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...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



samedi 16 février 2019

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2250 : La Foi, c'est quoi au juste ?

Sur le doyenné de Talmont, l'on m'a demandé d'assurer deux matinées-dimanche de catéchèse pour adultes, sur le thème : "la Foi, c'est quoi au juste ?" Cela ne m'a pas étonné de sentir les participants fortement motivés : croire en Dieu aujourd'hui en effet, c'est forcément un élan, une passion, un appel à partir au large, une soif d'absolu. En quelque sorte, cela ne peut être une démarche banale ! Les cathos sociologiques, allant à la messe par routine, ne croyant en Dieu que par la force de l'habitude, c'est en grande partie terminé ! Les chrétiens d'aujourd'hui ne sont pas meilleurs que ceux d'hier, mais plus que jamais, ils sont persuadés de la nécessité de fonder leur foi, de nourrir leur foi ; cela dans une tentative journalière d'entrer dans un lien d'amour personnel avec Dieu, à la fois tout proche et infini.
Croire en effet, c'est donner une réponse à un appel de Dieu. Car on n'entre pas dans la foi de soi-même, mais, comme l'a fait Abraham, on répond à un appel ; aujourd'hui celui de Jésus nous disant : "Viens, suis-moi." Nous faisons alors l'expérience d'une rencontre, d'un dialogue avec Dieu. Du matin au soir, cette rencontre irrigue notre vie, mais à certains moments, on s'arrête (messe, prière, oraison, réco...), afin d'avoir un dialogue plus suivi avec Dieu.
Est-il facile de croire ? Non ! Thérèse d'Avila, Thérèse de Lisieux, Mère Teresa ont connu de longues périodes de doute et d'obscurité. Comme l'explique Isaïe (45/15) : "Vraiment, tu es un Dieu qui se cache !" Cela peut sembler étrange ! Thérèse d'Avila s'en est étonnée, qui disait à Dieu : "Si c'est ainsi que vous traitez vos amis, cela explique que vous en ayez si peu !" Pourquoi ces trois Thérèse ont-elle tenu malgré l'obscurité ? Parce que, comme Job éprouvé, elles ont compris que jamais les ténèbres ne pourront arrêter la lumière. (Jean 1/5)  Mais, comme disait St Augustin : "Si tu comprends, ce n'est plus Dieu..."  Autrement dit, si Dieu se montrait facilement, on ne serait plus libre de croire en lui ou non. J'aime bien cette réflexion de Tolstoï disant : "Tout ce que je comprends de toi, je ne le comprends que parce que je t'aime." Pascal disait d'ailleurs : "C'est le coeur qui sent Dieu, et non la raison. Voilà ce que c'est que la foi : Dieu sensible au coeur et non à la raison."  Avec ce témoignage marquant d'Edith Stein, en pleine déréliction à Auschwitz où elle fut mise à mort, "s'inclinant devant le silence de Dieu."
La foi, c'est aussi un acte d'amour partagé, c'est une question de désir et d'amour ; c'est marcher sur les routes de l'existence la main dans la main avec Dieu. Comme nous le chantions dans notre jeunesse avec le Père Duval : "Seigneur, mon ami, tu m'as pris par la main, j'irai avec toi sans effroi jusqu'au bout du chemin."  La présence à nos côtés d'un Dieu qui aime, qui guérit, qui redonne l'espérance, qui pardonne, c'est comme une lumière qui illumine notre vie. Et en même temps, Dieu, ce n'est pas quelqu'un qu'on peut saisir, sur lequel on peut mettre la main. Il ne s'agit pas de le prendre, mais de se laisser prendre par lui. D'ailleurs, on n'a pas la foi comme on a un trousseau de clés dans sa main ; on n'a pas la foi, c'est la foi qui nous a ! Il est vrai que; comme le disait François Mauriac : "Il faut déjà croire pour être persuadé ! C'est ce qui rend vaine toute apologétique, et nous ne persuadons jamais que ceux que Dieu incline (vers lui)."  Avec ce mystère qui fait que tous ne vivent pas de façon identique le chemin vers la foi.
Peut-on "perdre la foi" ?  Attention, c'est comme pour l'entretien d'une voiture (toutes proportions gardées !) : la foi ne peut se maintenir que si on la replonge sans cesse dans l'Evangile et si on l'entretient !  Cela implique fidélité, recherche, nourriture...  Et si les églises se sont vidées ces dernières décennies, il faut sans doute comprendre que, ce qui s'estompe, en Occident, ce n'est pas la foi, mais le catholicisme comme coutume sociale. En tout cas, nul ne peut dire que Dieu est plus absent aujourd'hui qu'hier.
En résumé :
-  la foi chrétienne, c'est la confiance totale de la personne humaine en un Dieu personnellement recherché et rencontré ;
-  la foi doit être en même temps écoute de Dieu et service du prochain. Car c'est à la qualité de ce service de l'Autre que l'on peut mesurer l'authenticité et la profondeur d'une démarche de foi. En effet, comme le disait François Mauriac : "Perdre la foi dans les créatures [l'homme, la création], volià le péril !"

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