Comme lors de chaque messe en la belle chapelle de Bourgenay, ce mardi matin, j'ai partagé quelques brèves réflexions autour des lectures de ce jour. Avec beaucoup de bonheur aujourd'hui. En effet, relativement souvent, dans les évangiles, l'on entend Jésus exprimer ses déceptions : de ne pas être compris, d'être chagriné de l'attitude peureuse ou mesquine des uns et des autres ; on le voit même pleurer sur Jérusalem, supplier ses disciples de mieux le comprendre...
Par contre, l'évangile de ce jour commence par nous dire que "Jésus exulta de joie, sous l'action de l'Esprit-Saint." Il vient d'accueillir les 72 disciples, qu'il avait envoyés en mission, quand "ils revinrent dans la joie, disant : "Seigneur, même les démons nous sont soumis en ton nom." (Luc 10/17)
En cette période, où nous voyons surtout ce qui ne va pas, tant dans le monde que dans l'Eglise, une telle page d'Evangile nous fait grand bien ! En effet, après avoir pleuré sur nos péchés et ceux des autres, prenons-nous aussi le temps de regarder ce qui bouge, ce qui avance, ce qui grandit ? En effet, comme le disait un ancien président des évêques de France, Mgr Duval, archevêque de Rouen : "Les pessimistes ne sont pas des modèles évangéliques !" De la même façon, je cite souvent cette remarque impressionnante de vérité de Georges Bernanos : "Les chrétiens tristes sont des imposteurs !"
D'où le bien que nous fait cette magnifique béatitude citée dans l'évangile de ce jour : "Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez !" Car à tous, il nous est donné de voir de belles choses, sans cesse, et, sans aller chercher au loin, déjà, tout près de nous.
Ainsi, quel bonheur d'avoir rencontré des personnes heureuses de leur messe de dimanche dernier, à St Pierre de Talmont, messe admirablement animée avec l'harmonie de la commune. Enfin une messe joyeuse et festive !
Et toutes ces personnes qui, sans cesse, chaque jour, même par temps gris, viennent visiter notre chapelle de Bourgenay, s'incliner devant Notre-Dame de l'Espérance, allumer une bougie en faisant un signe de croix ; et parfois, en laissant un mot, une prière, sur le cahier d'intentions.
Mimi, présente ce matin, nous a dit alors, au moment de l'homélie, combien elle avait trouvé très beau le climat de la célébration, lors de la cérémonie de sépulture de son époux Guy, pas plus tard que jeudi dernier.
On pourrait évoquer aussi cette paroissienne, qui a le souci, chaque semaine, de consacrer un après-midi, avec deux autres copines, pour aller passer un moment et jouer aux cartes avec une amie, isolée, et qui ne peut plus se déplacer.
Et il y avait la soirée de préparation au baptême vendredi dernier, avec les catéchumènes de notre paroisse, dont l'une participait à notre eucharistie ce matin.
C'est aussi cela, l'Eglise, qu'il nous faut voir, et savoir apprécier... Quel malheur ce serait en effet, de ne repérer que ce qui est en train de s'écrouler...
Halte aux "cathos grognons", comme aime à les qualifier le philosophe Denis Moreau.
Et une petite réflexion pleine d'humour de l'écrivain Patrick Kéchichian en terminant : "Pourquoi chercher à faire bonne figure quand on a la gueule tordue ? On pris avec ce qu'on est, avec ce qu'on a, même si ce n'est rien !"
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