A l'occasion de l'élection du pape Léon XIV, certains commentateurs ont fait remarquer divers aspects du pontificat de François qui avaient pu être sujets à caution : sa façon de gouverner un peu solitaire et autoritaire, ses prises de distances à propos de la célébration de la messe dans l'ancien rite, ses petites phrases hasardeuses auprès des journalistes dans les avions, le fait qu'il n'ait pas choisi d'être présent lors de la célébration à Notre-Dame de Paris, ses réactions peu claires par rapport à la guerre en Ukraine, son soutien total accordé aux migrants, sa façon de se présenter à la foule lors de son élection sans le petit camail rouge cher à Benoît XVI, ses relations tendues avec la curie, etc.
Et tous de dire qu'avec Léon XIV, les choses vont changer, ce nouveau pape semblant être plus réservé, plus avisé et plus prudent. Mais l'on oublie une chose : c'est que le pape, quel qu'il soit, est un homme ; il arrive avec toute sa foi, mais aussi, sa façon de voir, son tempérament, sa formation, ses priorités ; en un mot, ses qualités et ses défauts... St Pierre était-il parfait ? Léon XIV sera-t-il lui-même sans faille et sans défaut ? Avant tout, il sera lui-même, avec sa personnalité propre ! Il ne sera pas un clone du pape François ; mais chaque pape est sous la mouvance de l'Esprit-Saint. Et notre façon de le soutenir, ce sera de confier au Seigneur son lourd et beau ministère !
Comprenons que le ministère du pape n'est pas une sinécure ! Certains ont combattu sans relâche le pape François tout au long de son pontificat ; et parmi eux, des cardinaux, ce qui a profondément scandalisé l'ensemble des catholiques. Etait-il concevable que ces prélats osent critiquer publiquement le pape, placé à la tête de l'Eglise, Corps du Christ, sous la mouvance de l'Esprit-Saint ? Ces déchirures publiques ont fait beaucoup de mal à notre Eglise !
Scandale également lorsque le pape François a proposé que l'on accueille les divorcés-remariés, que l'on soit attentifs à ce que vivent les couples homosexuels, ceux-ci ayant droit à être confiés à la miséricorde du Seigneur. Une cabale s'en est suivie, menée en Afrique par des cardinaux, opposés aux propositions d'ouverture du pape François. Etait-ce le rôle de ces cardinaux ? N'aurait-il pas été préférable qu'ils abordent ces problèmes et les règlent en communion avec le pape ? Quitte à modérer ensemble certaines déclarations et certains aspects ; en évitant d'étaler sur la place publique leurs dissensions avec le pape François...
Le pape François a énormément souffert de ce que certains dits "Princes de l'Eglise" se lèvent contre lui, au lieu de le soutenir et de l'aider. Ces "haut placés" ont-ils fait ainsi avancer la communion dans l'Eglise ? Je me permets d'en douter ! Petit prêtre retraité sans autorité, sinon dans la lumière de l'Evangile, je me permets d'inviter ces prélats à faire une solide révision de vie par rapport à certaines de leurs attitudes, afin que l'on évite de retomber dans de tels scandales ! Rappelons-nous ce que disait ce grand théologien de Vatican II qu'était le Père Congar : "La première condition d'une réforme de l'Eglise, c'est la charité."
A propos de notre Eglise, Georges Bernanos écrivait dans "Les Grands Cimetières sous la lune" (1938) : "Je ne la souhaite pas parfaite, elle est vivante. Pareille aux plus humbles, aux plus dénués de ses fils, elle va clopinant de ce monde à l'autre monde ; elle commet des fautes, elle les expie, et qui veut bien détourner un moment les yeux de ses pompes, l'entend prier et sangloter avec nous dans les ténèbres"
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