La deuxième quinzaine d'avril, j'ai eu le bonheur d'arpenter un tronçon du chemin vers St Jacques de Compostelle. Tout au long de cette marche, j'ai passé mon temps à remercier le Seigneur, et pour de multiples raisons, par exemple celles-ci, en vrac :
- marcher gratuitement, au milieu de cette si merveilleuse campagne française ; et surtout en ce très beau printemps, au milieu des fleurs, des arbres, le long des rivières, etc., sous un soleil éclatant. Tandis que nous accompagnait le chant des oiseaux, tel celui du coucou, à chaque étape toujours présent.
- la joie de rencontrer des personnes avec qui dialoguer, comme ce vieil homme qui, nous faisant signe d'approcher, a rempli mon sac à dos d'au moins 3 kgs de noix !!! ...que je me suis permis de laisser à l'arrivée à l'étape chez celui qui nous accueillait : mon sac était déjà assez lourd, mais je ne me suis pas senti le courage de refuser un don si fraternel !
- pouvoir louer Dieu pour la bonté des hommes et la beauté de la création, avoir du temps pour prier en marchant, ou aux temps d'arrêt ; n'avoir du temps que pour cela, en évoquant les nombreux visages connus et aimés : paroissiens anciens et actuels, famille, amis...
- prendre conscience de ce que c'est que d'être en retraite : il a fallu ce temps fort de recul, de prise de distance, pour que je me rende compte plus clairement de ma nouvelle situation de retraité. Car jusqu'ici, je n'ai guère débranché du système, avec une foule d'opérations et d'activités pastorales, quasiment à plein temps ; et cela, dans de multiples activités, dont je ne vais pas vous faire la liste, mais qui ne m'ont pas permis de prendre beaucoup de temps "pour moi".
- c'est le problème des prêtres à la retraite : ils ont l'impression que, s'ils prennent du temps pour eux, c'est une attitude égoïste, alors que les rares prêtres plus jeunes, tout près de nous, sont écrasés par la charge et n'ont guère le temps de souffler. Cependant, durant la marche, me revenaient en mémoire les nombreux conseils reçus des uns et des autres : "tu veux en faire trop, pourquoi ?" ; "prends le temps de souffler" ; "fais attention à ta santé" ; "n'y aurait-il pas une autre façon de t'organiser ?" Etc. Si bien qu'au retour, j'ai un peu changé mon rythme de vie et essayé d'alléger les choses, de marcher davantage, d'aller visiter plus famille et amis... Et il y a ce blog, que j'ai délaissé, ce dont je suis un peu confus quand même ! En tout cas, merci de votre patience et de votre compréhension !
- la découverte principale : le merveilleux accueil des gens, tant dans les gites que sur le chemin. Je n'oublierai pas ces 2 cyclistes s'arrêtant pour demander où l'on comptait coucher le soir, l'un d'entre eux nous invitant à venir dîner et dormir chez lui. Cet autre homme nous voyant fatigués, nous invitant à prendre un verre dans sa cave ; sur la porte, une très grande photo de Marine Le Pen ; mais cela n'a pas empêché ce militant du FN de nous recevoir tel un bon Samaritain attentionné et fraternel : quelle leçon pour nous ! Et toutes ces personnes nous racontant leur vie, nous orientant sur le chemin, nous faisant visiter telle église, telle abbaye, etc.
En tout cas, je me promets bien de renouveler l'expérience, sac à dos. Car le chemin, m'avait-on dit, nous transforme ; je suis heureux d'en avoir fait l'expérience, modestement !
lundi 21 mai 2018
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2166 : Quelques leçons du chemin vers Compostelle
Publié par
Olivier Gaignet
à
08:57
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