Tout à l'heure, alors que je tenais une permanence à la chapelle de Bourgenay, sont entrés un papa et sa petite fille, âgée de 6 ans. Celle-ci a fait son signe de croix (de la main gauche), mais elle connaissait "les paroles". Le papa l'a fait asseoir ; puis, il lui a dit que le bon Dieu était là. La petite fille a alors demandé : "Mais il est où, Dieu ? Je ne le vois pas..." Réponse du papa, en me désignant (j'étais en aube) : "il faut demander au monsieur." Nous avons eu alors tous les trois un échange très sympa, dont je vous fais grâce.
Par contre, cela m'a rappelé le fait suivant : Voltaire était un écrivain non-croyant. A plusieurs reprises, il s'est moqué des chrétiens. On raconte qu'en se promenant, Voltaire rencontre un enfant qui joue sur sa propriété. Il lui dit : "Bonjour, mon garçon. Dis-moi, es-tu chrétien ?" "Oui, monsieur." "Alors, tu vois cet arbre chargé de pommes ? Eh bien, elles sont pour toi, si tu peux me dire où est Dieu." L'enfant reste un moment embarrassé ; puis il lève les yeux et répond vivement : "Et vous, monsieur, pouvez-vous me dire où Dieu n'est pas ?" Cette réponse inattendue et tellement à propos laisse Voltaire sans voix ! Il s'en retourne alors, laissant derrière lui les pommes et l'enfant.
Mais plutôt que de vous tenir un discours sur cette question, je vous invite plutôt à faire cette recherche par vous-mêmes, en vous demandant où est Dieu pour vous ?
Je profite aussi de ce sujet pour vous partager une page émouvante tirée du livre d'Elie Wiesel, "La Nuit" :
"Un soir que nous revenions du travail, nous vîmes trois potences dressées sur la place d'appel, trois corbeaux noirs. Appel. Les SS autour de nous, les mitraillettes braquées. Trois condamnés enchaînés, et parmi eux, le petit "Pipel", l'ange aux yeux tristes. Un enfant au visage béat. Incroyable dans ce camp d'Auschwitz.
Le chef de camp lut le verdict. Les trois condamnés montèrent sur leurs chaises. "Vive la liberté", crièrent les deux adultes.
Le petit, lui, se taisait.
"Où est le bon Dieu, où est-il ?" demanda quelqu'un derrière moi. Sur un signe du chef de camp, les trois chaises basculèrent.
Les deux adultes ne vivaient plus. Mais la troisième corde n'était pas immobile : si léger, l'enfant vivait encore. Plus d'une demi-heure, il resta ainsi à agoniser sous nos yeux.
Derrière moi, j'entendis le même homme demander : "Où est ton Dieu ?"
Et je sentais en moi une voix qui lui répondait : "Où est-il ? Le voici : il est pendu à ce gibet !"
P-S : Elie Wiesel, d'origine roumaine, fut déporté avec tous les siens. Il perdra son père, sa mère et une soeur dans les camps. Libéré à l'âge de 16 ans. Prix Nobel de la paix en 1986.
Et, pour nous aider à approfondir notre réflexion, cette citation de Nietzsche : "Où est passé Dieu ? Dieu est mort, nous l'avons tué !"
vendredi 20 juillet 2018
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2194 : Où est Dieu ?
Publié par
Olivier Gaignet
à
19:14
Cliquer ici pour lire l'article et les commentaires
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire