Ces derniers temps, on assiste à de grandes déchirures dans notre pays, avec un déferlement d'insultes et de reniements. La France est-elle en voie de division en tout genre ? Les gens d'en-haut contre les gens d'en bas, les pauvres contre les riches, les Français de souche contre les personnes d'origine étrangère, la droite contre la gauche, les irresponsables, dans divers partis ou associations qui refusent de reconnaître qu'ils sont antisémites, contre les Juifs qui vivent en France, les croyants contre les non-croyants, les jeunes contre les vieux, etc. Mais que ce serait triste d'en rester à un tel tableau. Car notre pays, c'est bien autre chose que cela ! Et il ne faut pas nous laisser embobiner par ces personnages qui ont tout intérêt à ce que tout aille mal dans notre nation, et à ce que haine et zizanie gagnent sans cesse du terrain.
Il est vrai que l'on peut ressentir un certain dégoût, quand ce n'est pas une grande déception vis-à-vis de la politique telle que nous la vivons. Mais cela ne doit pas nous dissuader de continuer à croire en la possibilité d'un meilleur vivre ensemble. Et s'il était possible de faire de la politique autrement ? Vous allez me dire : mais ceci, ce n'est pas réaliste, à cause des extrêmes, de ceux qui sont antisémites, xénophobes, islamophobes, populistes, intégristes ou que sais-je encore ?
Attention alors ! Et demandons-nous comment entendre aussi, comment prendre le temps d'écouter ceux qui se situent à l'opposé de nos propres convictions, et surtout de nos valeurs, inspirées de l'Evangile ou d'un humanisme fraternel. Ce ne sont pas des ennemis, mais le plus souvent, des gens qui souffrent, qui ont le sentiment d'être déconsidérés, qui se sont sentis largués, méprisés, oubliés, même si c'est peut-être à tort parfois. Et rappelons-nous que le Seigneur fait tomber la pluie sur les bons comme sur les méchants (Matthieu 5/45). Vis-à-vis d'eux, serons-nous compréhensifs, artisans de paix et de réconciliation ?
Sinon, comment défendre la démocratie ? Comment continuer à co-habiter ? Comment retrouver le chemin de la fraternité ? Quelle place donner à l'adversaire ? Dans le cas contraire, ne risquons-nous pas de tuer le dialogue nécessaire à la démocratie ? Alors qu'il nous faut plutôt revenir à la raison, et nous en tenir aux questions essentielles pour notre avenir commun : le fait que nous sommes tous des humains, veiller à ce que les plus défavorisés soient enfin pris en compte, soutenir la nécessité de respecter notre environnement, etc. En fait, revenir aux fondamentaux qui seuls peuvent permettre à tous de retrouver une âme commune, malgré nos légitimes diversités.
Ne nous lassons pas de méditer ce que nous disait Antoine de Saint-Exupéry dans "Citadelle" : "Si tu diffères de moi, mon frère, loin de me léser, tu m'enrichis."
1 commentaires:
Oui , Olivier, c’est vrai tout ce que tu dis, mais comme c’est difficile! Serait-ce un aspect très actuel et très réel de “prends ta croix et suis-Moi!” ? Car dialoguer c’est souvent et nécessairement une petite mort à nous-memes…
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