En ces jours saints, nous cheminons douloureusement avec Jésus, comme d'ailleurs au coeur de cette crise du Covid-19, dans l'ombre de la souffrance et de la mort.
A travers les victimes de cette pandémie, torturées par le virus, ainsi que leurs proches, nous reconnaissons Jésus souffrant, et trop souvent, Jésus condamné...
Marie-France, de Fontenay-le-Comte, nous aide à reconnaître également Jésus dans le visage de tous les torturés et condamnés du monde !
Ce billet se situe d'ailleurs en continuité avec l'impressionnant et émouvant chemin de Croix prié hier soir avec le pape, sur la place St Pierre, sur le thème de ce qui se vit dans les prisons. Preuve de l'impact universel de ce chemin de Croix, France-Inter en a fait son info première et essentielle dans son édition de 7h ce samedi saint au matin.
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Un
grand merci à Olivier de nous ouvrir ainsi ses pages pour un billet, sur un thème qui nous est cher ! S'il y
a un sujet qui me tient vraiment à cœur c'est bien l'ACAT (Action des Chrétiens pour l'Abolition de la Torture).
Nous
voici au matin du Samedi Saint…entre l'horreur des événements du Vendredi Saint
et l'allégresse du Dimanche de Pâques, c'est
le silence du Samedi … Jésus est descendu au Shéol, le séjour des morts…Tout se
tait. Vendredi la terre a tremblé, les ténèbres sont tombées en plein jour (Matthieu)… Ce matin, plus rien, c'est le
silence, les apôtres sont terrorisés, confinés (!) quelque part… et nous,
encore bouleversés par les textes de la Passion que nous avons lus la veille,
nous pouvons entrer en nous-mêmes et méditer.
Jamais autant que pendant la
Semaine Sainte, et particulièrement le Vendredi, je ne ressens cette nécessité
de l'engagement au sein de l'ACAT ! Pour nous chrétiens, le premier des
torturés, c'est Jésus, Jésus qui nous a dit: “En vérité, je vous le déclare, chaque fois que vous
l'avez fait à l'un de ces plus petits, qui sont mes frères, c'est à moi que
vous l'avez fait ! ” (Mt25-40). Jésus, qui a été torturé ce jour-là, l'est de
nouveau à travers les torturés de notre monde ! Dans chacun d'eux, nous voyons
Son visage.
Les
chrétiens de toutes confessions engagés en ACAT, se sont donné pour première
mission de combattre la torture. Le
champ s'est ensuite élargi, lutte contre la peine de mort, torture
ultime, contre les "traitements
cruels, inhumains ou dégradants" art.5 de la Déclaration Universelle des Droits Humains, soutien aux réfugiés, aux demandeurs
d'asile…. tout ce qui touche à la dignité de l'être humain nous concerne. Nous ne
devons jamais oublier que l'homme est à l'image de Dieu, et à ce titre tous ont part à cette dignité, oui, même
le bourreau, pour qui l'on prie aussi…. Voici comment l'ACAT se présente sur
son site:
"L’ACAT, c’est l’histoire d’un combat passionné pour la dignité de la
personne humaine. C’est l’histoire d’un refus. Celui de la destruction de l’homme par
l’homme. En mémoire de la Passion du Christ qui a enduré l’horreur de la
torture et de l’exécution capitale. La dénonciation de la torture ne saurait
constituer une option facultative de la vie chrétienne. Elle participe au
contraire à l'essence même de cette vie, à ce qui en fait le cœur."
J'ai été secouée à la
lecture du courrier du Père Mauro Armanino (Blog du mercredi 8
Avril)…il a tellement raison, pourquoi "ne sommes-nous
jamais l'Afrique ? " J'ai ressenti de la honte en le lisant.
Engagée depuis plus
de 40 ans à l'ACAT, je partage ses convictions, j'apprécie sa dimension
oecuménique. Le chemin n'est pas toujours facile… selon les périodes, j'espère,
je désespère… L'ACAT a connu un élan extraordinaire lors des années qui ont
suivi sa création en 1974… des jeunes y ont adhéré pleins d'ardeur et nous
avons commencé à voir des résultats encourageants, des libérations, des témoignages
reconnaissants de personnes libérées, un recul de la peine de mort, une prise
en charge de personnes ayant subi la torture (centre Primo Levi par exemple)…
Mais plus tard, avec
les événements liés au terrorisme tout s'est durci, de la part des gouvernements
comme de notre part à nous, citoyens, chrétiens…repli sur soi, peurs de
l'autre, de la différence… difficulté à s'engager….égoïsme !
Mais l'ACAT croit
toujours en sa mission, elle travaille seule ou avec des partenaires, comme
"Amnesty International". Car 1 pays sur 2 pratique la torture, 1 Français sur 3 l'accepte (sondage 2016). En 2018, 1 Français sur 2 se dit "favorable" ou "plutôt
favorable" au retour de la peine de mort… la tâche est immense.
Ce samedi est jour de
silence, de prière. Demain, nous fêterons
la Résurrection du Christ, nous serons dans la joie, au-delà des circonstances
particulières que nous vivons…mais eux,
les torturés, les mal traités, les condamnés verront-il la lumière de Pâques…?
Marie-France Dauce
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Peut-être certains seraient-ils heureux d'en savoir davantage à propos de l'ACAT...
Possibilité de contacter Marie-France à partir d'un commentaire sur ce blog.
En outre, je me permets de vous joindre ce lien :
https://www.acatfrance.fr/lutter-contre-torture
2 commentaires:
Merci Marie-France pour votre beau témoignage qui montre bien tout votre engagement dans cette mission qui est l'ACAT.
Une lettre envoyée permet, au moins, de dire à chaque prisonnier qu'il est quelqu'un, car quelqu'un pense à lui.
Votre billet ne peut qu'éveiller ou réveiller nos consciences !
L' A C A T
C'est l'histoire d'un combat passionné
pour la dignité de la personne .
C'est l'histoire de la destruction de l'homme
par l'homme , je l'ai vécu dans ma chair.
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