Hier, lors de votre participation à la messe dominicale, lors de la proclamation de l'Evangile, avez-vous remarqué cette phrase de Jésus, en finale de Matthieu 22/1-14 : "Les serviteurs allèrent sur les chemins, rassemblèrent tous ceux qu'ils rencontrèrent, les mauvais comme les bons, et la salle de noce fut remplie de convives" ?
Quant à moi, bien que j'aie pu lire, relire et méditer bien des fois cette belle parabole des invités au festin, j'avoue être toujours aussi interloqué par cette déclaration de Jésus !
Et, en la commentant lors de l'homélie, j'ai dit aux paroissiens présents que ces mots me semblaient bien mystérieux : "les mauvais comme les bons" ! Mais qu'est-ce que Jésus a bien pu vouloir dire par là ? De quels "mauvais" parle-t-il ? Et qui sont réellement les "bons" ? Et nous, de quel bord nous situons-nous ? Ou..., situons-nous les autres, pour les classer parmi les "mauvais" ou les "bons" ?
Bien sûr, quand Jésus parle des "mauvais", nous devinons qu'il ne parle pas à la légère : les "mauvais" dont il est question, ce ne sont sans doute pas, pour ne prendre que cet exemple, ceux qui décapitent les otages ici ou là actuellement. Ceux-là en effet sont bien pire que "mauvais" ; ils sont inhumains !
Par contre, je me suis fait une petite liste de "mauvais" qui nous sont plus familiers : je vais me répéter, mais je pense à ceux que nous considérons parfois comme bien loin de la loi de l'Eglise, que ce soit au plan moral, sexuel, marital, etc. Vous devinez à quel genre de personnes je pense, à ces gens qui n'ont pas leur place, d'après certains, au banquet divin, réservé aux "bons".
Le "mauvais", c'est souvent celui qui ne pense pas comme moi, celui qui va à la manif pour tous, ou celui qui n'y va pas ; quand ce ne sont pas les musulmans dans leur ensemble qui sont considérés comme "mauvais", "dangereux", ou "non dignes de confiance de par leur religion".
Et il y a ceux qui, de "bonnes" familles chrétiennes pourtant, ne viennent pas souvent à la messe, ceux qui ne donnent habituellement que 10 centimes d'euro à la quête, etc., etc.
Et je ne parle pas du non-croyant, de celui qui critique "ma" religion, de l'autre qui est inscrit à un parti politique qui ne me convient pas,... Je vous laisse compléter la liste !
Un dernier exemple, s'il en était encore besoin, à travers ce mot du responsable général des Jésuites, le P. Adolfo Nicolas, déclarant mardi dernier, lors du Synode auquel il participe : "Il peut s'exercer plus d'amour chrétien dans une union canoniquement irrégulière que dans un couple marié à l'Eglise. S'il y a quelque chose de négatif, cela ne signifie pas que tout est négatif. Prenons le cas des unions de fait, ce n'est pas parce qu'il y a un défaut que tout est mauvais. Au contraire, il y a quelque chose de bon là où on ne fait pas de mal au prochain. Notre devoir est d'amener les gens à la grâce et de ne pas les rejeter avec des préceptes. On ne peut pas évangéliser les personnes à coups d'Evangile."
"Les mauvais comme les bons" ! Jésus a fait bouger les lignes en son temps, et il continue de nous bousculer de la même façon, n'est-ce pas, aujourd'hui !
lundi 13 octobre 2014
Le Blog de l'Arche de Noé 85 n° 1.808 : "Les mauvais comme les bons" ?
Publié par
Olivier Gaignet
à
20:45
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