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L'Arche de Noé

Olivier Gaignet, prêtre du diocèse de Luçon, en "semi-retraite", est en service pastoral à Talmont-Saint Hilaire, à Bourgenay, au service des paroisses et du doyenné de Talmont, sur la côte vendéenne, depuis septembre 2017 (à 75 ans). A cette date, il a quitté la paroisse de Mortagne-sur-Sèvre, à laquelle il reste toujours attaché, comme à ses précédentes affectations.

Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
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...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



vendredi 20 mars 2020

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2306 : Proverbe brésilien : "L'espoir est le dernier à mourir" (belle illustration chez nos frères et soeurs italiens)

Merci à Rollane qui m'a fait parvenir hier le témoignage d'une religieuse de Milan, suor Olivia.
Bravo à Olivia et à l'Italie pour ce si beau message de victoire de la Vie sur toutes les morts ! 

"La SPERANZA"    [L'Espérance]

 La Speranza en Italie ces jours-ci, c’est le ciel d’un bleu dépollué et provocant, c’est le soleil qui brille obstinément sur les rues désertes, et qui s’introduit en riant dans ces maisonnées qui apprennent à redevenir
familles.

 La Speranza, ce sont ces post-it anonymes par centaines qui ont commencé à couvrir les devantures fermées des magasins, pour encourager tous ces petits commerçants au futur sombre, à Bergame d’abord, puis, comme une onde d’espérance - virale elle aussi - en Lombardie, avant de gagner toute l’Italie : « Tutto andrà bene.» [tout ira bien]  Et comment ne pas penser à ces paroles de Jésus à la bienheureuse Soeur Julienne de Norwich : « ...ma tutto sarà bene e tutto finirà bene» [mais tout ira bien, tout finira bien] ?

La Speranza, c’est la vie qui est plus forte et le printemps qui oublie de porter le deuil et la peur, et avance inexorablement, faisant verdir les arbres et chanter les oiseaux.

La Speranza, ce sont tous ces professeurs exemplaires qui doivent en quelques jours s’improviser créateurs et réinventer l’école, et se plient en huit pour affronter avec courage leurs cours à préparer, les leçons online et les corrections à distance, tout en préparant le déjeuner, avec deux ou trois enfants dans les pattes.

 La Speranza, tous ces jeunes, qui après les premiers jours d’inconscience et d’insouciance, d’euphorie pour des « vacances » inespérées, retrouvent le sens de la responsabilité, et dont on découvre qu’ils savent être graves et civiques quand il le faut, sans jamais perdre créativité et sens de l’humour : et voilà que chaque soir à 18h, il y aura un flashmob pour tous..., un flashmob particulier. Chacun chez soi, depuis sa fenêtre... et la ville entendra résonner l’hymne italien, depuis tous les foyers, puis les autres soirs une chanson populaire, chantée à l’unisson. Parce que les moments graves unissent.

La Speranza, tous ces parents qui redoublent d’ingéniosité et de créativité pour inventer de nouveaux jeux à faire en famille, et ces initiatives de réserver des moments « mobile-free » pour tous, pour que les écrans ne
volent pas aux foyers tout ce Kairos [temps] qui leur est offert.

La Speranza - après un premier temps d’explosion des instincts les plus primaires de survie (courses frénétiques au supermarché, ruée sur les masques et désinfectants, exode dans la nuit vers le sud...) - ce sont aussi les étudiants qui, au milieu de tout ça, ont gardé calme, responsabilité et civisme..., qui ont eu le courage de rester à Milan, loin de leurs familles, pour protéger leurs régions plus vulnérables, la Calabre, la Sicile..., mais surtout, qui résistent encore à cet autre instinct primaire de condamner et de montrer du doigt pleins de rage ou d’envie, ceux qui n’ont pas eu la force de se voir un mois isolés, loin de leur famille, et qui ont fui.

La Speranza, c’est ce policier qui, lors des contrôles des «auto-certificats », tombant sur celui d’une infirmière qui enchaîne les tours et retourne au front, s’incline devant elle, ému : « Massimo rispetto » [Mon plus grand respect].

Et la Speranza bien sûr, elle est toute concentrée dans cette « camicia verde » [blouse verte] des médecins et le dévouement de tout le personnel sanitaire, qui s’épuisent dans les hôpitaux débordés, et continuent le combat. Et tous de les considérer ces jours-ci comme les véritables « anges de la Patrie ».

Mais la Speranza, c’est aussi une vie qui commence au milieu de la tourmente, ma petite sœur qui, en plein naufrage de la Bourse, met au monde un petit Noé à deux pays d’ici, tandis que tout le monde se replie dans son Arche, pour la « survie », non pas des espèces cette fois-ci, mais des plus vulnérables.

Et voilà, la Speranza, par-dessus tout, ce sont ces pays riches et productifs, d’une Europe que l’on croyait si facilement disposée à se débarrasser de ses vieux, que l’on pensait cynique face à l’euthanasie des plus «précaires de la santé »..., les voilà ces pays qui, tout d’un coup, défendent la vie, les plus fragiles, les moins productifs, les «encombrants » et lourds pour le système-roi, avec le fameux problème des retraites...
Et voilà notre économie à genoux ! À genoux au chevet des plus vieux et des plus vulnérables. Tout un pays qui s’arrête, pour eux...

Et en ce Carême particulier, un plan de route nouveau : traverser le désert, prier et redécouvrir la faim eucharistique. Vivre ce que vivent des milliers de chrétiens de par le monde. Retrouver l’émerveillement. Sortir de nos routines...Et, dans ce brouillard total, naviguer à vue, réapprendre la confiance, la vraie. S’abandonner à la Providence. Et apprendre à s’arrêter aussi. Car il fallait un minuscule virus, invisible, dérisoire, et qui nous rit au nez, pour freiner notre course folle.

Et au bout, l’Espérance de Pâques, la victoire de la Vie à la fin de ce long Carême, qui sera aussi explosion d’étreintes retrouvées, de gestes d’affection et d’une communion longtemps espérée, après un long jeûne.
Et l’on pourra dire avec saint François d'Assise : « Loué sois-Tu, ô Seigneur, pour fratello [frère] Coronavirus, qui nous a réappris l’humilité, la valeur de la vie et la communion ! ».
"N'ayez pas peur", nous dit Jésus !   "Courage, Moi, j’ai vaincu le monde !" (Jean 16, 33)
_______________

Peut-être trouvera-t-on naïf, inconscient ou irréaliste le témoignage de cette religieuse...
Ecoutons alors Charles Péguy, comme un correspondant, Benjamin, m'y a invité hier : "La Foi que j'aime le mieux, dit Dieu, c'est l'Espérance !" 




Publié par Olivier Gaignet à 09:21
Cliquer ici pour lire l'article et les commentaires
 

2 commentaires:


Nathalie P a dit…

Merci pour ce témoignage magnifique criant de Vérité.

21 mars 2020 à 01:46
Nathalie P a dit…

Magnifique témoignage. Merci Olivier

21 mars 2020 à 01:46

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