Ayant eu des échos de la qualité de l'homélie de Gaston pour la fête de la Toussaint, à Angles, j'ai le plaisir de vous la partager.
Je rappelle que Gaston Vinet est un ancien curé-doyen de Talmont-St Hilaire, la paroisse dans laquelle je suis inséré. Entre autres activités, il accompagne la Mission de la Mer, aux Sables d'Olonne.
Fête de la Toussaint. Fête des Saints.
Au dire de l'apôtre Jean, ils sont une foule immense. Il y a bien sûr ceux que l'Église a reconnus depuis la Vierge Marie, à la tendresse maternelle, patronne de cette église, en passant par Sainte Thérèse, aux paroles d’espérance avant de mourir : « je ne meurs pas, j’entre dans la vie ! », Saint François, que notre pape affectionne, jusqu’à Charles de Foucauld, cher à mon cœur, Jean XXIII, Jean Paul II, et combien d’autres.
Ces saints sont pour nous ce que des phares sont pour les navigateurs, des points de repères sur la route. C’est merveilleux de lire leur vie, pour nous en inspirer. C’est précieux de leur demander de prier pour nous.
Mais à coté de ces figures célèbres, n’oublions pas d’autres saints, ceux et celles qui ont vécu tout simplement le message évangélique des béatitudes, ces hommes, ces femmes de chez nous dont on n’a retenu à leur mort que les qualités. Du sacristain Vincent, victime de l’attentat de Nice, on dit : « c’était un brave homme, gentil, ouvert, dynamique, toujours au service ». Quant à Simone Barreto, brésilienne, autre victime : « elle était toujours là, aimant tout le monde, très croyante, toujours souriante. » Ses dernières paroles avant de mourir : « dites à mes 3 enfants que je les aime. »
Parmi les saints qui s’en sont allés chez Dieu, signalons encore et pourquoi pas, ceux au passé douloureux, blessés dans leur chair, dans leur cœur, les accidentés de l’amour. Ils avaient bien dans leur cœur une petite lumière d’amour qui brillait. Comment l’amour de Dieu n’aurait-elle pas anéanti leurs imperfections ?
Ainsi, ce sont tous les saints, célèbres ou anonymes, que l'Église nous invite à célébrer aujourd’hui. Au détour des allées dans le cimetière, nous les évoquons, ces parents, ces grands-parents, ces époux, ces frères, ces sœurs, ces voisins qui nous ont précédés. « Bienheureux, bienheureux » sont-ils.
« On dit que vous êtes une sainte, qu’en pensez vous ?" demanda un jour un journaliste à Mère Teresa. Il s’attendait à des protestations d’humilité. Eh bien non ! Pas du tout. « Bien sûr, je le suis ! répondit-elle, et vous aussi ! ».
Elle soulignait ainsi que nous sommes déjà des saints ou tout au moins que nous marchons vers la sainteté dans la mesure où nous empruntons le chemin de Jésus, chemin du bonheur enseigné par Jésus dans les béatitudes.
« Bienheureux les artisans de paix, ils seront appelés fils de Dieu. » « Bienheureux si l’on vous persécute à cause de moi car, votre récompense sera grande dans les cieux. »
Ces 2 béatitudes résonnent particulièrement en nous sous le choc encore des attentats islamistes de ces derniers jours.
Toi qui dis « non » à l’esprit de vengeance mais en même temps, toi qui reconnais sans naïveté qu’il est important de combattre l’islamisme ; laissant aux autorités publiques la tâche de réprimer la violence fanatique, tu contribues à faire ton bonheur ici bas et dans le ciel.
Toi qui refuses d’identifier les musulmans à cette barbarie, persuadé que le Dieu qui demande de tuer n’existe pas, tu contribues à faire ton bonheur ici-bas et dans le ciel.
Toi qui réponds à l’appel à l’unité, ne cédant pas à l’esprit de division que les auteurs d’attentats cherche à répandre, tu contribues à faire ton bonheur ici bas et dans le ciel.
Toi qui réponds à l’appel du Pape François en sa dernière encyclique, appel à la fraternité universelle et respectueuse de nos diversités, tu contribues à faire ton bonheur ici bas et dans le ciel.
Toi qui pleures avec ceux qui pleurent, compatis avec ceux qui souffrent, toi qui espères malgré tout, à l'exemple de la sœur du Père Hamel, qui reconnaît que la blessure est profonde mais porte cependant le témoignage de la paix et du pardon, tu contribues à faire ton bonheur ici bas et dans le ciel.
Toi qui es stimulé par les valeurs évangéliques de ceux qui veillent quotidiennement sur notre sécurité et notre santé, les militaires, le personnel du monde de la santé, tu contribues à faire ton bonheur ici bas et dans le ciel.
Toi qui pries pour les victimes et leurs familles et pour nous, pour que nous ne cédions pas aux sentiments de colère, mais agissions afin que l’amour l’emporte sur la haine, le pardon sur l’offense, la paix sur la discorde, l’espérance sur le doute, tu contribues à faire ton bonheur ici bas et dans le ciel.
« Bienheureux les artisans de paix, leur récompense sera grande dans les cieux. »
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3 commentaires:
Bravo Père Olivier ! Nous sommes tous des saints en puissance. je ne meurs pas. Ressuscito !Il est Vivant ! bernardt
Depuis plus d'une semaine, à chaque lecture de ce blog si fourni en ce moment, je me dis : "il faut écrire..." et puis le temps passe. Et chaque jour, avec ces différents commentaires, avec ces différents points de vue, je me demande aussi s'il est besoin d'ajouter encore quelques lignes...Méditer, faire silence, c'est ce à quoi m'entraîne,(nous entraîne ?)ces textes forts.
Alors, juste un merci au lama Thriné qui nous rappelle : "soyons donc vigilants envers nous-mêmes en premier lieu." Cela a résonné immédiatement avec la parabole de la paille et de la poutre ! Pour être artisan de paix, ce que nous souhaitons sûrement tous en cette époque si torturée, ne faudrait-il pas déjà veiller à faire la paix en soi ?
Une personne pacifiée n'est-elle pas une personne pacifiante pour son entourage...et ainsi de proche en proche, la Paix pourrait, pourra se faire plus présente.
Merci à tous les intervenants de ce blog qui m'apportent leur part de Paix.
Merci beaucoup pour ce partage, Olivier !
Comme je trouve cette homélie touchante et "percutante".
Merci à Gaston Vinet pour ces mots et ces paroles partagés et offerts.
C'est très important de prendre conscience de cette sainteté que nous portons toutes et tous en puissance, en devenir, pour qui le souhaite bien sûr.
Je trouve cela très encourageant, porteur d'espoir et d'un peu de cette Lumière qui a animé le Christ dans tout ce qu'il est venu nous offrir.
Sans forcément remettre cela à demain ou à plus tard, nous pouvons toutes et tous, à chaque instant, à chaque présent, nous interroger sur ce qui pourrait nous rendre meilleur et rendre meilleur ceux qui se présentent sur notre chemin.
Parfois, il suffit "d'un rien" pour basculer dans une forme sainteté... une main tendue... un service rendu... un coup de téléphone... de l'intérêt sincère pour autrui... un temps partagé... une pensée... un mot... un sourire... une prière...
Nous avons tout le temps à disposition tant d'occasions de cheminer sur les pas de Mère Térésa, de Sainte Thérèse, de Jean-Paul II, de Marie, de Saint François, à notre façon bien sûr, et de nous inspirer de leur Vie, de ce qui forme, comme on dit, "leurs attributs" ou "leurs qualités bienfaisantes"... encore faut-il prendre le temps de les reconnaître, d'aller découvrir toutes ces qualités et d'oser les rencontrer peut-être d'abord chez eux pour pouvoir ensuite les cultiver "chez nous", chez soi et autour de soi.
Tout ce qui fait de ces "figures emblématiques" des Saints, nous le portons toutes et tous en nous, chacune et chacun d'entre nous et parmi nous. Nous ne sommes pas aussi différents d'eux que nous le pensons parfois...
Tout n'est qu'une question de point de vue, d'Amour, de Vérité, de Don de soi, de Foi, de Compassion et de Fraternité !
Puissiez vous, toutes et tous, si vous le désirez, cultiver votre Sainteté ! "Pour votre bonheur ici-bas et dans le ciel" bien sûr, mais aussi pour nourrir le Bonheur de toutes celles et ceux qui vous entourent, qu'ils s'agisse des aînés qui vous ont précédés, de vos frères-soeurs qui sont vos contemporains, ou bien encore de vos enfants et petits-enfants, déjà nés ou à naître, et qui vous succèderont !
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