Un communiqué de presse du Ministère de l'Intérieur, daté de ce vendredi 22 mai, vient d'annoncer la possibilité de reprendre les cérémonies religieuses. Nombre de catholiques ont poussé un "ouf" de soulagement. Dès hier soir samedi, à 19h, une messe était célébrée en l'église principale de Talmont-St Hilaire, et deux autres aussi sur Talmont ce dimanche matin ; selon les normes en vigueur bien sûr: port d'un masque, respect des distances... Pour les participants, bonheur de se retrouver, de pouvoir célébrer le Christ ressuscité, avec d'autres, en chair et en os ; avec la joie de recevoir le pain qui fait vivre et de se mettre ensemble en attente de l'Esprit de Pentecôte.
Le temps de ce jeûne eucharistique "hors normes" a été bien long, et bien difficile à vivre ; assez frustrant, pas aisé à comprendre pour certains, et même un peu conflictuel parfois, selon l'analyse que l'on en faisait... Cependant, quoiqu'il en soit, chacun de nous a fait un chemin ! Il nous a fallu revoir notre relation au Christ, à l'Eglise ; mais aussi à notre paroisse et avec tous les frères et soeurs qui partagent notre foi.
En tout cas, l'essentiel, c'est que, durant ces semaines pendant lesquelles nous nous sommes sentis "sevrés" de la messe, cela nous a obligés à repenser notre rapport avec l'eucharistie. Ainsi, j'ai été frappé d'entendre des réflexions très positives du genre de celles-ci : "Je me suis mis à suivre la messe en semaine, celle de Lourdes, ou celle avec le pape à Rome, moi qui ne vais à la messe que le dimanche habituellement ; et cela m'a beaucoup apporté." Ou encore : "J'ai beaucoup apprécié la simplicité des messes du "Jour du Seigneur" ; cela m'a fait du bien !" Autre réaction : "Le fait d'avoir été privé de l'eucharistie m'a entraîné à me demander ce que cela représentait pour moi." Etc...
Ce qui serait bien, c'est que chacun de nous puisse ainsi partager ce que cette période lui a permis de redécouvrir quant au sens profond de la messe. Pour mon compte, trois aspects me sont apparus plus essentiels que jamais, à partir de ce qui s'est vécu lors de l'Eucharistie du Jeudi-Saint :
- un temps d'échange
On est tellement heureux de rencontrer nos frères et soeurs à l'occasion de la messe ; avant et à la sortie, de partager joies et soucis ; de se reconnaître tout petits devant Dieu, mais plus encore, de chanter sa gloire et sa bonté ; d'échanger avec Dieu, dans un vrai coeur à coeur, une vraie rencontre, un vrai partage avec lui : écouter ce que Dieu veut nous dire, avec la même avidité que les disciples suspendus aux lèvres de Jésus lors des échanges qu'ils ont eus avec lui au moment de la Cène.
- le temps d'un repas
Avec une double nourriture : celle dont nous n'avons pas manqué durant ce temps de confinement, à savoir la Parole de Dieu. Qu'en avons-nous fait durant ces dernières semaines ? Nourriture à la portée de chacun, à ne pas consommer seulement pendant les messes, mais à relire chaque jour ; même si personne alors n'est là auprès de nous pour nous la lire ou nous y faire réfléchir comme durant les messes...
Et quel bonheur de recevoir le corps du Christ, le pain pour la route, la semence de vie éternelle. "Celui qui mange ma chair vivra pour toujours." (Jean 6/54) C'est alors le Christ qui vient habiter en nous.
- le lavement des pieds
Vous allez me dire : "mais, il n'y a pas de lavement des pieds à nos messes !" Et c'est peut-être cela qui est dommage... En tout cas, lors de chaque messe, nous ne devons jamais oublier que lors de la Cène, lors de "l'unique Messe de l'histoire", il y a eu le temps du lavement des pieds. N'oublions jamais que, lors de cette messe unique, Jésus nous a rappelé que le rôle de l'Eglise, et donc des chrétiens, c'était d'être à genoux devant l'humanité. Cela fait partie de la messe, donc, que de nous mettre au service du monde, particulièrement des plus défavorisés. Et nous avons toujours à nous souvenir qu'il ne peut pas y avoir eucharistie sans service ni engagement, "pour que tous aient la vie en abondance." (Jean 10/10)
Nous nous sommes dit souvent, pendant le temps de confinement : "après, les choses vont changer..." Puisse-t-il en être ainsi, dans notre façon de voir et de vivre la messe désormais ! Même si ce ne sera pas tout simple, alors que nous abordons, avec les lourdeurs du passé récent, l'inconnu du déconfinement...
dimanche 24 mai 2020
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2380 : La Messe : échange, repas, lavement des pieds
Publié par
Olivier Gaignet
à
09:04
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