Merci à Jean Métay, responsable de SEL 85 (Solidarité, Eglise en Liberté), pour le partage de ce texte fort de Jacques Gaillot.
Nous
sommes plus enclins à revendiquer notre droit à mourir dans la dignité,
qu’à celui de vieillir dans la dignité. Mais la parution du livre « Les
Fossoyeurs » sur la maltraitance dans certains Ehpad, remet au premier
plan l’étape de la vieillesse.
Les révélations de cet ouvrage nous bousculent, nous révoltent, nous anéantissent.
Aujourd’hui, la vieillesse devient un cauchemar planifié, par une course au profit qui l’emporte sur toute autre considération.
Un
être humain n’est pas réduit à ce qu’il produit ou à ce qu’il consomme.
La dignité d’une personne n’est pas à vendre ou à louer. Elle ne doit
jamais être perdue. Ces maltraitances attestent qu’on n’a pas su
reconnaître la dignité de nos aînés, ni comprendre que ces personnes du
grand âge avaient autant besoin de respect que de soins.
Si l’humain avait été placé au cœur de ces maisons de retraite, tout le monde serait gagnant.
Vieillir,
n’est-ce pas tout perdre, au gré du temps ? La solitude est la grande
épreuve. La tendresse, si nécessaire, semble disparue. Les personnes
âgées ont un grand besoin de relations humaines chaleureuses où elles se
sentent accueillies, écoutées, aimées. Nul ne survit au manque d’amour.
N’en réchappe que la personne qui est aimée.
Il
n’y a pas de vie perdue quand on aime. Une vie animée par l’amour est
source de fécondité. C’est ainsi qu’on peut grandir en humanité. Se
donner aux autres, n’est-ce pas le secret de ne pas mourir ?
Nous
avons à bâtir une société où personne ne sera laissé de côté. Une
société où les anciens auront leur place et seront honorés.
« Les personnes âgées sont comme les racines d’un arbre : si elles sont exclues de la société, l’arbre meurt.» (pape François)
Jacques Gaillot
Evêque de Partenia
Paris, 4 février 2022
1 commentaires:
Quel partage, Olivier !
Je n'ai pas lu le livre dont il est question mais rien que le titre en dit déjà beaucoup.
C'est si important de pendre soin "des anciens". La crise sanitaire avec la covid a amené et imposé aussi tant de distance entre les grands parents et les enfants /petits-enfants, mais également entre les soignants et les malades ou résidents d'ehpad. La tendresse a été également, plus encore pour nos aînés que pour nos enfants, reléguée à un plan inférieur voire même inexistant. Des soins, des attentions qui étaient déjà présents mais pas toujours suffisants se trouvent aujourd'hui encore amoindris.
C'est à chacun qu'il revient de prendre soin des anciens, quels que soient les liens de parenté. Parce qu'ils sont nos aînés et parce qu'ils nous ont tant (tout) donné, même si nous ne savons pas mesurer tout cela, nous devons les traiter avec Amour, Reconnaissance, Tendresse et Respect. Autant que nous le faisons avec nos enfants.
Quant aux maltraitances faites aux personnes âgées comme à toute autre personne vulnérable, que dire si ce n'est : PARDON !
PARDON pour toutes ces souffrances !
PARDON pour toutes ces ignominies !
« Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font. »
Pardonne-nous !
Enregistrer un commentaire