Vous êtes habitués à présent à ce que je donne la parole, de temps à autre, sur ce blog, à d'autres personnes.
Je ne sais pas ce que vous en pensez ? Il faudra aussi me le dire, confidentiellement bien sûr ; par exemple, par mail à mon adresse qui figure sur la page de garde de ce blog.
Pour ma part, je pense que cela permet de varier un peu le style et les apports.
Mais c'est surtout une façon de donner la parole, en Eglise, ce qui est trop rare, au Peuple de Dieu !
Vous avez déjà pu lire des contributions de Bernard Robert ; par exemple, le mercredi-saint 8 avril, dans le billet n° 2229, il nous proposait une façon originale, mais surtout très novatrice, en ce temps de confinement, de vivre la célébration du Jeudi-saint de façon très proche de ce qu'avait pu être la Cène.
Bernard Robert, qui proposait cette démarche d'un autre type, a oeuvré un certain nombre d'années comme aumônier de la Jeunesse Ouvrière
Croyante (JOC) au Mali, là ou moi-même j'avais eu la même responsabilité auparavant, durant 9 ans.
Il est actuellement prêtre coopérateur demeurant à la Flocellière,
tandis que pendant son autre "mi-temps", il parcourt les 5 continents
en tant qu'aumônier du MMTC : Mouvement Mondial des Travailleurs
Chrétiens.
Puisse son questionnement nous inviter à une salutaire réflexion !
lundi 18 mai 2020
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2374 : Le confinement : découvertes, leçons, questions...
DECOUVERTES… pendant le confinement !
Le temps du confinement nous a
permis de réfléchir au fonctionnement de notre monde, et de se poser les
questions sur notre manière de produire,
d’acheter et vendre, de consommer… espérons que toute cette réflexion
produira de bons fruits pour un avenir meilleur, pour chaque personne humaine,
et pour la planète elle-même ! Espérons que cette crise nous
« servira de leçon de vie » !
Espérons-le !!!
Et en Eglise ? Nous avons vécu
aussi des expériences vraiment particulières… inouïes dans notre imaginaire de
chrétien, impensables il y a quelques mois seulement avec nos projets pastoraux
bien programmés ! Quelles leçons
allons-nous en tirer ?
Leçon N° 1 : Nous avons été privés d’eucharisties régulières, en
semaine ou le dimanche. Mais nous
n’avons pas été privés de la Parole de Dieu. Au contraire, nous avons été
invités à la lire sur les réseaux sociaux, ou à l’entendre à la radio ou à la
télé. Nous avons redécouvert toute son
importance. Cette Parole a été nourriture pour notre foi. Et certains ont même
organisé des groupes de paroles sur les réseaux sociaux, pour partager leur
avis et leur réflexion ! FORMIDABLE !
QUESTION
N° 1 : A une époque où il faut sans doute imaginer des liturgies de la
Parole, de manière plus régulière….et si l’expérience vécue pendant cette crise
était une chance pour développer nos capacités pour les programmer, les
organiser, les animer ?
Leçon N° 2 : Nous avons été privés de communion réelle,
mais nous n’avons pas été privés de prières…et cela nous a permis
d’inventer ! Nous avons pris le temps de nous poser, d’aménager pour cela,
un coin de notre chambre ou notre maison.
On nous a dit que nous faisions alors une « communion
spirituelle ». Le Jeudi saint, ou le samedi saint, certains ont même posé
des objets symboliques, fait des démarches pour donner du sens à ces
célébrations. Ils sont devenus ACTEURS
et non pas simples spectateurs devant un
écran de télé. FORMIDABLE !
QUESTION N°
2 : Dans des bâtiments d’église, (tous disposés de la même manière !)
nous nous installons pour « assister » à la messe, comme à un
« spectacle »…. Et si
l’expérience vécue pendant cette crise était une chance pour être inventifs, être plus participatifs dans les
célébrations à venir ?
Leçon N° 3 : En passant
notre matinée du dimanche matin devant
la chaine « France 2 », nous avons découvert des courants
religieux (comme le Bouddhisme), d’autres religions qui croient –comme nous- au Dieu unique (Le
Judaïsme, l’Islam) , d’autres religions chrétiennes qui professent –comme nous-
le même Jésus-Christ Mort et Ressuscité (Orthodoxes, protestants réformés,
Evangélistes, Anglicans …). Nous avons
appris beaucoup de choses en les écoutant. Certains jours même, nous avons vraiment prié,
de bon cœur, avec eux, en appréciant leur liturgie. FORMIDABLE !
QUESTION N°
3 : Même s’ils ne sont pas très nombreux, ils existent près de nous
(surtout grâce à la migration) ces hommes et ces femmes qui vivent leur Foi
avec une autre religion que le catholicisme. ….Et si l’expérience vécue pendant
cette crise était une chance pour mieux les rencontrer, et les connaitre, mieux
les respecter, et les aimer ? …. Et pourquoi pas, former avec eux, un groupe
inter-religieux ?
Leçon N° 4 : Le jeudi saint, nous avons célébré la « fête de
l’eucharistie » sans nous rassembler, et sans célébrer réellement la
messe ! Un « exploit » diraient certains ! « un
non-sens » disent d’autres !
Le fait est là ! Ce qui est
remarquable, c’est que celles et ceux qui voulaient vraiment célébrer ce jeudi
saint, ont pris du temps pour cela ; ils ont posé des gestes (avec la
bougie, le pain, le vin, le tablier ou l’outil du service…) pour vivre vraiment
cette liturgie en communion avec les autres, en communion avec toute
l’Eglise,…. Et cela, sans mettre de
distinction de hiérarchie, sans faire de séparation (par l’habit ou
l’emplacement) entre les clercs -prêtres
et diacres- et les laïcs. Tous réunis avec le Christ (par-delà les
distances) au nom de notre baptême = Eglise, Peuple de Dieu ! FORMIDABLE !
QUESTION N°
4 : Nous avons vécu alors UNE
MEME CELEBRATION en étant tous, des célébrants…ce qui devrait être le cas dans
toute célébration ! Et si l’expérience vécue pendant cette crise était une
chance pour oser organiser des communautés chrétiennes de base, avec des responsables nommés et reconnus (certes), mais sans
présence obligatoire de ministres ordonnés ?
Leçon N° 5 : Tous les rendez-vous avec la communauté chrétienne
(pour messes, sépultures, baptêmes, mariages, première communion) ont été
annulés ou repoussés….mais les rendez-vous avec le Christ ont toujours été au
programme et ont été possibles. Cette expérience nous rappelle que notre
religion chrétienne n’est pas l’adhésion à une idéologie, une manière de
pensée, ou à un Livre, mais l’adhésion à une Personne qui nous invite à le
suivre sur son chemin du Don par Amour. FORMIDABLE !
QUESTION N°5 : Vivons-nous notre religion comme
une relation ? Relation personnelle avec le Christ, relation engageante
avec et pour les autres (en priorité les pauvres et les petits) ? …. Et si l’expérience vécue pendant cette crise
était une chance pour développer
-
cette
relation réelle en prenant du temps personnellement, par l’écriture ou
l’expression orale de prières ?
-
cette
relation vitale en prenant du temps avec d’autres, dans des équipes de
croyants ou de « chercheurs de
sens », pour un partage de vie et
de Foi ?
Leçon N° 6 : Tous nos efforts pour « garder une certaine
dynamique chrétienne de notre vie », ont consisté à assurer des temps de
prières et à regarder des célébrations diverses à la télévision ou par
internet. Chacun y a été de son expérience médiatique (plus ou moins
heureuse !) et nous avons pu remarquer que ces liturgies étaient parfois colorées d’un « certain
classicisme » (avec beaucoup « d’hommes à chapeau pointu » et
beaucoup d’habits et rites liturgiques…..quand ce n’était pas « d’un
certain rigorisme proche de traditionalisme ». Si cela nous a rendus insatisfaits et, peut-être, fait
réagir intérieurement, c’est FORMIDABLE !
QUESTION N°6 : Car, ne faut-il pas se poser aussi une question
plus fondamentale : A quoi tient notre vécu ecclésial et paroissial
? Seulement à des célébrations (si
belles ou si émouvantes soient-elles) ? Ou aussi à notre engagement dans
la société auprès des plus déshérités, oubliés, abimés par la vie ?
Méditons le chapitre 25 de St Matthieu (jugement dernier), et
demandons-nous : et si l’expérience vécue pendant cette crise, (avec tous
ces gestes de solidarité reconnus par tous)
était une chance pour que nos paroisses
ne regardent pas seulement leur fonctionnement liturgique, ne s’intéressent pas d’abord et/ou seulement
aux organisations sacramentelles… mais deviennent de vrais lieux missionnaires
pour annoncer au monde –par des engagements concrets- la Bonne Nouvelle de L’Amour de Dieu ? Ensemble, Déconfinons
nos communautés chrétiennes !
Idées farfelues émises par Bernard
ROBERT
(qui ne veut surtout pas être « un
donneur de leçons ! »)
Publié par
Olivier Gaignet
à
09:10
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4 commentaires:
Bonjour Olivier ,
Bernard Robert ne devrait pas qualifier ses idées de "farfelues". Elles me paraissent fondamentales.
Il termine son propos en parlant de déconfiner nos communautés chrétiennes. Un beau programme, o combien difficile.
Ne désespérons pas. Dans quelques jours nous fêterons la Pentecôte.Quelques jours avant cet évènement les apôtres, morts de trouille s'étaient frileusement confinés au Cénacle. Ils ont osé se déconfiner. Et si nous osions en faire autant!
Jean-Marie POGU
Bonsoir Olivier,
Comment ne pas réagir au blog de ce matin ?
Quelques expressions m'ont marquée: " nous n'avons pas été privés de la Parole de Dieu..." " nous n'avons pas été privés de prière ... cela nous a permis d'inventer " " ils sont devenus acteurs " "sans mettre de distinctions de hiérarchie"
C'est exactement ce qu'on a "essayé" de faire: permettre aux chrétiens de prendre une place, leur place, alors chacun, pourra vivre les missions reçues au Baptême: être prêtre, prophète et roi.
J'ai trouvé les messes sur A2 "nourrissantes" par le commentaire de la Parole et par les phrases prononcées par le Célébrant qui invitaient les laïcs présents à communier. Ces mots nous aidaient à prier bien loin de la routine, devant nos mains vides.)
J'ai envie de vous raconter une rencontre qui m'a fait du bien : vendredi j'étais chez ma coiffeuse ... En m'y rendant, je me disais qu'elle allait être déprimée: 2 mois, sans rentrée d'argent.Après ma question sur le confinement, elle me regarde et dit:"Que du bonheur !..." Elle m'explique comment elle l' a passé, avec son fils, 5 ans; elle avait pu lui donner du temps, beaucoup de temps... ils s'étaient rencontrés, appréciés. ! Que de joies partagées simplement, près de la nature, des animaux...
Elle aime passionnément son métier pourtant, elle est revenue en traînant les pieds, consciente de ce qu'elle perdait dans la relation avec son fils ... Elle m'a bien parlé du manque d'argent pour me dire : "mais l'argent qu'est-ce que c'est?" Dernière réflexion:" Je n'aime pas les masques des clients, je ne vois pas leur sourire!" C'est beau, l'Esprit travaille...
Bonjour Olivier,
Pour répondre à ta réflexion posée au n° 2274 de ton blog, il me semble intéressant de continuer à donner la parole à d’autres personnes, prêtres ou laïcs. Permettre à d’autres de s’exprimer donne une ouverture dans l’Eglise et apporte quelques autres idées ou variétés dans le blog. Cela montre qu’on n’est pas simplement des consommateurs mais heureux d’y participer un peu !
Je suis contente aussi de voir que chaque jour, un ou des commentaires sont déposés. Ces réactions montrent de l’intérêt pour le blog ainsi que de la reconnaissance pour ton engagement.
Je suis quand même persuadée de l’importance que ça reste bien ton blog !!!
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