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Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

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Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



dimanche 7 mars 2021

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2597 : Jésus : une colère pas comme les autres !

Voici l'homélie de ce 3° dimanche de Carême, autour de l'épisode des marchands du Temple.

 Jésus, un fouet à la main, en train de tout fiche en l'air dans le Temple de Jérusalem, lui, que l'on croyait l'apôtre de la non-violence, cela a de quoi nous surprendre ! Comment un tel comportement peut-il s'expliquer ? Surtout en un tel endroit, le Temple, qui, pour les Juifs, représentait le lieu par excellence de la présence de Yahvé !  Avec cette partie sacrée que l'on appelait "le Saint des Saints". C'était là que battait le coeur de la religion juive. Et c'est là que Jésus s'est fâché !

Mais, comme cette scène de l'Evangile nous le rappelle, à l'époque de Jésus, le Temple était devenu une espèce de big-bazar, dans lequel se tramaient de sordides trafics d'animaux et d'argent..

A dire vrai, les choses n'auraient pas dû se dérouler comme cela, et voici pourquoi.  Il existait alors, ceux qui sont allés en Terre Sainte s'en souviennent, le long du cours d'eau appelé le Cédron, entre le Mont des Oliviers et la ville de Jérusalem, un marché d'animaux proposés à la vente en vue de les offrir en sacrifice au Temple.

Mais Caïphe, le grand-prêtre, pour se faire de l'argent, ouvrit un autre marché d'animaux, à son profit, sur le parvis du Temple ; c'est-à-dire, à l'entrée même de l'édifice sacré.

Cela choqua nombre de Juifs, dont Jésus.  C'était un manque de respect pour ce que représentait le Temple , en tant que lieu de la présence de Dieu. C'était comme un détournement de la sacralité du lieu.

Dès lors, l'on comprend l'irritation de Jésus, face à une telle profanation. Car un prêtre juif, pire que cela, le grand prêtre, le numéro un de la religion juive de l'époque, avait mis en place un système de vol organisé au sein même de la maison de Dieu dont il avait la charge.

On entend parfois des personnes, coléreuses, irascibles, chercher des excuses à leurs éclats de voix en prétextant que Jésus, lui aussi, s'était mis en colère. Mais surtout, ne mettons pas sur le même pied la colère de Jésus et nos petits accès de colère, qui ne sont que le signe de notre mauvais caractère et de notre incapacité à maîtriser nos sentiments.

La réaction de Jésus est d'un tout autre ordre !  Car en l'occurrence, c'est la religion juive qui est en danger, et c'est la maison de Dieu qui est aux mains de voleurs et de traîtres à leur mission.

Dans le même temps, cela veut dire que les  autorités religieuses juives les plus hautes n'ont rien compris au message que Jésus essaye de délivrer depuis déjà quelque temps à travers toute la Palestine. A savoir, que le culte rendu à Dieu doit changer.

Jusqu'ici en effet, la façon de faire était la suivante : j'achète un animal, je le sacrifie à Dieu, et hop, grâce à ce commerce, je suis sauvé.  Jésus, lui, annonce que, désormais, ce ne sont plus des animaux que l'on doit offrir en sacrifice au Seigneur, mais c'est Jésus lui-même qui va se sacrifier, pour que chacun soit sauvé.

Ainsi, c'est une liturgie nouvelle que Jésus veut mettre en place ; une liturgie qui ne sera plus un commerce avec Dieu.  Le problème, c'est que, aujourd'hui encore, il n'est pas sûr que nous ayons bien compris l'évolution de la religion souhaitée par Jésus...

Lorsque, par exemple, nous disons à Dieu : "Seigneur, moi qui pense à toi tous les jours, en échange, il faut que tu exauces ma prière."  Vous avez entendu cette condition : "En échange"... Est-ce que cela ne ressemble pas un peu à du commerce ?

Je fais une prière, et Dieu devrait m'exaucer ; je mets un cierge, pour que Dieu m'accorde d'avoir mon permis, ou pour que ma petite fille réussisse à son examen ; je dis un "Je vous salue Marie", et je trouve une place sur le parking.  Je fais une neuvaine, et mon problème se règle automatiquement. Je prie pour être guéri d'une maladie, mais, malheureusement, Dieu n'a pas l'air d'en tenir compte !  Pourquoi cela ?

Or, le but de Jésus, avec les Juifs jadis comme avec nous aujourd'hui, c'est de nous faire sortir de ce type de relation avec Dieu : "Je te donne ceci, et en échange, tu me donnes cela." "Je viens à la messe, je prie beaucoup, comme ça, je n'attraperai pas le virus." 

Attention !  Cela ne veut pas dire qu'il ne faut plus prier !  Mais Jésus nous invite à entrer dans une religion de gratuité, dans une prière de gratuité, du style de ce que le ¨P. de Foucauld exprimait dans sa prière que vous connaissez sans doute : "Mon Père, je m'abandonne à toi, fais de moi ce qu'il te plaira. Quoique tu fasses de moi, je te remercie, je suis prêt à tout, j'accepte tout...etc."  Voilà le type de prière en effet qu'il nous faut adopter !

A l'image de la prière de ces chrétiens d'Irak qui, ayant tout perdu  -  leur maison, leur village, leur église  -  continuent malgré tout de prier le Seigneur avec confiance, afin qu'il leur donne la force de continuer à croire et à vivre, envers et contre tout, dans une totale prière d'abandon.

Pour terminer, vous savez que, si cette église d'Avrillé, comme jadis le Temple de Jérusalem, c'est la maison de Dieu, notre coeur aussi est la maison de Dieu.

Or, notre coeur est encombré de toute sorte de marchandises, ou de marchandages, qui nous détournent d'une vraie relation avec le Seigneur et les autres.  Nos défauts, nous les connaissons !  Eh bien, laissons Jésus, pendant cette messe, passer avec son fouet à travers chacun de nos coeurs, pour en chasser tout ce qui est mal et mauvais.

Alors, nous sortirons de cette messe guéris et purifiés.  et le Seigneur retrouvera sa place, qui est la première, dans le Temple de notre vie et de notre coeur.  Amen !

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En lien avec le voyage pastoral du pape François,

     une vidéo du "Notre Père" en araméen,  d'abord dit en 1° partie, puis chanté par la foule  :

 Abun d'bashmayo — Notre Père en araméen — Syriac Aramaic Lord's prayer

 

1 commentaires:


Elodie a dit…

Mille mercis Olivier pour le partage de cette très belle et profondes homélie.

Merci de nous rappeler que le Cœur est aussi la maison de Dieu et qu'en travaillant à se délester de nos défauts et des marchandises (bagages, "casseroles") que nous portons toutes et tous, nous demeurons en chemin sur les pas du Seigneur.

Il est juste et sage aussi de souligner que la prière n'est pas une contrepartie de quelque chose, qu'il ne nous sera pas accordé ce que l'on y demande moyennant quelque chose ou quelque acte mais peut-être bien plus moyennant ce que nous sommes et ce que nous portons-véhiculons-offrons et partageons autour de nous.
En ce sens, il s'agirait peut-être davantage de simplement prier avec justesse, bien droit non pas dans ses baskets mais dans son Cœur, en cohérence et en cohésion avec ce que nous enseigne le Seigneur, être vrai dans la prière, tout simplement, afin qu'elle soit toujours reçue, entendue, et que nous en récoltions les meilleurs fruits.

La sincérité et l'intégrité, l'altruisme bien sûr, mais aussi l'unité, ainsi que la droiture, la simplicité et l'humilité, ce sont là des valeurs et/ou des postures à cultiver dans nos prières afin qu'elles soient portées au plus haut et au plus près de Dieu.

Merci de nous inviter à réfléchir, Olivier, en ce temps de Carême, à la posture que nous adoptons dans notre relation à Dieu, dans nos temps de prières mais aussi peut être plus largement en-dehors.