Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 3006 : Au coeur du conflit Israël-Palestine et Liban, est-il possible d'espérer ?

 L'abbé Gaston Vinet, bien connu sur la Vendée, qui accompagne avec une équipe le monde de la mer sur la côte vendéenne, a participé récemment au pèlerinage du Rosaire à Lourdes.  Il m'a proposé de vous partager les notes qu'il a prises au vol, lors d'une prise de parole par M-A Beaulieu à Lourdes, autour de l'Espérance dans les conflits.  Nous avons bien besoin de cette Espérance chez nous aussi !  Merci !

"Trouver la force de l’espérance dans le conflit Israël-Palestine", par Marie Armelle Beaulieu

journaliste à la revue "Terre Sainte Magazine "

inspirée de la spiritualité de Saint François

 

Ce conflit. Sujet  qui déchire le monde. Il y a les Pro Israéliens marqueurs de droite, voire de l’extrême droite, et puis les Pro Palestiniens, marqueurs de gauche, voire de l’extrême gauche.

Arrêtons de généraliser . Il y a des israélienne gentils, des israéliens mauvais comme des palestiniens gentils , des palestiniens mauvais

Des chiffres d’abord. : 9 millions 700 mille israéliens, dont 7 millions juifs  et 2 millions arabes musulmans et 700 chrétiens

Chacun revendique son territoire car disent-ils : « ils sont chez eux ». Les autres n’ont qu’à partir ailleurs.  A ce sujet, au Liban, on ne peut oublier  les milliers de  déplacés par peur des bombardements.

Au mois de juillet 2023, des archéologues ont découvert, après 12 ans de travaux, un site appelé par les médias : « les portes de l’enfer ». En lisant les journaux, je me suis dit : « quel abruti a oublié de fermer les portes ?»

Qui a raison ? Ce m’est difficile de le dire, après 25 ans que j’habite cette terre

Le 7 octobre 2023, à l’improviste, le Hamas a fait en une nuit 23 brèches dans le mur de protection de Gaza. 1.200 israéliens ont été tués, 250 kidnappés. Un véritable tsunami s’est abattu sur ce pays du Proche Orient.

Une lumière  brusquement s’est éteinte. Ce fut le noir, le noir de la haine, de la vengeance, le noir de la peur. J’ai eu peur pour tous les habitants. je n’aime pas avoir peur.

Depuis le 7 octobre j’ai appris à regarder ce qui scintille dans le noir. Ce qui est sûr, ce n’est pas comme avant le 7octobre

Le 10 oct. . C’est la fête du Kippour, jour férié, arrêt de toutes les activités. Je traverse Jérusalem . Les rues sont désertes. Je me rends au travail. Mon bureau est tout près de celui du Président Israélien, il est bien gardé. Au gardien, j’offre mes condoléances suite aux événements du 7 oct.  A mon étonnement, il engage la conversation. Il me dit : « ça ne pouvait pas durer. Militaire, j’ai été tueur d’élites. J’ai tué des milliers de Palestiniens."

Un jour, on voulait  tuer sans jugement un palestinien sous prétexte que c’était un ennemi..  Mais un soldat de notre unité a dit : « on n’a pas le droit de tuer cet homme sans jugement. » Il a ajouté : « pour nous, c’est facile de tuer. Ce qui est plus difficile, c’est  de regarder cet homme non pas comme un ennemi, mais comme celui qui partage notre condition humaine. Il est un homme comme nous. Cette réflexion a changé notre attitude. Pour moi, ce fut une lumière dans le noir. "

Autre exemple, Tam, jeune juif de 18 ans, refuse de s’engager dans l’armée israélienne. Il fait partie de ceux qui ont  appris qu’on ne domine que par la force. Tam a refusé de s’engager après avoir été condamné à 185 jours de prison et avoir eu des ennuis pour trouver un travail, n’ayant pas de livret militaire. Tam m'a dit :  « il y a de plus en plus de voix dans notre société d’Israël qui se rendent compte que seule la paix peut garantir notre sécurité. Un cessez le feu serait sans nul doute la condition de la libération des otages. »

Autre exemple... Amadou, juif, israélien, a vécu l’enfer de Gaza. Dans la nuit du 7 oct., il s’est caché  avec sa femme et ses deux enfants. Cette nuit, il a eu la peur de sa vie. Directeur d’une association de défense des droits des Palestiniens, il continue malgré tout son action en faveur des Palestiniens, car il considère que tous les Palestiniens ne sont pas des ennemis.

Au sujet des rabbins, je suis en contact avec certains qui enseignent leur conviction de foi de considérer l’autre comme un homme, une femme, suivant la parole de la Bible dans le Lévitique : « Si un étranger vient séjourner avec vous dans votre pays, vous ne l'opprimerez point. Vous traiterez l'étranger en séjour parmi vous comme un indigène au milieu de vous ; vous l'aimerez comme vous-même, car vous avez été étrangers dans le pays d’Égypte. Je suis l’Éternel, votre Dieu. ».

Maot. « Mes parents ont été assassinés dans la nuit du 7 oct. Ils auraient voulu que je pardonne. Il est temps de plaider pour la paix."

Voilà quelques faits de lumière au milieu du noir qui nous a tous envahi, habitants de Jérusalem. Ne  faut-il pas déceler ce petit scintillement de lumière, pour trouver dans la nuit profonde une force d’espérer au milieu des difficultés de nos existences ?