Chaque fois qu'est publiée une promotion de la Légion d'honneur, on entend des questions telles que celle-ci : comment se fait-il que l'on donne cette distinction par exemple à des sportifs, des députés, des évêques (Mgr Castet l'avait déjà obtenue il y a déjà très longtemps), des chanteurs, etc... On nous répond que ces personnes, de par leur activité ou leurs engagements, ont mérité cette médaille. Je n'en doute pas et me réjouis pour les heureux récipiendaires. Mais je suis encore plus comblé lorsque l'on reconnaît enfin, même si c'est bien tard parfois, le courage magnifique de personnes qui, EUX, ont risqué leur vie pour notre pays.
Quel bonheur lorsque, il y a deux ou trois mois, René, fidèle d'entre les fidèles à la messe célébrée deux fois par mois dans l'un des deux Ehpad de Tamont-St Hilaire dont je suis l'aumônier, le Havre du Payré, m'a glissé, dans le creux de l'oreille, qu'il allait recevoir cette ultime décoration. A près de 95 ans il est vrai, il était temps ! Oh, René n'a pas fait parler de lui ; cette médaille, il ne l'a pas réclamée ; puis, il ne s'en est pas vanté ! Mais enfin, enfin, le 14 juillet dernier, droit comme un "i", dans la cour d'honneur de l'hôtel de ville de Talmont, il a reçu, avec beaucoup de modestie d'ailleurs, cette distinction qui est la plus haute dans notre pays.
René, originaire d'Oran, il y a environ 75 ans, est entré dans les Forces Françaises Libres ; il faisait partie des Tirailleurs Marocains, basés à Marrakech. Il a fait la campagne d'Italie, durant laquelle il a vu nombre de ses camarades tomber au combat. Il a été blessé. Mais il a pu poursuivre. Il raconte que le débarquement à St Tropez a été particulièrement difficile. Il a ensuite participé à la campagne de France, au sein de la première Armée commandée par Jean de Lattre de Tassigny, puis à l'avancée jusqu'aux derniers refonds de l'Allemagne.
Parmi les bénéficiaires de la promotion du 14 juillet, il y a, entre autres, Elisabeth Guigou, Claude Lelouch, l'archevêque de Poitiers, Jeanne-Françoise Hutin de "Ouest-France, etc... Je suis allé consulter la liste, et j'ai remarqué que René et d'autres anciens combattants sont cités après tous ces gens-là, de la société civile, en toute fin de liste. Alors que la différence est énorme : qui a le plus risqué sa peau pour la nation ?
Chose assez extraordinaire, dans le même Ehpad, un autre ancien de la première Armée a également été nommé chevalier de la Légion d'honneur. Deux Talmondais mis à l'honneur, malgré les heureuses restrictions récentes quant au nombre de personnes décorées. Encore une chance que l'on n'ait pas oublié ces anciens combattants, qui auraient dû, logiquement être cités en tête et les premiers... Mais allez donc comprendre ! Notre société marche un peu sur la tête, et ses "idoles" ne sont pas souvent les personnes les plus méritantes ! D'où, tant d'errements...
En terminant, deux pistes pour notre réflexion, par rapport à la classification ci-dessus :
- extrait du Talmud (qui est, après la Torah, l'un des textes fondamentaux du Judaïsme) : "J'ai vu un monde bizarre : les grands étaient en bas, et les petits en haut."
- Matthieu 20/16 : "Les derniers seront premiers, et les premiers seront derniers."
samedi 21 juillet 2018
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2195 : Enfin reconnus par la nation !
Publié par
Olivier Gaignet
à
19:03
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