Lundi dernier, à Stuttgart, en Allemagne, sépulture d'une grand-mère allemande reliée par alliance à la famille. Ma nièce et son époux y ont participé. "Oma", 93 ans, était très croyante. Elle est partie dans la paix. Un prêtre l'avait accompagnée jusqu'au bout, avec le sacrement du grand Passage. Elle vivait à la maison, chez sa fille, qui l'a servie avec courage, à la limite des ses forces, mais avec un immense amour.
Ce qui fut frappant, c'est que, comme me l'a écrit mon frère, "à l'annonce de son décès, les cloches de l'église catholique (sa religion) ont sonné, mais aussi, celles du temps protestant." Quelle belle image de fraternité, au-delà de nos regrettables divisions !
Face à notre destin infini, que représentent en effet ces oppositions funestes qui nous opposent et nous séparent depuis trop de siècles ? Ne sommes-nous pas les frères et soeurs du même Christ ? N'avons-nous pas le même Evangile ? Jésus ne nous a-t-il pas confié la même mission ? N'y a-t-il pas un seul Dieu, pour une humanité unique et unifiée en lui ? Pourquoi avons-nous majoré à ce point l'importance des formulations dogmatiques qui nous ont divisés, alors qu'il s'agissait surtout de suivre l'Evangile ?
Grâce à Dieu, cette sonnerie de cloches à l'unisson nous fait un peu oublier ce long passé d'hostilité qui nous a fait tant de mal. J'y vois là déjà un début de résultat de la grande prière de Jésus dans l'évangile de Jean : "Qu'ils soient un, pour que le monde croie !" (Jean 17/21)
Comme la écrit le P. Joseph Moingt dans "Croire quand même", p. 200 : "L'essentiel, c'est que l'on soit d'accord sur l'enseignement de l'Evangile. Un accord existe déjà sur cela, qui est la base de la foi (...) Le principal est qu'un sentiment de profonde fraternité s'implante au coeur des chrétiens de toutes confessions."
Comme aiment à le chanter nos frères et soeurs Juifs (psaume 133-132) :
"Oh qu'il est bon pour des frères de vivre ensemble et d'être unis !
C'est la rosée qui descend de l'Hermon
vers la montagne de Sion.
C'est là que le Seigneur envoie la bénédiction,
il y a mis la vie éternelle."
En terminant, et pour en revenir à la sonnerie simultanée des cloches dans une église et un temple, une pensée du grand metteur en scène suédois Ingmar Bergman :
"Quand deux personnes se réconcilient sur la terre, il se produit dans le ciel quelque chose de plus important que toutes les trompettes du paradis."
vendredi 31 juillet 2020
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2434 : Les cloches catholiques et protestantes ont sonné ensemble
Publié par
Olivier Gaignet
à
09:20
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1 commentaires:
"Quand deux personnes se réconcilient sur la terre, il se produit dans le ciel quelque chose de plus important que toutes les trompettes du paradis."
C'est une très belle pensée...
Un autre aspect qui m'a rapprochée de l'ACAT, c'est la dimension œcuménique. Je vis toujours plus intensément nos célébrations en commun, protestants, orthodoxes, catholiques.
C'est peut-être du même ordre que les trompettes du paradis évoquées par Bergman ?
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