Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



dimanche 17 mai 2020

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2373 : La Messe sur le Monde (suite)

Nombre d'entre vous ayant apprécié la publication, dimanche dernier, de l'introduction au document intitulé "La Messe sur le Monde", publié en 1923 par le Père Teilhard de Chardin, je me permets d'apporter un complément aujourd'hui, en vous offrant quelques extraits de ce texte de 7 pages, dont vous pouvez d'ailleurs retrouver l'intégralité en passant par google.

Entre parenthèses, comme me l'a signalé l'un d'entre vous, le Père Teilhard, "confiné" dans le désert pour ses recherches archéologiques, se trouvant alors comme nous aujourd'hui loin des églises, n'avait emporté dans son sac à dos ou ses bagages "ni pain, ni vin, ni autel".  Rappelez-vous, c'est ce qu'il a écrit dans son introduction à "La Messe sur le Monde" que nous avons lue dimanche dernier. Cela peut surprendre, de la part d'un père jésuite, théologien de surcroît.  Mais, lorsque l'on médite ce qu'il a écrit, du fin fond de la Chine, l'on découvre combien sa démarche est une magnifique paraphrase, ou résumé si l'on préfère, du mystère eucharistique, agrandi aux dimensions de l'Univers ! 

                                                                   ******

Verbe étincelant, Puissance ardente, (...) abaissez sur nous vos mains puissantes (...).
De ces mains invincibles, préparez l'effort terrestre dont je vous présente en ce moment, ramassée dans mon coeur, la totalité.
Remaniez-le, cet effort, rectifiez-le, refondez-le jusque dans ses origines (...).
Et maintenant, prononcez sur lui, par ma bouche, la double et efficace parole, sans laquelle tout branle, tout se dénoue.
Sur toute vie qui va germer, croître, fleurir et mûrir en ce jour, répétez : "Ceci est mon corps."
Et sur toute mort qui s'apprête à ronger, à flétrir, à couper, commandez (mystère de foi par excellence) : "Ceci est mon sang."

Il y va de notre vie, ne le voyez-vous pas ?
Si je ne pouvais croire, moi, que votre Présence réelle anime, assouplit, réchauffe la moindre des énergies qui me pénètrent ou me frôlent, est-ce que, transi dans les moelles de mon être, je ne mourrais pas de froid ?

Riche de la sève du Monde, je monte vers l'Esprit qui me sourit, drapé dans la splendeur concrète de l'Univers.
Et je ne saurais dire, perdu dans le mystère de la Chair divine, quelle est la plus radieuse de ces deux béatitudes : avoir trouvé le Verbe pour dominer la Matière, ou posséder la Matière pour atteindre la lumière de Dieu.

Dans la journée qui commence, Seigneur, vous venez de descendre.
Pour qu'aucun poison ne me nuise aujourd'hui, pour qu'aucune mort ne me tue, pour qu'aucun vin ne me grise, pour que dans toute créature, je vous découvre et vous sente, Seigneur, faites que je croie !

Je me prosterne, mon Dieu, devant votre Présence dans l'Univers et, sous les traits de tout ce que je rencontrerai, et de tout ce qui m'arrivera, et de tout ce que je réaliserai en ce jour, je vous désire et je vous attends.
Sans hésiter, j'étendrai la main vers le pain brûlant que vous me présentez.
Dans ce pain où vous avez enfermé le germe de tout développement, je reconnais le principe et le secret de l'avenir que vous me réservez.

Seigneur Jésus, j'accepte d'être possédé par vous.
Celui qui aimera passionnément Jésus dans les forces qui font grandir la Terre, la Terre, maternellement, le soulèvera dans ses bras géants, et elle lui fera contempler le visage de Dieu.

Recueillant dans le calice l'amertume de toutes les limitations, de toutes les déchéances stériles, vous me le tendez : "Buvez-en tous."
Comment le refuserais-je ce calice, Seigneur, maintenant que par le pain auquel vous m'avez fait goûter a glissé dans la moelle de mon être l'inextinguible passion de vous rejoindre ?

Seigneur, enfermez-moi au plus pofond des entrailles de votre coeur.
Et quand vous m'y tiendrez, brûlez-moi, purifiez-moi, enflammez-moi, sublimez-moi..."

                                                                   ******

Le risque est grand, en ne donnant que quelques tranches de ce si beau texte, de l'abîmer.
Mais déjà, chacun pourra s'y nourrir profondément ! 
Quelle belle façon en tout cas de célébrer, en ce dimanche ou d'autres jours, avec le P. Teilhard, une "Messe sur le Monde",
.  où"l'autel est la terre entière",
.  l'offertoire :"le travail et la peine du monde",
.  tandis que la patène porte "la moisson de l'effort",
.  et le calice, "la sève des fruits broyés". 

1 commentaires:


Elodie a dit…

Merci beaucoup Olivier pour ce magnifique partage !

J'avais répondu l'autre jour à la proposition d'aller lire l'intégralité de la "messe sur le monde" que j'ai vraiment trouvé remarquable de profondeur, d'expansion et de vérités. C'est une façon de célébrer Dieu et le Monde qui me parle beaucoup. C'est un très beau cadeau que nous a offert là le Père Teilhard... un bel enseignement aussi sur la façon dont l'on peut communier avec Dieu et avec Tout le Vivant ! C'est un texte que je garde précieusement à portée de mains et qu'il me plaît déjà de faire partager à quelques personnes autour de moi... Merci !