Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



jeudi 16 juillet 2020

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2424 : Liberté !

Dans le sillage de la fête nationale du 14 juillet, aujourd'hui, demain et samedi, je vous présente une illustration en poésie, grâce au talentueux Victor Hugo, du sens des mots "Liberté", "Egalité" et "Fraternité".

Poème de Victor Hugo  :  Liberté ! 

Extrait du recueil : "La légende des siècles" (1859)

De quel droit mettez-vous des oiseaux dans des cages ?

De quel droit ôtez-vous ces chanteurs aux bocages,
Aux sources, à l'aurore, à la nuée, aux vents ?
De quel droit volez-vous la vie à ces vivants ?
Homme, crois-tu que Dieu, ce père, fasse naître
L'aile pour l'accrocher au clou de ta fenêtre ?
Ne peux-tu vivre heureux et content sans cela ?
Qu'est-ce qu'ils ont donc fait tous ces innocents-là
Pour être au bagne avec leur nid et leur femelle ?

Qui sait comment leur sort à notre sort se mêle ?
Qui sait si le verdier qu'on dérobe aux rameaux,
Qui sait si le malheur qu'on fait aux animaux
Et si la servitude inutile des bêtes
Ne se résolvent pas en Nérons sur nos têtes ?

Qui sait si le carcan ne sort pas des licous ?
Oh! de nos actions qui sait les contre-coups,
Et quels noirs croisements ont au fond du mystère
Tant de choses qu'on fait en riant sur la terre ?

Quand vous cadenassez sous un réseau de fer
Tous ces buveurs d'azur faits pour s'enivrer d'air,
Tous ces nageurs charmants de la lumière bleue,
Chardonneret, pinson, moineau franc, hochequeue,
Croyez-vous que le bec sanglant des passereaux
Ne touche pas à l'homme en heurtant ces barreaux ?

Prenez garde à la sombre équité. Prenez garde !
Partout où pleure et crie un captif, Dieu regarde.
Ne comprenez-vous pas que vous êtes méchants ?
À tous ces enfermés donnez la clef des champs !
Aux champs les rossignols, aux champs les hirondelles ;
Les âmes expieront tout ce qu'on fait aux ailes.

La balance invisible a deux plateaux obscurs.
Prenez garde aux cachots dont vous ornez vos murs !
Du treillage aux fils d'or naissent les noires grilles ;
La volière sinistre est mère des bastilles.

Respect aux doux passants des airs, des prés, des eaux !
Toute la liberté qu'on prend à des oiseaux
Le destin juste et dur la reprend à des hommes.
Nous avons des tyrans parce que nous en sommes.

Tu veux être libre, homme ? et de quel droit, ayant
Chez toi le détenu, ce témoin effrayant ?
Ce qu'on croit sans défense est défendu par l'ombre.
Toute l'immensité sur ce pauvre oiseau sombre
Se penche, et te dévoue à l'expiation.

Je t'admire, oppresseur, criant: oppression !
Le sort te tient pendant que ta démence brave
Ce forçat qui sur toi jette une ombre d'esclave
Et la cage qui pend au seuil de ta maison
Vit, chante, et fait sortir de terre la prison.


A chacun de réfléchir comment la situation ici décrite correspond à ce dont souffrent tant d'hommes et de femmes
encore opprimés, de toutes sortes de façons, aujourd'hui ! 







2 commentaires:


Marie-France Dauce a dit…

Paul Eluard, Victor Hugo....merci Olivier pour ces textes magnifiques qui nous font méditer sur la condition de tous les enfermés, et sur notre arrogance à vouloir tout dominer !

Elodie a dit…

Merci pour ce partage Olivier.
C'est toujours intéressant de lire ces poètes. La LIBERTÉ, quel bien grand mot... A la fois si riche, si puissant, si inspirant... Mais aussi très proche des hommes qui sont souvent comme habités par cet élan, ce désir, ce rêve de liberté... et pourtant tant de guerres, tant de discordes, tant d'injustices, tant de sacrifices aussi encore au nom de la liberté... mais de quelle liberté est-il alors question ? La liberté ne pourrait/devrait-elle pas outrepasser ce qui est matériel ou les possessions ; n'existerait-elle pas par-delà ou au-delà de "nos petites vies" ? Ne pourrait-on pas penser la liberté comme quelque chose de permanent, de "déjà là" et toujours présent ? Quelque chose qui nous ferait nous et qui nous permettrait simplement d'être là, d'exister, de vivre les choses de la Vie, quelles que soient ces choses de la Vie, et de les vivre dans une certaine direction "choisie" ? Nous avons toujours la possibilité de rejoindre cette forme de liberté qui nous fait exister, cette sorte de liberté de penser et de formuler les choses de la vie (par le rêve ou la prière par exemple). L'on peut certes être privé ou amputé de liberté matérielle ou physique mais la liberté d'aimer, la liberté de rêver et de croire, cette liberté peut-être plus "cachée", plus poétique mais accessible à tous, cette liberté-là, toujours là, qui nous est offerte chaque jour, de notre naissance à notre mort, cette liberté ne serait-elle pas celle qu'il importe le plus de cultiver car elle est capable, par-delà les cellules, les silences, les tortures et les barrières, de Tout transformer et parfois même de faire se déplacer les montagnes ?!
Je vous souhaite à toutes et tous, chacune et chacun, de pouvoir expérimenter et cultiver, si vous le désirez, cette liberté "invisible et poétique" accessible à tous, en tout temps et en tout lieu, à la portée de toutes les mains et de tous les cœurs d'humains que nous sommes !