"Simone Veil, une sainte ? Non mais, ça va pas la tête ? Il a un sacré culot, le curé ! Elle ne peut pas être sainte... ! D'abord, c'est une Juive (j'allais dire : "ce n'est qu'une Juive", comme certains le pensaient alors). Et en plus, elle a milité en faveur de la libéralisation de l'avortement, ce qui est contraire à la loi de l'Eglise."
Voilà ce que l'on entend depuis quelques jours. Comme c'est dérisoire ! Quand on sait pour quelles raisons elle a proposé la légalisation de l'avortement, et à quelles conditions, d'après elle, celui-ci pourrait avoir lieu.
Ansi qu'elle le déclarait le 26 novembre 1974 à la tribune de l'Assemblée : "L'avortement doit rester l'exception. Mais nous ne pouvons plus fermer les yeux sur les 300.000 avortements qui, chaque année, mutilent les femmes dans ce pays, bafouent nos lois et humilient ou traumatisent celles qui y ont recours..."
Bien sûr, il n'est pas dans mon intention en ce billet de dire que l'avortement, il est beau et il est gentil ; c'est en effet quelque chose de terrible, dont un certain nombre de femmes ne se relèveront jamis ; mais mon objectif était simplement d'honorer une femme qui a ressenti une grande compassion vis-à-vis de nombre de ses soeurs en souffrance, par rapport à la situation à laquelle celles-ci se sentaient acculées !
D'autre part, une des marques les plus importantes de la personnalité de Simone Veil, c'est que, malgré tout ce qu'elle a dû endurer dans les camps de concentration, et je ne vais pas vous faire un dessin le décrivant, après la guerre, face aux Allemands, tandis que beaucoup n'arrivaient pas à pardonner à leurs bourreaux, et on peut les comprendre, elle, par contre, n'a jamais été dans la vengeance.
Plus que cela, elle a même milité ardemment en faveur de la réconciliation franco-allemande. Quelle leçon pour nous qui, lors des conflits bien moins graves que nous affrontons dans notre vie de tous les jours, avons tant de peine à stopper la spirale de la haine et de la violence.
Voilà pourquoi je suis persuadé que Simone Veil, non croyante, est cependant de la taille des plus grands saints de l'Eglise. A l'image par exemple de Saint Maximilien Kolbe, ce Franciscain polonais qui chantait des cantiques dans le bunker de la faim, en adressant un sourire plein de bonté aux SS qui le condamnaient à une mort infâme.
Déclarer "sainte Simone Veil ? Pour illustrer cette proposition, voici un écrit de Jean d'Ormesson qui me semble d'une sagesse proprement biblique : "J'admire beaucoup les athées. Parce que les gens qui croient en Dieu, eux, ont le ciel. Ils savent que, s'ils font le bien, ils auront une récompense. Mais les athées qui se sacrifient pour les autres, qui donnent leur argent aux pauvres et vont visiter les malades ou les prisonniers sont des espèces de saints qui donnent réellement et gratuitement. Je dis que les athées sont peut-être les seuls qui méritent le "surnom" de saints, et qu'ils seront sûrement assis un jour à la droite de ce Dieu auquel ils ne croient pas."
A titre de rappel; c'est ce même Jean d'Ormesson qui avait accueilli Simone Veil à l'Académie française.
Sainte Vierge Marie, priez pour nous, pauvres pécheurs ! Et merci d'associer votre petite soeur juive, Simone, à votre prière pour nous ! Merci à vous !
mardi 4 juillet 2017
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2.078 : "Sainte" Simone Veil, à la droite de Dieu
Publié par
Olivier Gaignet
à
08:23
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