...). Donc, j'ai pris le temps de m’imprégner de la lecture en arabe du Coran, puis de mon aspiration à en comprendre les sens... J'avais 5 traductions autour de moi et je lisais en arabe puis en français dans ces 5 traductions. Je pouvais y passer des heures ....
Après ces temps de lectures et rappels, je préparais le repas léger, habituel ; je ne modifie pas mon alimentation durant ce mois. Puis, je passais du temps avec mes grands enfants quand ils étaient là.
Souvent, comme ils étaient décalés avec ce confinement, ils m’ont fait le plaisir de manger en même temps que moi à la rupture. Mais parfois, quand ils n'étaient pas là, je la vivais seule, ce qui ne me change pas du tout des autres années. J'en profite alors pour mettre une conférence (exemple les conférences si nourrissantes de Tayeb Chouiref). .Au moment de la rupture, je fais des invocations car le moment est très propice, puis je bois un verre, mange une datte et vais prier. Ensuite je reviens chauffer mon repas et diner. La soirée passe alors vite et le temps de ranger et de préparer rapidement la table pour le sohour du lendemain, il est déjà 22h30. Ensuite je prie Icha, la dernière prière, puis je lis en essayant de faire attention à ne pas m'endormir au delà de minuit pour réussir à me lever à 4 h .
Oui, vraiment le confinement fut une bénédiction spirituelle ! J’aime ce temps ralenti qui correspond à mes besoins profonds. .
Puis, j’ai dû préparer la reprise du travail pour le 11 mai. Et là, c’est vraiment un autre défi spirituel : réussir à garder la connexion, le silence intérieur quand tout s’agite autour, va trop vite, sollicite mes émotions .... J’échoue beaucoup à garder cette bulle intérieure, mais je persévère avec l'aide de Dieu. C’est le but : réussir à être avec les hommes tout en restant avec Dieu et à n’agir et ne penser que dans Son rappel ...Si un jour, Inchallah, je progresse sur cette voie grâce à Dieu, tu le verras sans que je le montre, l'entendras sans que je le dise, le comprendras sans que je l’explique !
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