Jane Birkin vient de nous quitter. C'était une femme décomplexée, libérée, au sens où on l'entendait en la période de mai 68. Elle a semblé sulfureuse à beaucoup. Rien à voir avec une sainte, du moins apparemment. Peut-être certains "bons chrétiens" ont-ils un peu haussé les épaules en apprenant son décès : "Elle n'était pas de notre bord !" La drogue, l'argent, le sexe, une conduite scandaleuse, le laisser-aller, en un mot, le péché !
Et pourtant, Jane Birkin a toujours été une femme très engagée au services des autres. En témoignent ses multiples engagements, que ce soit contre la peine de mort, à propos du sida et en faveur de nombreuses causes humanitaires. Elle était présente aux actions de Médecins du Monde, de SOS Syrie, de l'Unicef, en soutien aussi des "enfants de la terre" avec Yannick Noah. Elle a participé à des marches de soutien aux réfugiés, très touchée qu'elle était par la crise des migrants. Elle a été porte-parole pour Amnesty International : la Tchétchénie, le Tibet, etc. Marraine du Téléthon également. Et d'autres activités encore...
Un jour, Thierry Ardisson lui demandant si elle n'en fait pas un "peu trop", elle lui répond qu'on ne peut pas compter ses efforts et que cela représente d'abord un apprentissage et un enrichissement personnel. Elle ajoute : "Il faut toujours avoir de l'espoir."
Pour en revenir à ma première question, je repense à ce que disait Charles Péguy, en parlant de "ces athées qui ruissellent d'Evangile", ajoutant : "Le corps du Christ est plus étendu qu'on ne le pense." Que croyez-vous qu'en pense le Dieu-Père ?
Ainsi que le disait l'abbé Pierre, la différence n'est pas entre ceux qui croient en Dieu et les non croyants. Elle est entre ceux que l'on pourrait appeler les "suffisants", et les "communiants". Et il ajoutait avec humour : "J'ai connu beaucoup de croyants qui étaient "suffisants", et beaucoup de non croyants qui étaient des "communiants."
Un souvenir personnel à propos de Jane Birkin en terminant : alors que, sac à dos, nous visitions Téhéran, André et moi, lors de notre périple en 1970 vers Katmandou, un groupe de jeunes nous invita à prendre le thé. Ils écoutaient de la musique, et nous avons écouté ensemble la chanson, en français, de Jane Birkin : "Je t'aime...moi non plus." Ce sulfureux duo (1969), une chanson jugée obscène par le journal du Vatican, "L'Osservatore Romano"... Les jeunes, sans doute informés du sens de cette chanson, en anglais, nous en ont demandé la traduction : "Je vais et je viens, entre tes reins..." On s'est sentis un peu gênés ! Ah ! les joies de la rencontre à l'international !
2 commentaires:
Je crois aussi que beaucoup de non-croyants ruissellent de l'Evangile.
Je pense également que des croyants vivent les valeurs de l'Evangile.
Ne nous arrêtons pas "à la surface des gens"...
Bien sûr que notre baptême ne fait pas de nous des gens parfaits! Et que d'autres, même un peu scandaleux, peuvent faire de belles choses.
Dieu reconnaîtra les siens et Jane en sera sans doute...
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