"Drôle de réflexion ! Tout le monde sait bien que, s'ils le voulaient, les chômeurs pourraient trouver du travail !" Voilà ce que l'on entend, trop souvent, même parfois de la part de gens qui se croient ou se disent généreux et ouverts aux autres. Par contre, dès que ces personnes font elles-mêmes l'expérience du chômage et de la difficulté à retrouver du travail, à travers des proches ou des petits-enfants, tout à coup, ils changent de langage. Eh oui, ce n'est pas si simple !
Vous est-il arrivé d'échanger avec un conseiller de Pôle emploi ; savez-vous que chacun d'eux a, en moyenne, plus de 110 personnes à suivre ? Le suivi mensuel personnalisé ne commence d'ailleurs qu'au quatrième mois, puis diminue fortement. Or, c'est l'inverse qui devrait se produire ! En effet, plus le chômage dure, plus les personnes devraient être épaulées. Les chômeurs ne sont pas responsables du chômage. L'accompagnement est essentiel.
On entend dire que 500.000 offres d'emploi ne trouvent pas preneur, dans notre pays, dans les domaines de la métallurgie, du bâtiment ou de la restauration. Mais d'où cela vient-il ? La formation n'est-elle pas à revoir, et cela dès le lycée ? Comment inciter à des initiatives nouvelles ? D'autre part, tout le monde ne peut pas automatiquement être orienté sur n'importe quelle profession... Et il y a bien plus de 500.000 personnes sans emploi en France ; que va-t-on leur offrir ?
Admettons même que certains ne veulent pas travailler ; premièrement, il faudrait savoir pourquoi ; en même temps, on ne peut pour cette raison jeter l'opprobre sur l'ensemble des personnes qui recherchent un travail. Notre pays a de belles ressources, et beaucoup de nos concitoyens sont généreux. Comment faire en sorte que chacun puisse avoir du travail ? Cela est-il vraiment utopique ? Il est de notre devoir à tous d'y réfléchir, d'inciter nos responsables politiques à faire de ce problème un enjeu essentiel pour l'avenir, et d'inviter les partenaires sociaux à travailler toujours plus en faveur de la défense et de la promotion de l'emploi.
Une fois que j'ai dit cela, je n'ai pas réglé le problème, j'en suis conscient. Mais si chacun de nous portait un autre regard sur les chômeurs qu'il rencontre, ne serait-ce pas là déjà une première avancée dans le sens de l'Evangile ?
dimanche 4 mars 2012
Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.381 : Les chômeurs voudraient travailler
Publié par
Olivier Gaignet
à
07:26
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