Quand nous circulons à pied dans les rues de nos cités, nous aimons bien admirer les vitrines des commerçants, surtout lorsque celles-ci sont attirantes, originales, présentées avec art et beaucoup de goût. L'on sent alors des commerçants qui aiment leur profession, qui aiment leurs clients également.
Ainsi, lorsque, récemment, je suis allé me faire couper les rares cheveux qui me restent chez Sonia, dans le Passage du Commerce (le bien nommé), en plein coeur de Fontenay-le-Comte, je me suis dit, en admirant son salon, qu'elle savait aussi faire autre chose que simplement couper les tifs des gens !
Lorsque l'on entre chez elle, voici ce que l'on peut lire, sur une affiche quasi-séculaire qu'elle a su récupérer : "La maison ne fait pas crédit, sauf aux personnes de plus de 95 ans, accompagnées par leurs parents". D'entrée de jeu, l'on comprend que l'on ne va pas s'ennuyer ! L'oeil est alors attiré en tout sens par une multitude d'objets les plus divers, depuis le téléphone qui date de 1924 jusqu'au fauteuil 1920 dans lequel l'on prend place, sans parler des fauteuils d'attente qui affichent à peine leurs 130 ans (1880 !), le tout sous une plaque en émail du plus bel effet, annonçant que nous sommes bien chez un "coiffeur".
Et voici, un peu pêle-mêle, ce que l'on trouve dans ce salon : un affuteur de lames, une tasse à moustaches, que l'on plaçait sous le nez du client, une brosse à moustaches, pour mettre celles-ci en valeur, un coupe-choux comme l'on en voyait dans notre enfance, un plat à barbe en faïence de Nevers avec, écrit au fond : "rasez-moi", un essuie-rasoir, bien utile quand on faisait la barbe, un hydro-cappe, datant de 1900 : ce système ingénieux que l'on utilisait, quand il n'y avait pas le service d'eau, pour mouiller les cheveux du client, des boîtes de lames bleues, un chauffe-pieds dans lequel on mettait de la braise, pour le bien-être des clients au coeur de l'hiver, des photos du temps jadis, des pubs d'époque également : "se raser devient un plaisir", "Gibbs, sa mousse ne sèche pas", "contre la chute des cheveux, le Capillozol détruit les pellicules, fait repousser les cheveux, les empêche de blanchir". Diable ! Que n'aie-je connu cette lotion plus avant !
Mais là où je veux en venir, et vous l'avez deviné, c'est qu'il est important de soutenir nos commerçants des centres-bourgs, de les valoriser, de les inviter au besoin à savoir se vendre, au sens le meilleur du mot bien sûr ; est-ce que ce n'est pas d'eux et nous réunis, en effet, que dépendent en bonne partie le vivre-ensemble et la vitalité de nos communes et de nos villes ?
Vous allez me dire : mais, aujourd'hui, à travers ce billet, est-ce que l'on ne s'éloigne pas de la spiritualité pour entrer dans le marketing ? Je ne crois pas ! Rien de ce qui est humain en effet, mais surtout, rien de ce qui fait bouger, se rencontrer, grandir un groupe social n'est étranger au projet de Dieu.
En tout cas, une chose est certaine : "Pas un cheveu de votre tête ne sera perdu !" (Luc 21/18)
jeudi 26 janvier 2012
Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.349 : Honneur aux commerçants
Publié par
Olivier Gaignet
à
08:41
Cliquer ici pour lire l'article et les commentaires
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire