Il y a 75 ans aujourd'hui, jour pour jour, le 9 août 1945, un avion américain larguait une bombe atomique sur Nagasaki, faisant des dizaines de milliers de morts. Un désastre non seulement pour le Japon, mais pour l'ensemble de l'humanité ! Et pourtant, à présent encore, les trois pays qui disposent du plus grand nombre d'ogives nucléaires, la Russie, les USA et la France, mais également six autres nations, disposent d'un arsenal nucléaire important.
76% des Français souhaiteraient que la France signe enfin le Traité d'interdiction de l'arme nucléaire, approuvé à l'ONU, en 2017, par 122 Etats. Cet armement coûte chaque année à notre pays 6 milliards d'euros, qui seraient plus utiles face à tant d'autres besoins... Par exemple, pour aider nos frères et soeurs du Liban qui ont tout perdu ; mais là, je suis trop naïf !
Voici des extraits du message du pape François prononcé à Nagasaki en 2019. L'on pourra noter qu'une fois de plus, le pape se situe radicalement à contre-courant de la pensée d'un certain nombre de catholiques, ainsi que de bien des responsables politiques. Sans juger ni condamner personne, lequel ou lesquels sont le plus dans la ligne de l'Evangile ?
Voici des extraits du message du pape François prononcé à Nagasaki en 2019. L'on pourra noter qu'une fois de plus, le pape se situe radicalement à contre-courant de la pensée d'un certain nombre de catholiques, ainsi que de bien des responsables politiques. Sans juger ni condamner personne, lequel ou lesquels sont le plus dans la ligne de l'Evangile ?
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« Ce lieu nous rend davantage conscients
de la souffrance et de l’horreur que nous, les êtres humains, sommes capables
de nous infliger ; l’utilisation de l’énergie atomique
à des fins militaires est immorale »
"A Nagasaki, ce fut un crime, non seulement contre l’homme et sa dignité, mais aussi contre toute possibilité d’avenir dans notre maison commune. » La seule « possession d’armes atomiques est immorale». Les armes nucléaires « ne nous défendent pas des menaces contre la sécurité nationale et internationale de notre temps ».
"La possession des armes nucléaires et
d’autres armes de destruction massive n’est pas la réponse la plus appropriée »
au désir de paix de l’humanité ; le pape a longuement dénoncé « la perverse
dichotomie de vouloir défendre et garantir la stabilité et la paix sur la base
d’une fausse sécurité soutenue par une mentalité de crainte et de méfiance qui
finit par envenimer les relations entre les peuples et empêcher tout dialogue
possible ».
« La paix et
la stabilité internationales sont incompatibles avec toute tentative de compter
sur la peur de la destruction réciproque ou sur une menace d’anéantissement
total. La véritable
paix est une paix désarmée. »
À Nagasaki, il a
donc redit son soutien aux « principaux instruments juridiques
internationaux de désarmement et de non-prolifération nucléaire, y compris le
Traité sur l’interdiction des armes nucléaires .»
Au-delà d’une
dénonciation de principe de l’arme nucléaire, François, qui estime « qu’un
monde sans armes nucléaires est possible et nécessaire », plaida pour «
une éthique globale de solidarité et de coopération . Notre
réponse à la menace des armes nucléaires doit être collective et concertée, sur
la base de la construction, ardue mais constante, d’une confiance mutuelle qui
brise la dynamique de méfiance qui prévaut actuellement."
Le pape a dénoncé avec les
mots de Paul VI à l’ONU les « énormes dépenses » militaires qui «
arrêtent les projets de solidarité et d’utile travail » et « faussent
la psychologie des peuples. Dans le
monde d’aujourd’hui, où des millions d’enfants et de familles vivent dans des
conditions inhumaines, l’argent dépensé et les fortunes gagnées dans la
fabrication, la modernisation, l’entretien et la vente d’armes toujours plus
destructrices sont un outrage continuel qui crie vers le ciel », a-t-il lancé à Nagasaki, appelant à l’emploi de ces
ressources en faveur du développement.
« Personne ne
peut être indifférent face à la souffrance de millions d’hommes et de femmes
qui continuent aujourd’hui à interpeller notre conscience (…) ; personne ne
peut fermer les yeux face aux ruines d’une culture incapable de dialoguer », a-t-il ajouté, au pied d’un pilier, seul vestige de
la cathédrale d’Urakami, rasée par la bombe, mais jadis la plus vaste
d’Extrême-Orient.
Et parce que la prière fait partie des « armes dans lesquelles nous
mettons notre confiance », il a achevé son message par les mots de François d’Assise, le saint dont il a choisi de porter le nom : « Seigneur, fais de moi un instrument de paix."
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