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Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



dimanche 23 mai 2021

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2626 : "Toute lumière ne peut venir que de Dieu !" (Voltaire)

 Voici l'homélie de la Pentecôte en l'église du Bernard.

 

Chers amis, je vous invite à ce que nous recherchions ensemble ce que ces textes liturgiques de la Pentecôte  peuvent nous donner comme enseignements, par rapport à notre mission de fils et de filles de l’Eglise.  Trois points durant cette homélie : 1°, les langues de feu ; 2°, les Arabes (mais oui…) ; 3°, quelques clefs pour le monde d’après.

 

1° : les langues de feu : Voici ce que nous a rappelé la 1° lecture : « Alors apparurent des langues de feu, et il s’en posa une sur chacun d’eux. » Que s’est-il passé en réalité ?  BFM TV n’avait pas été conviée à cette occasion ; mais le problème n’est pas là. Par contre, ce qui est à retenir, c’est ce symbole que nous avons joie à imaginer, avec un peu du feu de la Pentecôte au-dessus de la tête de chacun des apôtres : une véritable trouvaille, au niveau communication ! 

Et le miracle, c’est que, malgré les torrents d’obstacles de l’histoire, ce feu de l’Esprit a pu traverser les siècles ; la preuve, il brûle encore, sous nos yeux, au cœur de cette assemblée. D’ailleurs, je le vois aussi qui flamboie joyeusement au-dessus de la tête de chacun(e) d’entre vous ; oui, sérieusement !  Sur vous, qui assurez la catéchèse auprès des enfants ; ou vous, qui avez le souci d’accompagner vos jeunes dans leurs interrogations profondes ; sur votre tête à vous qui avez assuré le balayage, le fleurissement de cette église ; vous encore qui dites votre chapelet chaque après-midi, en suivant celui de Lourdes ; vous également qui êtes actifs dans des associations au service des autres, vous qui travaillez dans un commerce, ou dans la santé, ou qui êtes en responsabilité dans une entreprise, etc.  Toutes et tous, fils et filles de la Pentecôte, présents, actifs, en Eglise, envers et contre tout !

Par contre, cela fait un certain temps que nous aimons beaucoup nous présenter, en France, comme un peu supérieurs aux autres ; ne sommes-nous pas « le pays des lumières » ? Peu à peu en effet, notre civilisation européenne, française surtout, est passée de LA Lumière divine (L),  du feu divin de l’Esprit-Saint, à ce que l’on a appelé, prosaïquement, « les lumières » ; le pluriel signifiant qu’il n’y a plus besoin d’une lumière absolue, et rien au-delà ni au-dessus de l’homme.  On ne voulait plus avoir besoin de Dieu ou de l’Esprit-Saint pour donner une origine ou un sens à l’univers.

Voltaire, réveille-toi ! Ils sont devenus amnésiques ; ils ont oublié qu’ils avaient un Père dans l’infini ; un Père dont le feu créateur éclaire leur existence depuis le fond des âges… Avec une attitude fort différente, savez-vous ce que Voltaire lui-même, très dur il est vrai face à une Eglise dominatrice, mais Voltaire était cependant honnête, croyant  et déiste, quoiqu'on ait dit de lui, savez-vous qu’il a eu le courage de reconnaître, dans son célèbre « Dictionnaire philosophique », je le cite : « Toute lumière ne peut venir que de Dieu ! » ?  C’est du Voltaire !  C’est fameux !

Tout est dit en effet !  En conséquence, analysons tout ce que nous repérons de positif dans notre vie et dans la vie du monde, comme le fruit de l’intelligence et de la bonté humaine bien sûr ; mais parce que nos petites lumières humaines sont animées, éclairées, nourries par l’action lumineuse de l’Esprit de Pentecôte, qui travaille sans relâche à renouveler la face de la terre !

 

2° : Les Arabes : sans doute vous demandez-vous ce que les Arabes viennent faire dans cette homélie ; sauf si vous avez été attentifs à la finale de la 1° lecture, que je rappelle : « …Romains de passage, Juifs, Crétois et Arabes, nous les entendons tous parler des merveilles de Dieu. »   Parmi les témoins et acteurs de la 1° Pentecôte, St Luc, dans les Actes des Apôtres, cite pas moins de 15 peuples ou pays, balayant ainsi l’ensemble du monde connu d’alors, depuis le Golfe persique jusqu’à Rome, la capitale de l’Empire.

Vous comprenez sur le champ le sens de cette énumération, où il nous est dit que des hommes et des femmes de tous les peuples de la terre ont entendu, ensemble, un même message de salut. C’est-à-dire que, le jour même de la fondation de l’Eglise, déjà, l’indication est claire : l’ouverture à toutes les nations, l’universalisme, c’est bien le message central qu’il nous est demandé de vivre et de faire grandir. Le terme « catholique » vient d’ailleurs d’un mot grec qui signifie « universel ».

En ces temps où nous avons souffert des fautes de l’Eglise à travers certains de ses représentants, par contre, s’il y a un point sur lequel notre communauté chrétienne tient la route, c’est bien dans sa dimension d’ouverture à tous. Tandis que nos pays se ferment à l’étranger, l’Eglise ouvre largement ses bras à tous ses enfants de la terre. Fidèle à ce qui s’est passé lors de la 1° Pentecôte à Jérusalem, l’Eglise accueille dans ses rangs tout humain, d’où qu’il vienne et quel qu’il soit.

Et l’Eglise est également aux avant-postes par rapport au dialogue avec les membres des autres religions.  C’est ce que nous essayons de vivre au sein de l’association pour le dialogue interreligieux sur les Sables d’Olonne et toute la région. Avec la pastorale de l’accueil de l’étranger et des migrants également, où même les Arabes ont leur place, comme jadis à Jérusalem, on l’a entendu ! 

En conséquence, en ce qui concerne cette ouverture à l’étranger et à celui qui appartient à une autre tradition religieuse, chaque baptisé est invité à entrer dans cette même démarche de Pentecôte, là où il vit.

Et ce qui est formidable, c’est que les signes de cette action de l’Esprit de Pentecôte sont visibles aussi hors des frontières de l’Eglise ; en voici un exemple, tiré de l’édito de « Ouest-France » d’avant-hier vendredi : « Au moment où les roquettes du Hamas s’abattaient sur les villes d’Israël et les bombes israéliennes sur Gaza, devant l’hôpital de Haïfa, la grande ville « mixte » du nord du pays, médecins et infirmières, juifs et arabes, ont affiché leur volonté de vivre ensemble. Le succès de la lutte contre le Covid a consolidé les liens entre les deux communautés. Autre fait cité : le spectacle d’une infirmière arabe, récitant les prières juives au chevet d’un vieillard ultra orthodoxe, a ému le pays. »  S’il n’y a pas là un fruit de l’action universelle de l’Esprit de Pentecôte, comment vous expliquez cela ?

 

3° : Quelques clefs pour le monde d’après.  Quand on voit ce que l’on vient de vivre avec la pandémie, lorsque l’on regarde les nouvelles à la télé, je reprends l’analyse qu’en fait l’écrivain Michel Houellebecq, je le cite : « Beaucoup de gens sont effondrés ; on constate beaucoup de mal-être, de colère. Ce monde, où nous respirons mal, n’inspire plus en nous qu’un dégoût manifeste. Nous voulons quelque chose qui dépasse tout cela, nous ne pouvons plus vivre loin de l’éternité. »

J’aurais envie de répondre à cet écrivain en déprime : « Pour vous rapprocher de l’éternité, cher Michel Houellebecq, relisez la 2° lecture de cette fête de la Pentecôte ; St Paul nous y donne les clefs de l’avenir du monde  : je le cite : « Voici le fruit de l’Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi. »  C’est de ces fruits que l’Eglise a tiré les traditionnels sept dons du St Esprit ; car l’apôtre Paul met ici à notre disposition neuf superbes et très efficaces clefs qui peuvent nous permettre de rebondir, de ne pas nous laisser entraîner sans fin dans un cycle de déclin. Notre avenir sur cette terre en effet, ce n’est pas seulement de pouvoir enfin retourner boire une bière bien fraîche en terrasse, ni en ce beau printemps de faire bientôt des bonnes confitures ;  mais l’enjeu est bien d’offrir à tous nos frères les clefs d’un monde nouveau.

Avec cette pandémie, c’est comme si nous avions reçu un menhir sur la tête !  Et je parle de menhir parce que nous nous trouvons sur la commune du Bernard, le pays des menhirs. Mais avec la Pentecôte, c’est le feu de l’Esprit-Saint qui tombe sur nous en cet instant.  Paul Claudel notait sans son Journal : « Le jour de la Pentecôte, le St Esprit a allumé les apôtres. »  Puisse-t-il allumer aussi les chrétiens que nous sommes, pour nous aider à bâtir une Eglise plus évangélique et un monde aux couleurs plus fraternelles !    Comme cela a commencé jadis à Jérusalem, lors de la 1° Pentecôte.  Amen !  Alléluia !

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