Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



vendredi 29 mai 2020

Le Blog de l'Arche de Noé 85 n° 2385 : Jeûne eucharistique en temps de confinement

Suite à l'appel que j'avais lancé, dans le but de déconfiner un peu ce blog, afin qu'il ne soit pas centré seulement sur ma personne, je reçois de temps en temps des contributions extérieures, que je me fais une joie de vous transmettre.  Ce blog se veut en effet un lieu de parole partagée.

Aujourd'hui, c'est une militante du CMR (Chrétiens dans le Monde Rural), d'un département de l'Ouest de la France, très engagée dans sa paroisse comme dans des actions de solidarité, qui nous fait part de son ressenti à propos de cette période de jeûne eucharistique que nous venons de traverser.  Puisse son témoignage nourrir notre réflexion !



J’ai lu avec intérêt les articles de la newsletter du CMR, relatifs au jeûne eucharistique.
Ils donnent à réfléchir et j’ai personnellement beaucoup à prendre.
Mais je souhaitais régir car certaines prises de position, certaines expressions employées m’ont un peu heurtée.

Je partage ce qui est dit des bienfaits du jeûne : « pratique saine et sainte », ce qui est dit du fait de pouvoir retrouver une certaine intériorité.
Je partage aussi cet appel à profiter de l’expérience de ce temps si particulier pour apprendre à se dépouiller nous-mêmes de ce qui nous encombre, à dépouiller nos rites religieux également (vêtements liturgiques compris !).

Mais j’ai eu du mal à entendre parler « d’ersatz » de célébration, de curés « ignorant la vie réelle de ceux qui les écoutent », « d’idolâtrie, d’enfermement de Dieu dans des rites….. »
Je veux bien entendre que ce sont des dérives possibles.
Mais personnellement, je n’ai pas eu le même ressenti.
J’ai apprécié de pouvoir, non pas « regarder » la messe à la télévision, mais y participer réellement. J’ai prié, j’ai chanté, j’ai reçu la Parole et pu la méditer.
Je ne me suis pas sentie dans un cadre restreint, centré sur une communauté, mais au contraire élargi à l’Eglise universelle, porteuse des intentions du monde entier, unie aux malades, aux soignants à tous les acteurs en première ligne dans cette crise, soucieuse des plus pauvres et des plus isolés.
Je n’aurais pas pu prier seule durant tout ce temps. J’ai eu besoin de ces moments de communion. Communion avec tous ceux que je viens de citer. Communion partagée plus localement, avec des voisins, des personnes contactées par téléphone, des proches, auxquels il était possible de dire : « on sera en communion durant la messe de 11h ».
J’ai eu besoin d’entendre la Parole de Dieu et de participer au sacrifice eucharistique même, s’il est tout-à-fait vrai que des manques évidents sont apparus : la dimension de « peuple rassemblé » , le fait de ne pouvoir communier au Corps du Christ (c’est là que nous mesurerons les bienfaits du jeûne, lorsque nous pourrons enfin communier ensemble).
J’ai eu besoin de ces temps pour me ressourcer et puiser à cette source pour maintenir le lien avec toute ma famille, soutenir chacun dans ce qu’il avait à vivre, pour puiser la force de poursuivre d’une autre manière les missions qui m’ont été confiées en Eglise :
-        -   écoute et réconfort des personnes endeuillées pour lesquelles il a été si difficile de vivre ces sépultures, sans rites cette fois, et sans pouvoir être entourées, sans même avoir pu accompagner leurs proches dans les derniers instants.
        -   solidarité avec les personnes encore plus isolées, les malades physiques et psychologiques, particulièrement perturbés en cette période.
-        -    rôle de veilleur dans le cadre du Pôle Solidarité face aux situations difficiles engendrées ou accentuées par cette crise.
     Il est si facile de donner un coup de fil, d’envoyer un message, d’écouter, de rassurer….surtout quand on a tout son temps !. Tant d’autres l’ont fait durant cette période et ceux-là aussi je les ai portés dans la prière.
Pour moi, sans la prière et le retour à la source, comment tenir ? Comment garder la confiance, la motivation sur une longue durée ? Comment résister au repli sur soi, à la désespérance parfois ?
Alors, ce que les écrans, ou les radios, ont pu proposer pour nourrir ma foi (au niveau national ou local) m’ont permis de vivre ce temps plus « en paix » et plus « en lien ».

J’ajouterai seulement que les prêtres, comme tous, se sont trouvés face à une situation inédite et ont fait ce qu’ils ont jugé bon pour maintenir le lien, nourrir ce temps de confinement et appeler à la fraternité. Merci à eux.

1 commentaires:


Elodie a dit…

Merci pour ce partage Olivier !
C'est un beau témoignage qui nous rappelle que l'important, quelles que soient les circonstances, quelle que soit la forme dont nous vivons notre Foi et notre Communion avec le Christ ou avec Dieu, l'important est de demeurer le Cœur bien ouvert à l'autre et à soi de façon à être le plus en paix possible et le plus proche de Dieu, en demeurant en lien aussi avec nos frères et soeurs de l'Humanité.