Avant-hier mardi, j'ai rencontré une famille qui souhaitait préparer le baptême de son enfant. Je lui ai demandé comment il s'appelait ; ils m'ont alors répondu qu'il n'était pas né. Ils ne pouvaient me dire non plus si ce serait un garçon ou une fille, car ils n'ont pas cherché à le savoir : "Nous préférons rester dans l'attente jusqu'au jour J, laisser grandir en nous le désir de savoir ; on ne cherche pas à se projeter à l'avance dans toutes sortes d'angoisses ou de suppositions ; qu'on nous laisse au moins ce mystère-là !"
J'ai trouvé cela très beau, courageux même ! Mais après tout, jadis, on prenait les enfants à la naissance comme ils étaient ! Aujourd'hui, ne souffre-t-on pas d'une certaine régression, à travers ce désir de tout savoir avant le temps, et cette crainte d'une "anormalité" de l'enfant ? Nous avons tous rencontré des personnes handicapées auquel l'on a fait sentir, un jour ou l'autre, qu'elles n'auraient peut-être pas dû naître, qu'elles étaient des "erreurs médicales" ; en leur niant ainsi, en quelque sorte, le droit à l'existence. Seul aurait le droit de naître et de vivre, en effet, l'enfant parfait !
D'autre part, on ne laisse plus les mères rêver tranquillement à l'enfant qu'elles sont en train de fabriquer ! Dans les rêves de ses parents, je m'en suis rendu compte en échangeant avec ce jeune couple, le futur bébé est alternativement fille ou garçon : deux prénoms sont donc en attente. Il ne faudrait pas que l'imaginaire de ces parents soit mis à mal !
Ceci dit, d'autres parents ont le droit, bien sûr, de faire des choix différents ; mais, quand ils se rendent aux échographies, il est à souhaiter qu'ils soient respectés dans l'approche proposée. Le savoir prénatal en effet place alors les parents dans la situation potentielle d'avoir à faire des choix de vie ou de mort, si jamais l'enfant à naître est porteur d'une "anomalie". Or, le corps médical est-il prêt à accompagner jusqu'au bout ces parents, sans confondre soigner et éliminer ?
En tout cas, ce que je vous partage aujourd'hui, ce ne sont pas seulement les questions intellectuelles d'un curé qui ne connaît pas la vie avec un enfant handicapé ; c'est la réflexion d'une jeune couple d'aujourd'hui qui, modestement, tient à assumer pleinement, et sans se donner en modèle à qui que ce soit, sa condition de parents ; dans une confiance totale il est vrai, dans la bonté immense du Dieu de la Vie ! En sachant, comme l'explique la pédopsychiatre Myriam Szejer, que "le psychisme maternel est plus ou moins équipé pour résister à cette exigence du bébé parfait."
La foi profonde de ces deux jeunes dans le Dieu vivant, en tout cas, m'a profondément ému et marqué !
jeudi 29 mars 2012
Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.406 : Faut-il tout savoir de son bébé à naître ?
Publié par
Olivier Gaignet
à
08:03
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