Voici l'homélie que j'ai partagée hier en l'église du Poiroux
En ce dimanche de la semaine missionnaire mondiale, je voudrais repartir de cette phrase de St Paul nous expliquant ceci, dans la 2° lecture : « Le Seigneur m’a rempli de force pour que, par moi, la proclamation de l’Evangile s’accomplisse jusqu’au bout du monde, et que toutes les nations l’entendent. »
Malheureusement, de nos jours,
nombre de catholiques, déçus chez nous par la baisse du nombre des pratiquants
comme par la multiplication des conflits à travers le monde, pensent que la
mission n’a pas porté les fruits escomptés. J’espère, chers amis, que vous ne
faites pas partie de ces chrétiens pessimistes, dont l’écrivain Georges
Bernanos déclarait qu’ils étaient « des imposteurs ». Qui en effet, malgré des apparences parfois contraires,
pourrait douter du salut du Christ ? Voici quelques exemples.
Cette semaine vient de se tenir
le congrès du parti communiste en Chine, un parti qui compte 90 millions
d’adhérents. Et bien, savez-vous que ce chiffre n’est pas à la hauteur du
nombre des chrétiens en ce pays, puisqu’il y aurait plus de 100 millions de baptisés
en Chine, protestants compris ? Selon les sources des statistiques, les chiffres varient entre 70 et 110 millions ; mais il faut préciser que les chiffres officiels chinois ne tiennent pas compte des fidèles de l'Eglise souterraine, non reconnue officiellement, mais dont on pense qu'ils sont majoritaires. Tout en ajoutant que nombre de Chinois n'osent pas dire qu'ils sont chrétiens, afin d'éviter d'être ostracisés.Mais de tels chiffres manifestent le succès de la mission !
Passons en Afrique. Il est de bon ton d’avancer, avec certitude,
que l’islam fait des pas de géant sur ce continent, au détriment du
christianisme. Or, d’après une enquête publiée par le journal « La
Croix », si le nombre des musulmans en Afrique noire est passé de 11
millions en 1900 à 250 millions aujourd’hui, les chrétiens ont progressé, eux,
de 7 millions à près de 500 millions. En d’autres termes, l’expansion chrétienne
en Afrique subsaharienne, Maghreb non compris, connaît une croissance annuelle
deux fois plus importante que celle de l’islam. A ce sujet, merci de prendre
avec de grosses pincettes les chiffres que peuvent donner, dans les médias,
ceux qui ont tout intérêt à nous faire craindre l’islam, en oubliant de
préciser que le christianisme progresse deux fois plus vite que l’islam en
Afrique ! Là encore, merci aux infatigables artisans de la mission !
Mais comment une telle expansion est-elle possible ? Disons que c’est avant tout l’œuvre de l’Esprit-Saint. Sous les fenêtres mêmes de mon presbytère, à Bamako, il y avait un immense tas d’ordures. Un jour, un jeune, que je ne connaissais pas, entre dans mon bureau, avec à la main une feuille déchirée, et me déclare ceci : « Je viens de trouver sur la décharge quelque chose d’intéressant d’écrit sur un papier : « Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, heureux les artisans de paix…. » Est-ce que vous connaissez ce texte ? J’aimerais bien avoir la suite ! » Je lui ai alors montré un évangile, et il a été heureux d’y retrouver le texte qu’il avait repéré sur le tas d’ordures. Ce jeune n’était pas musulman, mais de religion traditionnelle. Il a demandé alors à découvrir la religion chrétienne. Par la suite, il a été baptisé, et c’est aujourd’hui un laïc en responsabilité dans l’Eglise du Mali. Ce fait montre bien que ce n’est pas le missionnaire qui convertit les cœurs, mais bien plutôt l’Esprit-Saint et l’Evangile.
Et chez nous, en France, quel est le plus grand défi pour le christianisme ? Est-ce la présence musulmane ? N’est-ce pas plutôt le progrès de l’incroyance dans notre société ? Pour notre Eglise comme pour nos paroisses, la tâche est immense. Et comme l’a dit l’équipe liturgique qui a préparé cette messe : « La mission, c’est aussi chez nous, tout près de nous, dans la vie de tous les jours, auprès de ceux qui ont besoin d’aide, de visite ou de service, dans le respect et la compréhension de chacun. » Dans le même sens, vous serez très attentifs tout à l’heure aux intentions de la prière universelle, car elles sont très missionnaires ! Pendant un petit moment de silence, laissons l’Esprit-Saint nous inspirer sous quelle forme chacun de nous peut être missionnaire, en cette société peu croyante au cœur de laquelle Dieu, avec confiance, nous a placés ! Amen !
1 commentaires:
Ces exemples partagés dans l'homélie montrent bien que la mission se vit ensemble, elle n'est pas individuelle. Le Christ n'a-t-il pas envoyé ses disciples deux par deux !
On ne peut pas oublier, non plus, nos frères et soeurs dont la vie est brisée et défaite par des persécutions religieuses, par des situations de guerre et de violence. Obligés de fuir leur terre, ces personnes témoignent de leur courage et de l'amour du Christ dans les pays qui les accueillent.
La Pastorale des Migrants est aussi une activité missionnaire.
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