Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



vendredi 15 mai 2020

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2371 : A la découverte d'une autre manière de vivre, en Afrique

Ce matin, je vous propose qu'on se déconfine un peu.
On pense trop "hexagone" en ce moment, vous ne trouvez pas ? 
Mais il y a aussi une vie ailleurs...
Voici le témoignage de Marie-Jo, lectrice de ce blog, qui arrive d'Afrique...
Merci à elle !
 

C'est là bas en Guinée, en Afrique de l'Ouest, dans ce pays que je chéris depuis que j'ai foulé le sol de Conakry il y a trois ans maintenant, ....que le Seigneur m'a appelée pour y poursuivre ma mission de baptisée. Pourquoi y être  retournée après avoir été rapatriée il y a deux ans pour une fracture du poignet ? Tout simplement parce qu'il me fallait faire le passage, le deuil et rechoisir la Vie.

ll a fallu y revenir pour que quelque chose d'autre arrive ; comme la mer se retire pour laisser la place à un nouveau continent. Mon séjour fut tout autre puisque j'ai pu animer une session pour les novices comme il y a deux ans, avec toujours la même admiration pour ce souffle missionnaire, ce charisme, la spiritualité de la congrégation spiritaine dans une autre culture . La grâce de participer à la vie communautaire, au noviciat de Boffa (lieu de l'arrivée en Guinée des premiers chrétiens) ; une vie faite de prière, de formation, de gestes fraternels, du travail de la terre, du soin des porcs, du forage et de la surveilllance du groupe électrogène. Sans oublier la culture des oranges, des ananas. Ce fut une immersion pétrie d'Evangile et d'exemples de vie charitable.

Puis, je suis partie pour retrouver la communauté des Soeurs Bénédictines, à Friguiagbé, près de Kindia, le monastère Ste Croix. Je savais que j'y allais pour me retrousser les manches et participer aux travaux de toutes sortes : la fabrication des confitures, les sirops, le vin d'ananas ; quelle belle, mais rude expérience avec les Sœurs et les salariés du coin. Le soleil était brûlant dans la journée et les nuits restaient chaudes. J'y ai retrouvé des amis jeunes et moins jeunes, se battant pour manger, pour poursuivre leur études ; j'y ai constaté une pauvreté accrue. Alors, il est facile de s'imaginer comment on vit le confinement là bas ??? 

Le confinement, même s’il n’est pas aussi strict en Afrique que chez nous, pour des raisons culturelles, reste particulièrement pesant. Une population qui vit beaucoup dehors, qui voyage pour gagner sa nourriture, qui se procure les vivres au jour le jour au marché, faute de réfrigérateur et d’une avance en argent, pour elle, ce doit être difficile.
Pour les moines et les moniales, la règle de la clôture est une vertu, c’est donc beaucoup plus aisé à vivre.

Tout le monde attend la fin du confinement pour se sentir plus libre de ses mouvements, même si la reprise ne sera pas la continuité de ce l’on a vécu auparavant, faute de vaccin entre autre.

De plus, on ne peut pas parler de confinement alors que l'on vit au jour le jour. Je vous donne un exemple : pour se nourrir, il faut aller dans son "bas fond", le maraichage, le  jardin quoi, pour y récolter aubergines, ananas, mangues, tomates, etc... et aller au marché pour revendre les produits plus cher afin de faire manger la famille. De 20 heures à  6 heures du matin, c'est très strict, avec la surveillance des militaires et de la police, qui s'imposent par la force.
Gabriel m'a dit : "on préfère mourir du Covid 19 que de mourir de faim."

J'ai aussi téléphoné à Célestine pour me renseigner. Elle  habite Conakry ; elle est infirmière et me dit : "un malade accueilli peut attendre 2 jours au CHU dans une grande salle où tout le monde est entassé." On imagine!
Pour beaucoup là-bas, quand on est contaminé, on prescrit ce qu'ils appellent la médecine traditionnelle : les plantes, les herbes, etc...

En revanche, les cadres, ceux qui ont un niveau de vie, une classe sociale plus élevée vivent le confinement plus facilement, avec les subventions s'ils sont fonctionnaires.

Seigneur, tu ne veux pas que je m'installe !
A peine rentrée mi mars, j'ai découvert la situation dramatique de la pandémie du Covid et les contraintes qui nous étaient imposées en France ; j'ai encore bien du mal à entrer dans ce que nous vivons chez nous avec notre mentalité européenne, nos réflexes cartésiens et puis, c'est légitime, cet inconnu...
J'ai encore ce réflexe guinéen : voyons au fur et à mesure ! Pour l'instant, je suis encore hors sol et en même temps collée au plancher ; c'est inconfortable et douloureux.
Mais notre marche nous fait découvrir « comme à tâtons » une autre manière de vivre... 

                                                           *****

Psaume 56 de la messe de ce vendredi :
       "Je te rendrai grâce parmi les peuples, Seigneur,
         et jouerai mes hymnes en tous pays.
        Ton amour est plmus grand que les cieux,
         que ta gloire domine la terre !" 

                                                          =0=0=0=

Si tel ou tel souhaite rédiger un billet, comme l'a fait Marie-Jo, sur un thème qui lui tient à coeur, n'hésitez pas à m'en parler !
Ce blog, c'est aussi le vôtre.
Un immense merci déjà à toutes celles et ceux qui envoient des commentaires, si judicieux et si éclairants !











1 commentaires:


Denise a dit…

On parle très peu du confinement dans les pays pauvres ; cela fait du bien de découvrir ce qui se passe ailleurs !

Comme le décrit Marie-Jo, le confinement est difficilement applicable pour la majorité de la population qui vit au jour le jour. Les habitants sont obligés de sortir pour trouver de quoi vivre et faire vivre leur famille. Au fond, renoncer à sortir pour se protéger, revient à perdre son revenu quotidien.

Cette crise peut être l'occasion de réfléchir à de nouvelles solidarités. Elle nous invite à nous unir dans une prière commune pour demander la grâce d'épargner les pays pauvres de cette pandémie.