Un tueur fou, vêtu de noir, caché derrière son casque intégral, anonyme, c'est-à-dire, sans personnalité profonde, incapable de relations vraies, profondément malade : ce "démon" vient de jeter sept personnes dans la mort, dont trois enfants, à Montauban et à Toulouse, tout en plongeant l'humanité entière dans la consternation. Ainsi que me l'écrivait hier une paroissienne : "C'est effrayant que notre société puisse aboutir à de tels dérèglements des comportements humains." L'énigme du mal, c'est qu'il surgit, anonymement, d'on ne sait où ! Cela me fait penser à ce moment de la passion et de la mort du Christ lorsque, nous dit Saint Matthieu (27/45), "A partir de midi, il y eut des ténèbres sur toute la terre." Les ténèbres du mal et de la souffrance ont fondu sur notre monde, Seigneur !
Bien sûr, il ne s'agit pas de dire que c'est Dieu qui nous a envoyé ce malheur ! Nous ne pouvons que l'interroger, ou déposer en lui notre fardeau. Voilà bien une question que ni les psychologues, ni les philosophes ne savent résoudre : la question du mal après la mort de Dieu. En effet, ainsi que l'explique l'écrivain Emile Cioran : "Tant qu'on croyait au diable, tout ce qui arrivait était intelligible et clair ; depuis qu'on n'y croit plus, il faut, à propos de chaque événement, chercher une explication nouvelle, aussi laborieuse qu'arbitraire, qui intrigue tout le monde et ne satisfait personne." En ce sens, il n'est sans doute pas anodin que le journal "Ouest-France", dans son édition de ce mardi, ait cité cette déclaration d'Avigdor Liebermann, le ministre israélien des Affaires Etrangères : "Seule une personne possédée par le démon peut massacrer des enfants dans une école."
En tout cas, il est une question que je me suis toujours posée : si le mal était simplement humain, est-ce que l'homme ne suffirait pas à le battre et à l'éliminer ? Et si le mal absolu, tel que nous venons d'en être les malheureux témoins, était le signe d'une faille profonde qui dépasse l'homme, tout en violant sa dignité ?
Albert Camus écrivait : "Le fléau universel n'a plus Dieu pour auteur, mais les hommes." Le rejet du diable dans la mythologie d'une part, et le rejet et la mort de Dieu d'autre part, ont fait qu'il n'y a plus que l'homme à accuser ! Terrible conséquence... C'est un fait que notre monde s'est plus vite débarrassé de Dieu que du mal. Dissipée "l'illusion" de Dieu, reste la réalité du mal, partout présente et agissante.
Sommes-nous donc dans une impasse ? Non, nous répondent en choeur Umberto Eco et le Cardinal Martini dans leur livre "Croire en quoi ?" Car "Il n'y a et il n'y aura aucune puissance humaine ou satanique pouvant s'opposer à l'espérance du croyant." Jamais la "Bête immonde" dont nous parle le Livre de l'Apocalypse, c'est-à-dire, la force du mal, ne pourra arrêter le grand mouvement de l'humanité vers la fraternité et la lumière ! Portons toutes ces familles éprouvées, et tous les efforts de chacun dans notre prière !
P-S : rendez-vous à tous ce mardi soir à 19h30, place Viète, côté fontaine, pour aller au Centre Saint Hilaire, à la Roche s/Yon, participer à la conférence de Florence Taubmann, pasteure à Limoges, présidente de l'Amitié Judéo-Chrétienne de France, sur le thème de la rencontre entre les religions.
mardi 20 mars 2012
Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.397 : Face à "la bête immonde"
Publié par
Olivier Gaignet
à
07:35
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