4° dimanche de l’Avent, Grosbreuil, 19 décembre 2021
A l’écoute de l’évangile de ce dimanche, vous avez remarqué l’abîme qui existe entre l’attitude pleine de foi et de respect de Marie et Elisabeth, et la situation dans laquelle nous vivons au sein de notre société !
Chers paroissiens, vous en conviendrez, nous venons quand même de vivre un drôle de temps de l’Avent ! Parfois saisis d’effroi devant la violence, par exemple, de certains propos tenus en ce début d’hiver et de campagne présidentielle - je ne les résume pas ! Sans parler des divisions et rivalités de toutes sortes… Face aussi aux multiples tensions au sein de la vie sociale, comme dans notre vie familiale parfois, ou ecclésiale également. Au milieu de tout cela, l’insouciance semble d’une autre époque ; tandis que les heureux noëls de notre enfance paraissent bien lointains !
Mais cependant, envers et contre tout, notre regard sur l’année qui s’achève a aussi été émerveillé, illuminé, par le sourire de nos enfants, la gentillesse de nos proches et de nos amis ; mais également, à travers la solidarité qui s’est vécue, durant ces heures sombres, grâce au travail de nombreuses associations, à l’égard des plus défavorisés, malades, étrangers ou personnes âgées.
Je pense, et vous aussi, vous pensez à ce que vous faites, à ce que beaucoup de personnes font en ces jours, en n’oubliant pas nos frères et sœurs dans le besoin. C’est tout cela que nous présentons au Seigneur dans notre offrande ce matin.
Et c’est au milieu de toute cette pâte humaine que, en ce mois de décembre, dimanche après dimanche, nous avons essayé d’ouvrir les yeux, d’ouvrir nos mains, pour préparer quand même, à tâtons, vaille que vaille, la venue du Sauveur. Celui dont une catéchiste m’a confié récemment qu’un enfant en CM 1 avait dit, durant une séance de caté : « Jésus, on est content que tu existes ! »
Beaucoup d’entre vous se demandent sans doute : mais, si les montagnes de la société de consommation, et si les hautes collines de l’incroyance empêchaient le Sauveur d’arriver ? Si elles lui barraient le chemin ? Malgré notre prière et notre foi… En résumé, notre époque attend-elle Dieu ? Notre société a-t-elle besoin d’un Sauveur ?
Alors là se pose la vraie
question : et si le temps de l’Avent, le temps de l’attente de Noël,
c’était d’avoir la patience, le courage d’attendre ? Et cela, même sans savoir exactement quand,
où, ni comment le Sauveur va venir… Mais
pourtant, avec cette même espérance qui animait le prophète Michée proclamant -
je cite la 1° lecture : le Sauveur, « il se dressera et il sera leur
berger » ; tous « habiteront en sécurité, (…) et lui-même, il
sera la paix. » Quel magnifique
projet de salut, sous la houlette paisible du bon berger ! !
Cependant, qu’en est-il de notre rôle dans tout ça ? En d’autres termes, le salut du monde, y pouvons-nous quelque chose ? Eh bien, sachez, chers amis, que dans cette humble église de Grosbreuil, à la fois, nous avons déjà un pied dans le ciel, et nous nous tenons aux portes du monde. Nous sommes un peu comme la garde rapprochée du Sauveur qui vient. Et c’est grâce à nous, et à tous ceux qui vivent ce temps de l’Avent à travers tout l’univers, à Grosbreuil comme en Ethiopie, en Ukraine et aussi à Hong-Kong, en Amazonie et ailleurs, c’est grâce à nous si, à travers notre présence priante, mais aussi agissante durant la semaine, le Messie va trouver ouverte la porte de l’histoire, pouvoir entrer, et libérer les humains de la peur et du néant.
Attention ! Il n’y aura peut-être à Noël ni prodiges
extraordinaires, ni miracles éclatants !
Mais par contre - et ce sera pourtant aussi une merveille - sous tous
les ciels du monde, des milliers, des centaines de milliers de petites étoiles,
de tendresse et de fraternité, de lumière et de liberté. Et déjà aussi chez nous ! Semblables à ces nombreuses petites lumières qui clignotent dans cette belle crèche que vous avez installée au pied de l'autel de cette église de Grosbreuil.
Devenir une belle petite étoile dans la nuit de ce monde, c’est le rôle, en effet, qui est assigné à chacun de nous. Car le Sauveur ne peut pas, et il ne veut pas sauver le monde sans nous ! Merci Jésus, de nous faire ainsi confiance, comme jadis à Michée, à Marie, à Elisabeth, et à tant d’autres tout au long de l’Histoire ! Amen !
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