Si j'avais dû faire une homélie en ce dimanche, je crois que j'aurais commenté cette scène finale de l'évangile de ce jour dans laquelle, à ceux qui lui signalent que sa mère et ses frères sont là qui le cherchent, Jésus répond, un brin provoquant, que "celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est pour moi un frère, une soeur, une mère."
Toujours aussi déroutant, ce Jésus ! Et pas plus compris aujourd'hui qu'en son temps ! On imagine la tête de ses auditeurs, probablement interloqués par une telle réponse ! Mais que voulait-il donc dire ? De fait, Jésus fait là une déclaration capitale. Sa vraie famille, il la situe non dans sa parenté charnelle, mais dans les hommes et les femmes qui font la volonté de Dieu.
Mais, "faire la volonté de Dieu", n'est-ce pas un peu vague ? Est-ce que cela signifie aller à la messe chaque dimanche, ne pas oublier de se confesser, organiser des temps d'adoration, ne pas manger de viande le vendredi ? Je blague ! En réalité, nous avons déjà la réponse dans les Evangiles, à propos de ce que Dieu veut de nous, attend de nous ; il suffit de relire les Béatitudes (Matthieu 5/1-12) ou Matthieu 25/31-46 : "J'ai eu faim..." Vous connaissez !
Mais alors, ceux qui font la volonté de Dieu, ce ne sont pas forcément les chrétiens seulement ; en effet, nous connaissons tous des personnes sans lien avec l'Eglise, mais qui donnent le meilleur d'eux-mêmes pour bâtir un monde plus fraternel. Charles Péguy ne disait-il pas : "Le corps du Christ est plus étendu qu'on ne le pense" ? Et il parlait aussi, à propos d'un de ses amis juifs athées, de "...ces athées qui ruissellent d'Evangile."
Je vous propose un petit exercice - une fois n'est pas coutume - et si nous essayions de repérer une ou plusieurs personnes de notre entourage, y compris dans notre famille, qui n'ont aucun lien avec l'Eglise, mais gardent le souci de servir leurs frères ? D'abord, cela nous permettrait de jeter sur eux un autre regard, étant donné qu'ils sont, même non croyants, les frères et soeurs de Jésus ; mais d'autre part, cela pourrait alimenter notre action de grâce, notre espérance et notre prière !
Personnellement, je viens de vivre deux faits en ce sens,rien que cet après-midi. Une jeune femme de mes amis, très loin de l'Eglise, vient de me partager qu'elle donnait de son temps pour accompagner une de ses tantes, très touchée par la maladie et la solitude, tout en cherchant l'issue la meilleure pour la sortir de sa situation. Puis, c'est un militant communiste, avec lequel j'avais beaucoup sympathisé tandis que j'étais curé sur les Sables d'Olonne, qui m'a expliqué son engagement en faveur d'une solution pacifique en Israël-Palestine.
Je n'ai pas eu besoin de chercher des intentions de prière pour finir cette journée, ni eu la tentation de me plaindre car il y a bien peu d'enfants qui font la profession de foi désormais. L'Esprit de Pentecôte est toujours actif et présent. Merci Seigneur pour tous ces frères et soeurs qui font la volonté de Dieu, bien au-delà des murs de nos instances chrétiennes !
1 commentaires:
Cet Evangile nous met sur un chemin emprunté par le Christ, celui du double commandement : l'amour pour Dieu et celui de nos frères.
On n'a pas besoin de mettre des différences de classement par catégorie où certains auraient des droits sur l'annonce de Dieu et pas d'autres.
"l'Esprit souffle où il veut." (Jean 3, 8-21 )
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