Voici aujourd'hui deux interventions, de la part de deux membres du Conseil d'Administration de l'association interreligieuse "Dialogue pour la Paix sur le Pays des Olonnes" : l'un d'une femme juive, Hélène, épouse du Président du CA de la Synagogue des Sables d'Olonne, et l'autre du Père François Vannier, responsable de la communauté des Pères Rédemptoristes des Sables d'Olonne.
Ces deux messages sont introduits par Hélène : "Bonjour à vous tous. Je suis pour que l'on envoie les deux textes en même temps afin que ces dialogues puissent se perpétuer aussi par écrit : comment une juive voit les Pâques chrétiennes, comment un chrétien voit la pâque juive ....dialogue par courrier interposé cela me plaît bien . À bientôt j'espère ! " Hélène
Pâque juive et Pâques Chrétiennes, une histoire de libération
En fêtant Pessa’h (Pâque), nos frères et sœurs juifs fêtent leur libération. Leurs ancêtres, les Hébreux, étaient devenus esclaves en Egypte du temps des Pharaons. Avec l’aide de Dieu, MoÏse les en a libérés et les a conduits, durant quarante années passées au désert, jusqu’aux portes de la terre promise. En se remémorant chaque année cette libération, ils se redisent qu’on peut toujours échapper, avec l’aide de Dieu, à tout ce qui nous enferme.
Les chrétiens aussi, lors des fêtes pascales, fêtent leur libération, celle de la mort et de toutes ces œuvres de mort qui nous empoisonnent la vie : maladies, guerres, rivalités, oppressions diverses. Par sa mort sur la croix et sa résurrection, le Christ est cet agneau pascal qui nous libère et nous fait passer de l’obscurité de la mort à la pleine lumière de la vie. Il nous ouvre à l’espérance d’un monde nouveau, un monde qu’il veut nous aider à bâtir, un monde où le pardon remplacera la haine, un monde où l’amour triomphera de l’individualisme égoïste, un monde de justice et de paix. Pour qu’un tel monde advienne, il fallait bien que Dieu lui-même vienne jusqu’à nous pour nous aider à passer de l’esclavage à la liberté, des ténèbres à la lumière, de la mort à la vie. Dieu nous embauche tous, qui que nous soyons. Hâtons-nous, le temps presse.
François VANNIER
LA PAQUE JUIVE ET PAQUES CHRETIENNE
La fête de Pessa’h est célébrée en début de printemps, du 15 au 22 du mois hébraïque de Nissan (cette année du 28 mars au 04 avril inclus). Elle commémore la libération des Israélites après des décennies d’esclavage en Égypte,Il s’agit d’un événement crucial, dont découlèrent la traversée du désert, la réception de la Loi divine (en hébreu : Torah) et l’entrée en Terre d’Israël.
La fête dure sept jours en Terre d’Israël, et huit jours en Diaspora
Nous devons nous souvenir de la sortie d’Egypte, chaque jour, échapper aux limites, aux tentations et aux obstacles que notre existence physique placés sur le chemin de notre vie spirituelle. Libérer notre âme divine des contraintes matérielles, c’est là la manifestation de notre libération d’Egypte.
Avant la destruction du Temple de Jérusalem, en l’an 70 de l’ère chrétienne, la Pâque était célébrée par un pèlerinage à Jérusalem. Les Juifs y sacrifiaient un agneau, en souvenir de celui sacrifié jadis par leurs ancêtres, à la veille de la Sortie d’Egypte, et le repas de la veille de la Pâque était organisé autour de l’« agneau pascal ». Mais, depuis la destruction du Temple par les troupes romaines, il n’y a plus de pèlerinage ni de sacrifice, et la fête est devenue essentiellement familiale.
La fête juive de Pâque est l'une des fêtes les plus importantes dans la religion juive, elle est la fête de la liberté et de la fin de l'asservissement de l'homme par l'homme.
C’est le passage de l’ange de la mort par-dessus les maisons des enfants d’Israël (donc passage de la mort à la vie)
passage de l’esclavage à la liberté
passage à travers la Mer rouge
passage de l’inexistence d’Israël à sa constitution en un peuple
passage de l’hiver au printemps.
La fête chrétienne de Pâques – que les Eglises occidentales et les Églises orthodoxes célèbrent à des dates différentes, en raison du décalage entre le calendrier grégorien et le calendrier julien – commémore la résurrection du Christ.
Au dimanche des Rameaux : on célèbre l’entrée de Jésus à Jérusalem, et les fidèles font bénir des rameaux évoquant les palmes avec lesquelles, selon le récit des Evangiles, Jésus fut accueilli triomphalement par le peuple. C’est le début de la Semaine sainte, qui s’achève sur la Passion et la Résurrection du Christ.
La Cène, le dernier repas pris par Jésus en compagnie de ses douze disciples, se situe le soir du Jeudi saint. Au cours de ce repas, qui n’est autre que le Séder de la Pâque juive selon le rituel en usage avant la destruction du Temple, Jésus institua l’Eucharistie en partageant avec ses disciples les Matsot et le vin et en disant : « Ceci est mon corps, ceci est mon sang ».
De ce moment crucial, où d’un rituel juif naît un sacrement fondamental de l’Eglise, le christianisme conserve la marque par le mot hébraïque Pessah devenu – à travers le grec et le latin – le mot français « Pâques ».
Le lendemain, Vendredi saint, est un jour de recueillement où les Chrétiens commémorent la crucifixion et de la mort de Jésus. Puis vient le Samedi saint, jour de silence et d’attente. Après la veillée pascale du samedi soir, le dimanche est proprement le jour de Pâques, consacré à la résurrection de Jésus.
A cet instant s’achève la filiation directe entre Pâque et Pâques. Le christianisme continue d’emprunter des symboles au judaïsme, mais il leur donne un sens tout différent. L’agneau pascal du christianisme n’est plus l’agneau sacrificiel de la Sortie d’Egypte, il est Jésus sacrifié pour racheter les péchés des hommes. Les promesses faites par Dieu à son peuple, lors du Don de la Loi sur le mont Sinaï, sont censées avoir été accomplies par la venue du Christ.
En cette période si importante pour les juifs et chrétiens, notre association « Dialogue pour la paix du Pays des Olonnes » fait la synthèse et le rapprochement de nos croyances et de nos rîtes ; et c’est avec notre intellect et notre foi commune que nous partageons et apprenons de l’Autre.
Hélène AZRAN
1 commentaires:
Merci à Hélène et à François pour leurs présentations de Pessa’h et de Pâques.
C’est un peu grâce à l’interreligieux que, en tant que chrétienne, j’ai pris réellement conscience de l’importance, de la richesse du Premier Testament…et de l’absolue nécessité de le découvrir pour mieux connaitre Celui qui me fait vivre : Jésus.
Et ce matin, les Actes des apôtres de ce jour rappellent : « Le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, le Dieu de nos pères, a glorifié son serviteur Jésus… ». Il est bien Celui qui nous fait frères !
Comme le souligne Hélène, la connaissance est primordiale… Se connaître pour s’aimer, apprendre pour découvrir les autres et le Tout-Autre. Le nom « Dialogue pour la paix… » est très explicite.
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