Pas plus tard qu'hier matin, quelqu'un me disait sa surprise de voir la liturgie nous inviter sans cesse à être dans la joie, alors que la réalité que nous traversons est un peu triste, pour ne pas dire déprimante... Or, dans l'évangile que nous avons médité avant-hier jeudi, saint Jean souligne que, faisant le point avec ses disciples, Jésus a conclu avec eux ainsi : "Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite." (Jean 15/11) Or, cet échange, que l'on appelle "le discours après la Cène", se situe entre la trahison par Judas et l'arrestation de Jésus. Etait-ce le moment d'inviter à la joie ?
Et voici que la messe de ce samedi "en remet une couche", si vous permettez que je m'exprime ainsi, quand elle nous invite à chanter notre joie, à travers le psaume 99 : "Acclamez le Seigneur terre entière, venez à lui avec des chants de joie."
Question : comment est-il possible d'être dans la joie "complète" à laquelle nous invite Jésus, et même de chanter cette joie quand, sortis du confinement il est vrai, nous nous heurtons, ainsi que beaucoup de nos concitoyens, à de multiples difficultés pour continuer à vivre ? En un mot, Jésus n'exige-t-il pas trop de nous ? De son côté, l'Eglise n'est-elle pas insensible à nos douleurs, quand elle met sur nos lèvres des chants de joie ?
En effet, comment cela peut-il rejoindre les personnes qui viennent de perdre un être cher, parti sans pouvoir dire au revoir aux siens ? La joie est-elle possible en Inde, où l'OIT (Organisation Internationale du Travail) vient de faire savoir qu'environ 400 millions de travailleurs de l'économie informelle risquent de sombrer plus profondément dans la pauvreté suite à cette crise ? Et chez nous, quelles perspectives positives - je cite "La Croix" d'hier 15 mai - "pour les centaines de milliers de jeunes sans ressources car ils ne bénéficient pas de solidarité familiale, soit parce qu'ils sont en rupture avec leurs parents, soit parce que ceux-ci sont eux-mêmes démunis" ? Et je ne parle pas des nombreux catholiques tristes de ne pas pouvoir se retrouver dans l'eucharistie... Ni des soucis immenses des commerçants et artisans, etc...
En fait, de quelle joie Jésus parle-t-il ? Peut-être, par exemple, de la joie de voir tous les élans de solidarité qui se sont manifestés ; la joie d'avoir reçu tel coup de fil qui nous a fait du bien ; la joie d'avoir senti des amis autour de nous ; la joie de nous être retrouvés autrement en famille ; la joie d'avoir repris des temps de prière plus réguliers ; la joie d'avoir pu rendre service à tel ou tel... Volontairement, je n'en dis pas plus, en vous invitant vous-mêmes à rechercher ce qui, même en pleine difficulté, a pu être positif dans votre vie durant ces deux mois...
Ensuite, si vous avez une minute, relisez donc l'exhortation "La joie de l'Evangile", du pape François. En voici quelques trop brefs extraits :
- 1 - "La joie de l'Evangile remplit le coeur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus. Ceux qui se laissent sauver par lui sont libérés du péché, de la tristesse, du vide intérieur, de l'isolement. Avec Jésus-Christ, la joie naît et renaît toujours."
- 5 - "Le message de Jésus est source de joie. Notre joie chrétienne jaillit de son coeur débordant. Il promet aux disciples : "Vous serez tristes, mais votre tristesse se changera en joie." (Jean 16/20)
- 6 - "Cependant, je reconnais que la joie ne se vit pas de la même façon à toutes les étapes et dans toutes les circonstances de la vie, parfois très dures. Elle s'adapte et se transforme, et elle demeure toujours au moins comme un rayon de lumière, qui naît de la certitude personnelle d'être infiniment aimé. Il faut permettre à la joie de la foi de commencer à s'éveiller, comme une confiance secrète, mais ferme, même au milieu des pires soucis..."
Allez lire la suite, ça vaut la peine !
Et suivons ce tonique conseil de Mère Teresa :
"Que personne ne vienne à vous sans repartir meilleur et joyeux !"
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Voici un lien pour celles et ceux qui voudraient prendre connaissance de cette exhortation du pape François : "La Joie de l'Evangile" :
samedi 16 mai 2020
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2372 : Avec le (la) Covid-19, est-il possible de vivre dans la joie ?
Publié par
Olivier Gaignet
à
09:10
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1 commentaires:
Cette invitation s'adresse à tous parce que personne n'est exclu de la joie que nous apporte le Seigneur. Autrement dit, la source de la joie, c'est l'amour inconditionnel de Jésus pour tous les hommes.
Cette joie profonde est indissociable de l'ouverture aux autres, du partage, de l'attention à ceux qui sont dans le besoin.
Alors, aujourd'hui et demain comment allons nous vivre et partager cette joie de L'Evangile ?
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