Hier dimanche, à la salle polyvalente de Mortagne, j'étais très ému en voyant ces deux Frères de Saint Gabriel et ces 16 couples jubilaires au premier rang, debout devant tous, mais surtout devant le Christ, prêts à renouveler en lui leur bel engagement.
En un monde où la fidélité, la ténacité, le pardon mutuel, la confiance ne sont peut-être plus des valeurs dominantes, je me suis dit alors en moi-même : "Non, rien n'est perdu ! Tout est encore possible ! Tout est toujours possible ! Faisons confiance au Christ pour continuer de croire et d'espérer."
En effet, ce n'est pas parce que l'on est frère ou prêtre ou marié depuis 50, ou même 60 ans, que l'on a le droit de douter de l'avenir, et de penser que nous sommes "les derniers des Mohicans" de l'amour !
Le risque en effet, lors de telles fêtes, c'est de croire que ces jubilaires ont été plus performants que d'autres, car, envers et contre tout, ils auraient "tenu", comme on dit. Sous-entendu : tandis que d'autres auraient été moins fidèles ou moins bons... Quelle tentation ! Quelle prétention ! Et vous sentez bien qu'une telle lecture serait totalement anti-évangélique et intenable !
D'ailleurs, quand, du haut de l'estrade, j'ai interrogé les jubilaires pour leur demander s'ils avaient l'impression d'avoir mené une vie meilleure que celles d'autres couples, ou d'avoir été parfaits, tous m'ont répondu en choeur : "Ah non !"
Car, si jubilaires nous sommes, et j'en étais heureux avec eux, pécheurs, imparfaits et limités nous restons ! Quoiqu'en route vers la Lumière bien entendu, évidemment, même si c'est en boitant...
Et je me suis permis de dire, même si ce n'est pas un langage d'homélie, que ce jubilé n'était en rien pour nous une mise à l'honneur, mais comme "un coup de pied quelque part" pour nous remettre enfin dans le droit chemin de nos engagements !
Ensemble, nous avons essayé de ne pas oublier l'essentiel : ce que nous avons fêté en ce jour, c'est le Christ, le seul Saint, comme disent les Protestants, le seul homme parfait ! Le seul qui a su aimer, le seul qui a su pardonner, le seul qui ne s'est jamais détourné du Père.
Et ce que nous avons célébré hier, c'est l'action du Christ, la vie du Christ, l'amour du Christ, au coeur de la vie des jubilaires ; le combat incessant du Christ en eux pour qu'ils passent chaque jour un peu plus, comme le rappelait St Paul dans la 2° lecture de ce dimanche, de l'ombre à la lumière et de la crainte à l'espérance !
Et je fais totalement miennes ces paroles de Frère Guy dans le témoignage qu'il nous partagé : "Après 50 ans d'engagement définitif, nous ne pouvons que remercier le Seigneur pour sa fidélité. Il nous a toujours accompagnés et rendus heureux dans la diversité de nos différentes missions."
lundi 3 juillet 2017
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2.077 : Les jubilaires ne sont pas les derniers des Mohicans !
Publié par
Olivier Gaignet
à
16:09
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