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Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



mercredi 27 janvier 2021

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2576 : Chômeurs, migrants, musulmans..., de la naïveté à la Fraternité !

 Je ne sais pas si vous avez eu l'occasion de suivre cette émission dimanche soir, sur la Cinq, où l'on présentait un visage figé et désolant de New-York, cette "ville-monde" paralysée par la pandémie et ses conséquences ; avec l'arrêt des activités et la multiplication de la pauvreté. Dans l'une des séquences, nous avons pu suivre la journée d'un prêtre catholique, le Père Lopez, curé de l'une des paroisses de la ville. On nous l'a montré célébrant la messe, puis, circulant sur le quartier au volant de son fourgon, en tant que président d'une Banque alimentaire locale. gérée par la paroisse.

Au journaliste lui demandant si, avec la crise, les personnes étaient plus nombreuses à venir faire appel à une aide alimentaire, le prêtre répondit : "Avant la pandémie, nous avions déjà un certain nombre de demandeurs ; mais depuis un an, il y a au moins cinq fois plus de familles en difficulté qui viennent nous solliciter. Avec un gros changement : auparavant, il y avait des paroissiens qui me reprochaient d'aider tous ces déshérités : migrants, familles monoparentales, chômeurs... "Vous devriez les laisser se débrouiller eux-mêmes ; les migrants n'ont qu'à rester chez eux, et les chômeurs se mettre à travailler", me disaient-ils !

Mais à présent, les choses ont changé ! Un certain nombre de ces personnes qui critiquaient notre action caritative, aujourd'hui eux-mêmes gravement atteints par la crise, viennent à leur tout réclamer de l'aide. C'est une grande souffrance pour eux !  Bien sûr, je ne leur fais pas remarquer qu'ils n'appréciaient pas notre action auparavant, mais ils sont bien heureux de pouvoir eux aussi en profiter à présent...

Sans s'en rendre compte, ces gens étaient vraiment naïfs !  Vivant dans une certaine insouciance financière tandis que tout allait bien pour eux, ils n'acceptaient pas, ne comprenaient pas que l'on puisse aider des malheureux... C'était de bons paroissiens, pourtant !"

J'aurais bien aimé que le prêtre ait eu la possibilité de poursuivre sa réflexion, à propos de ce type de réaction que l'on entend souvent aussi de la part de catholiques en France. Question : comment se fait-il que des gens qui pratiquent, viennent à la messe, ont tant de peine à assimiler ce message évangélique de base, pourtant maintes fois répété dans les églises : "J'ai eu faim, et vous m'avez donné à manger" ?

Ce qui manque sans doute, c'est la capacité de se mettre réellement à la place d'un chômeur par exemple : Qu'est-ce qu'on sait de lui ? Quelles difficultés a-t-il rencontrées ?  Si les paroissiens du Père Lopez avaient été moins naïfs dans leurs jugements, c'est-à-dire, s'ils avaient pris la peine d'essayer de comprendre de l'intérieur d'où venaient ces migrants, pourquoi ils avaient quitté leur famille et leur pays, ils auraient, comme Jésus y invite ses disciples les baptisés, mieux compris que ces étrangers étaient leurs frères. 

Le pape François a déclaré ceci, dans son message à l'occasion de la 3° Journée mondiale des pauvres, le 17 novembre 2019  :  "Les pauvres sont traités comme des ordures ; ils sont considérés comme des parasites de la société ; on ne pardonne même pas aux pauvres leur pauvreté..."

Je termine avec les musulmans, à propos desquels nombre de nos concitoyens se comportent de façon très naïve également. Par exemple, ils pensent qu'ils vont bientôt imposer la religion musulmane à l'ensemble de la France, que dans l'ensemble, ils sont plutôt dangereux, et j'en passe... Que leur présence fasse réfléchir, d'accord ! Or, ce sont des humains comme nous, imparfaits comme nous, mais aussi dignes de respect que nous. Les juger de travers, souvent sans les connaître, c'est faire preuve d'une grande naïveté.  Le Petit Robert définit la naïveté de la façon suivante : "crédulité résultant souvent de l'ignorance, de l'inexpérience ou de l'irréflexion, manque de finesse."  

Apprenons à connaître avec le coeur les migrants, les défavorisés, les musulmans et autres..., et notre naïveté déplacée se transformera en esprit de Fraternité ! 

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"Rivers of Babylon" ;  cela vous dit quelque chose ?  Le psaume 137 : "Au bord des fleuves de Babylone, nous étions assis et nous pleurions, nous souvenant de Sion..." ; comme pleurent aujourd'hui tant de migrants obligés par des événements tragiques à quitter le pays qu'ils aiment, comme leurs rivières et leurs villages, pour atterrir chez nous, où la Fraternité n'est pas toujours au rendez-vous...

Ecoutons ce psaume 137, interprété de façon magnifique...

 https://youtu.be/l3QxT-w3WMo

3 commentaires:


Elodie a dit…

Merci beaucoup pour ce billet du jour Olivier.
C'est vrai qu'il est bien souvent difficile d'imaginer ce que vivent "les pauvres" sans avoir connu la pauvreté ou sans l'avoir même côtoyée. Comme il est difficile aussi de vraiment comprendre tout ce par quoi ont dû passer les migrants cherchant refuge ailleurs que dans leur pays insécurisant et insécurisé.

L'on ne peut pas juger ceux qui ignorent de telles vérités. Soyons cléments avec eux et prions aussi pour eux, autant que pour "les pauvres". Ne pas faire de différence entre eux tous, c'est déjà leur permettre de trouver ou de construire ensemble quelque chose sur un terrain neutre et d'entente.

Et surtout, surtout, parlons-en, des pauvres, des réfugiés, des chômeurs... Et des travailleurs aussi !
Dans ces "nouveaux bénéficiaires" d'aides alimentaires, il y a aussi de plus en plus de travailleurs, pas seulement aux États Unis, en France aussi.
L'on se méprend souvent sur bien des choses en n'osant pas regarder la réalité, les réalités, du monde qui nous entoure.
Il appartient à chacun de garder l'œil ouvert pour, s'il le souhaite, tendre la main à son voisin ou à son prochain, et témoigner aussi de ce qu'il voit afin que l'on ne reste pas toujours autant dans l'ignorance.

Marie-France Dauce a dit…

« N’oubliez pas l’hospitalité, car, grâce à elle, certains, sans le savoir, ont accueilli des anges. » (Hébreux 13,2)

Ce verset me touche particulièrement et nous renvoie à l'accueil que nous faisons aux migrants. Comme chrétiens nous ne devrions même pas nous poser la question... il est évident que nous devons leur venir en aide, ce message est récurrent dans la Bible, surtout dans l’Évangile. et toutes les personnes qui s'investissent dans cet accueil, croyants ou incroyants, confirment qu'ils reçoivent aussi en échange !

Cette parole me rappelle toujours que nous faisons bien peu!

amie du blog a dit…

Des bénévoles d'association de solidarité active et de soutien aux migrants et aux réfugiés sont souvent frappés par cette interrogation : Est-ce que ce sont des musulmans ?
Alors que leur demande est d'accueillir toute personne humaine, toute famille en quête d'un logement. L'urgence est donc de leur trouver un abri et non pas de choisir en fonction de la religion !
Le texte d'aujourd'hui aide à réfléchir sur notre comportement.