Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



dimanche 26 septembre 2021

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2663 : Des non croyants aussi bâtissent la cité céleste !

 

Homélie du 26° dim. du T.O., les 25 et 26 sept. 2022, à Avrillé et St Hilaire de Talmont

De quoi on va parler aujourd’hui ? De ce qui va mal dans l’Eglise ?  Non ! Des divisions entre chrétiens ? Non plus ! Des problèmes dans la société, de la Covid, des oppositions entre politiciens, entre citoyens ? Pas davantage !  Mieux que cela, ce sont de bonnes nouvelles, de belles choses, que je voudrais partager avec vous aujourd’hui.  Nous allons essayer de répondre à la question que posait le populaire artiste André Manoukian, interviewé au cours de l’émission « Le Jour du Seigneur » dimanche dernier à la télévision : « Dans le monde d’aujourd’hui, y a-t-il encore une place pour la parole de Jésus ? »

 En effet, alors que le journal « Ouest-France » de mercredi dernier nous rappelait qu’en France, actuellement, seulement 2% des Français vont encore à la messe chaque dimanche, et parmi eux très peu de jeunes et d’enfants, comment le magnifique message de Jésus va-t-il désormais être connu et transmis ? Comment le monde pourra-t-il être sauvé ?  Et comment nous-mêmes, qui avons l’impression d’être un peu les derniers de Mohicans, allons-nous garder l’espérance, envers et contre tout ?

 L’avons-nous saisi ?  Une belle réponse vient de nous être donnée, à travers chacune des trois lectures que nous venons d’entendre.  Que nous disait la 1° lecture, par exemple, dont le thème était d’ailleurs repris dans la 1° partie de l’évangile de Marc ? A l’époque de Moïse comme du temps de Jésus, tandis que les disciples de Moïse et du Christ annoncent la bonne nouvelle, que se passe-t-il ?  Il se trouve que d’autres personnes, ne faisant partie ni des proches de Moïse, ni des apôtres de Jésus, font également de belles choses.  « Ne les empêchez pas », dit Jésus, ajoutant : « celui qui vous donnera un verre d’eau ne restera pas sans récompense. »

 Eh bien, chers amis, il nous voir là comme un appel pour nous aujourd’hui. A savoir, qu’il nous faut être attentifs à celles et ceux qui, hors des frontières visibles de l’Eglise-institution, font également du bien à leurs frères et agissent dans le sens de l’Evangile. Je vais prendre un seul exemple, à propos de la journée pour la paix, la citoyenneté et la fraternité qui se déroule ce samedi 25 septembre.

 Vous avez sans doute appris par les médias que plus de 3000 communes et 5000 associations se mobilisent ce samedi en France, dont des grandes villes, de droite comme de gauche, comme Marseille, Rennes, Angers, Tours, etc. Ceci à travers une multiplicité d’initiatives en faveur de la fraternité : repas de quartiers, chantiers participatifs, opérations de nettoyage, plantations d’arbres, projets associatifs, culturels, éducatifs. Avec aussi de nombreuses marches en faveur de la paix, du désarmement nucléaire, du climat, de la justice et des droits humains.  Et aussi, dans le but de changer le regard sur la place des aînés dans la société, en s’engageant à faire de ceux-ci des acteurs ayant toute leur place dans la vie de nos collectivités.

 Pourquoi parler de cela dans une homélie ?  Ne faisons pas la fine bouche ! Ne trouvez-vous pas que tous ces projets semblent venir en écho de la magnifique encyclique du pape François intitulée « Tous frères » ? Ce message papal qui avait d’ailleurs reçu un excellent accueil auprès du grand public, bien au-delà des murs de nos églises et heureusement. Oh, peut-être que, ce qui se vit en ce jour ne se réfère pas à cette lettre du pape, ni à l’Evangile ; mais est-ce grave ? Le projet de Dieu sur l’humanité n’est-il pas que, chrétiens ou non, pratiquants ou non, nous vivions tous en frères ?  Au-delà des frontières visibles de l’Eglise, l’Esprit-Saint, d’une façon qui nous échappe, contribue, travaille à faire avancer la fraternité entre les humains.  Sachons le reconnaître, nous en réjouir, et confier au Seigneur, au cours de cette eucharistie, tous ces germes évangéliques qui naissent et grandissent un peu partout au sein de notre société ! A travers ces initiatives en effet, le Royaume de Dieu n’est-il pas déjà là ?  Comme le disait si bien le Père Jésuite Bernard Sesboüé, décédé mercredi dernier : « Le ciel éternisera tous les actes d’amour et de service que les hommes auront accomplis sur la terre. La construction de la cité terrestre bâtit la cité céleste. »

 A présent, chers amis, c’est à vous que je voudrais dire merci. En effet, si tant de non croyants posent des gestes de fraternité, ceci est peut-être aussi le fruit de notre prière !  Quand par exemple, dans nos prières universelles, nous demandons au Père de nous aider à ce que le monde devienne meilleur… Notre prière n’aura pas été vaine, même si toutes ces belles personnes ne rejoignent ni notre foi, ni nos assemblées d’Eglise… Merci quand même, Seigneur !

 Passons à la 2° lecture !  N’avez-vous pas été surpris, choqués même, par la rudesse du message de l’apôtre Jacques proclamant : « Vous autres, les riches, pleurez ! Vos richesses sont pourries ; votre argent sera un témoignage contre vous. »  J’imagine la tête que feraient des paroissiens aisés si un prêtre s’avisait de parler en chaire de la sorte… Mais, là encore, soyons positifs. Et si l’interpellation de St Jacques trouvait un écho dans notre société ?  Et encore là, pas seulement chez les cathos pratiquants ?

 Le journal « La Croix » publiait ce vendredi 24 sept. les résultats d’une enquête éloquente faite par la Fondation de France, à propos de la générosité des Français. Alors que tout le monde croit que l’égoïsme règne en maître dans notre pays, cette étude nous révèle que la générosité des Français ne faiblit pas : 8 milliards et demi d’euros, un milliard de plus qu’en 2015.  Et encore, toutes les formes de dons n’ont sans doute pas pu être totalement comptabilisées…  Autre point positif : alors que 28 174 entreprises déclaraient des dons à l’administration fiscale en 2010, elles sont actuellement 104 000.  Ces chefs d’entreprise, ces donateurs généreux sont-ils catholiques ?  Là n’est pas la question !  Mais si la générosité n’est pas morte, mais au contraire, progresse dans notre pays, ne vaut-il pas le coup de partager ces beaux gestes de fraternité au cours d’une eucharistie ? Et, par rapport au partage de nos richesses, en cette Journée des Migrants, j’aurais pu citer aussi la beauté du geste de ces villes qui se sont proposées pour accueillir des réfugiés Afghans : Marseille, Strasbourg, Lyon, Grenoble, etc.

 J’en arrive à présent à l’évangile de ce jour, dans lequel il est question de couper sa main ou autre, pour pouvoir mieux suivre Jésus.  Comment comprendre cela ?  L’équipe liturgique y a réfléchi, et m’a fait part de sa réflexion : pour suivre Jésus, on a des choix à faire dans notre vie ; couper, non pas nos bras, mais nos mauvaises habitudes ; freiner notre langue par exemple ; ou purifier notre regard. Entre mari et femme, mieux se respecter, etc.  A chacun de relire paisiblement cet évangile au cours de la semaine qui vient, en se demandant ce qu’il doit couper, élaguer, éliminer dans sa vie pour être plus fidèle à son rôle de témoin de Jésus au sein de ce monde, de sa famille ou de son Eglise.

 En ce jour, c’est la fête de St Henri Dorie, sur la paroisse de Talmont. Ce prêtre courageux est un magnifique exemple pour nous.  Suivant l’Evangile à la lettre, il s’est coupé de son pays, de sa famille, pour aller témoigner du Christ jusqu’en Corée. Là-bas, il a connu le martyre : sa vie a été coupée, sa tête a été tranchée. Ce fut un échec total de sa mission, mais apparemment seulement. En effet, « le sang des martyrs est une semence de chrétiens », ainsi que le disait un Père de l’Eglise, Tertullien, au 2° siècle de notre ère, au temps des persécutions ; en effet, alors qu’il n’y avait que très peu de catholiques du temps du P. Henri Dorie, voici qu’ils sont six millions aujourd’hui dans ce pays.

 Jésus a dit : « Celui qui n’accepte pas de porter sa croix n’est pas digne de moi. » Nous, on ne risque pas, sauf un total imprévu, de nous couper la tête. Mais c’est à nous de couper toute mauvaise branche, dans notre vie ou notre cœur, qui nous éloigne du Christ et nous sépare de nos frères. Alors, mais à cette condition-là seulement, notre Eglise de France, et de Vendée, retrouvera dynamisme, espérance, et renouveau, à la lumière de l’exemple de St Henri Dorie.

 St Henri Dorie, prêtre et martyr, priez pour nous !

 

1 commentaires:


Elodie a dit…

Merci Beaucoup, Olivier, pour le partage de cette très belle homélie.
J'étais présente a la messe que tu as célébré ce dimanche à Saint Hilaire de Talmont. J'ai trouvé que c'était une très belle messe.
Il est vrai que c'est important de faire du lien entre celles et ceux qui entrent dans les églises, celles et ceux qui y sont absents ; entre celles et ceux qui sont croyants, chrétiens pratiquants, non croyants.
Le plus important dans tous les témoignages que tu nous offres en partage, c'est la Lumière qu'ils et l'Espoir qu'ils contiennent, la Présence de Dieu qui est partout, autour de chacun et en chacun de nous.

J'ai également regardé la messe à la TV le dimanche précédent et cette question d'André Manoukian m'a beaucoup interpelée aussi. "Y-a-t-il encore une place pour la parole de Jésus?"
L'on peut facilement penser que tant que des artistes et des Hommes s'interrogeront de la sorte, la parole de Jésus sera toujours bien présente et préservée, au-delà même des croyances de chacun.

L'on peut également se rendre compte que la parole de Jésus se manifeste aussi dans le silence et la discrétion, par des gestes, des attentions, par les "invisibles" dont tu parles aussi dans cette homélie.

Alors oui, comme nous y invite l'Evangile de ce dimanche, coupons avec nos "mauvaises habitudes" et surtout faisons du lien. Tant que nous ferons des liens et des ponts les uns avec les autres, les uns vers les autres, tant que nous tendrons la main aux autres au lieu de la garder bien au chaud dans sa poche, la Parole de Jésus sera toujours bien là, présente, aimante, fraternelle, et elle le sera pour toujours.

N'oublions pas que les graines plantées chaque jour nourriront et fleuriront les jardins de demain !
Il en revient à chacun de faire sienne la Parole de Jésus, de la vivre et la distribuer, de l'incarner, dans son quotidien, que l'on se rende ou non à l'élise le dimanche.

Pour finir je voudrais simplement remercier tous nos prêtres qui, malgré des églises qui tendent à se vider, continuent de nous offrir de belles messes avec toujours autant de générosité et de Coeur, envers nous et envers le Seigneur !

Merci à toi, Olivier, et merci à tous tes amis Prêtres, ainsi qu'aux Frères et Soeurs qui prient beaucoup pour Nous !