Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



samedi 21 mars 2020

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2307 : "C'est au coeur de l'homme que la nature enseigne l'humilité de l'humanité." (Thrinlé, moine bouddhiste)

Les habitués de ce blog connaissent bien le lama Thrinlé, moine bouddhiste, de même que ceux qui participent aux rencontres interreligieuses organisées très régulièrement sur Les Sables d'Olonne, par l'association "Dialogue pour la Paix".

Avec Thrinlé, cela fait plus de 20 ans que nous nous connaissons, dialoguons, témoignons ensemble ; jadis, nous avions programmé notre première intervention publique commune le 28 septembre 2000, sur le thème : "A la recherche de l'Absolu".  Aujourd'hui, j'aimerais partager avec vous quelques-unes de ses réflexions, tout à fait en lien avec la difficile période que nous traversons.

Pour info, Thrinlé, moine appartenant au bouddhisme tibétain, président en ce sens de Drukpa Vendée, est aussi un artiste reconnu. Excellent pianiste, c'est également un poète. Parmi les recueils de poésies qu'il a publiés, je vous recommande particulièrement "A l'estuaire du monde", illustré par une de ses amies, Dominique Malardé et publié en 2019 aux Editions de l'Astronome.

Hier vendredi, en page 3 de "Ouest-France", l'économiste Florence Tubiana, directrice de la fondation européenne du climat, faisait ressortir le lien étroit entre la crise que nous traversons et notre manque de respect le plus élémentaire par rapport à notre environnement naturel : "il est important de rappeler que le Covid-19 est une zoonose, une maladie issue du monde animal. Sa propagation a été rendue possible par nos modes de vie.  L'extension de l'habitat humain, par la déforestation, l'artificialisation des sols, provoque de plus en plus d'interactions entre l'espèce humaine et le monde sauvage ; 31% des épidémies telles que les virus Ebola, Zika et Nipah sont liées à la déforestation..."

Thrinlé, dans le poème que - avec son autorisation - je vous transmets, poème rédigé bien avant la crise du Covid-19, nous interpellait déjà, de façon magistrale et visionnaire, quant à ce risque fondamental d'une rupture de l'humanité avec son environnement naturel !

"Plus qu'à la terre
c'est aux concepts
que le monde est rivé

et ses pensées 
se font solides
tellement solides

visage bronzé
mais esprit blême
mental a-coeuré

l'homme n'a plus ni l'air
ni la mer ni la terre ni le feu
ni rien de la nature au coeur

pourtant la nature
accueille l'homme
en son sein

la nature accueille l'homme
sans l'accueillir et l'homme
s'en sépare en s'y imposant

l'homme n'a de cesse
de vouloir   vouloir
et vouloir encore

l'homme n'a de cesse de vouloir
machiner la nature et machiner
sa propre nature d'homme

mais la nature demeure
grand maelström
et l'homme passe

l'homme passe et s'enlise
dans le maelström confus
de ses pensées et envies

pourtant l'accord et l'harmonie
et l'union même sont possibles
quand l'homme y va de tout coeur

c'est au coeur de la nature que l'homme
est apparu et c'est au coeur de l'homme
que la nature enseigne l'humilité de l'humanité

c'est au coeur de la nature que l'homme
est apparu et c'est au coeur de l'homme
que la nature de toutes choses réside

résidence sans résidence
le coeur profond est sans fond ni base
et c'est là que résident la vérité et l'amour"

Un dernier message à méditer : celui du Tunisien Najeh Jegham, maître de conférence en littérature arabe à l'université de Nantes, de culture musulmane. Voici la conclusion de la préface qu'il a rédigée pour ce recueil de poèmes :

"Nous devons remercier le poète pour ce recueil ; car, dans ce moment historique qui est le nôtre, dans lequel se multiplient les murs et l'air se trouve dangereusement pollué, nous avons tellement besoin de pareille conscience capable de nous permettre de réorganiser les choses et de récupérer notre équilibre afin de sortir du labyrinthe de la fermeture et gagner l'ouverture par laquelle nous participons, avec confiance et responsabilité, à l'estuaire du monde".



 


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