Comme nombre de prêtres sans doute, cela fait plusieurs fois que j'entends cette question, au téléphone ou par mail : "puisqu'on ne peut pas sortir de chez soi, comment faire pour se confesser ?" Parfois, la plainte est plus forte : "j'aurais eu des choses très importantes à me faire pardonner." Avec cet ajout : "qu'est-ce que Dieu va penser de moi ? Comment je vais pouvoir me libérer, me sentir apaisé ?"
Je comptais faire un billet sur cette question lorsque je me suis souvenu qu'un matin, le vendredi 20 mars, lors de la la messe, le pape avait fait une homélie éclairante sur ce sujet. La finale est fort éclairante et satisfera chacun !
Entre parenthèses, je suis tous les jours ses messes à Ste Marthe, à 7h du matin ; c'est à ne pas manquer : chaque jour, ses homélies sont d'une qualité rare ! Allez les suivre aussi, sur Kto, à 7h, ou, soit à 7h également, ou n'importe quand ensuite dans la journée, en tapant sur google : "messe du pape le ...avril sur YouTube".
Homélie du pape François sur le pardon du Seigneur
Quand je lis ou que j’écoute ce passage du prophète Osée que nous avons
entendu dans la première lecture : “Reviens, Israël, au Seigneur ton Dieu”,
quand je l’entends, il me revient en mémoire une chanson que chantait Carlo
Buti il y a 75 ans, et que les familles italiennes à Buenos Aires aimaient
écouter : “Torna dal tuo papà. La ninna nanna ancora ti canterà” (Reviens
chez ton papa, il te chantera encore une berceuse). Reviens : c’est ton
papa qui te dit de revenir. Dieu est ton papa ; il n’est pas un juge, il est
ton papa : “Reviens à la maison, écoute, viens”. Et ce souvenir – j’étais
enfant – me conduit aussitôt au papa du chapitre 15 de Luc, ce papa de qui l’on
dit : “Il vit venir son fils de loin”, ce fils qui s’en était allé avec tout
son argent qu’il avait gaspillé. Mais, s’il l’a vu de loin, c’est parce qu’il
l’attendait. Il montait à l’étage – combien de fois par jour! – en journée et
pendant des jours, des mois, des années peut-être, en attendant son fils. Il le
vit de loin. Reviens chez ton père, reviens chez ton Père. Il t’attend. C’est
la tendresse de Dieu qui nous parle, spécialement durant le carême. C’est le
moment d’entrer en nous-mêmes et de nous souvenir du Père et de revenir chez le
papa.
“Non, père, moi j’ai honte de revenir parce que … vous savez père, j’en ai
fait tellement, j’en ai fait de belles …”. Que dit le Seigneur ? “Reviens, je
te guérirai de ton infidélité, je t’aimerai profondément, car ma colère s’est
détournée. Je serai comme la rosée, tu fleuriras comme le lis, tu étendras tes racines comme les arbres du Liban”. Reviens chez ton père qui
t’attend. Le Dieu de la tendresse nous guérira ; il nous guérira de beaucoup,
beaucoup de blessures de la vie et de beaucoup de mauvaises choses que nous
avons faites. Chacun en a fait !
Mais pensez à cela : revenir à Dieu c’est revenir à l’étreinte, à
l’embrassade du père. Et penser à cette autre promesse que fait Isaïe : “Si tes
péchés sont rouges comme l’écarlate, je te rendrai blanc comme la neige”. Il
est capable de nous transformer, Il est capable de changer notre cœur, mais il
faut d’abord faire le premier pas : revenir. C’est n’est pas aller à Dieu, non,
c’est revenir à la maison.
Et le carême vise toujours cette conversion du cœur qui, dans l’habitude
chrétienne, prend corps dans le sacrement de la Confession. C’est le moment –
je ne dirais pas de “régler ses comptes”, je n’aime pas ça – de laisser Dieu
nous changer, de laisser Dieu nous purifier, nous embrasser.
Je sais qu’à l’occasion de Pâques, beaucoup d’entre vous allez vous
confesser pour retrouver Dieu. Mais nombreux me diront aujourd’hui : “Mais,
père, où puis-je trouver un prêtre, un confesseur, puisque je ne peux pas
sortir de chez moi ? Et je veux faire la paix avec le Seigneur, je veux qu’il
m’embrasse, que mon papa m’embrasse… Comment faire sans prêtre ?” Fais ce que
dit le Catéchisme. C’est très clair : si tu ne trouves pas de prêtre pour te
confesser, parle avec Dieu, il est ton Père, et dis-lui la vérité : “Seigneur,
j’ai manigancé ceci, cela, cela…. pardon”, et demande-lui pardon de tout ton
cœur, avec l’Acte de contrition* et promets-lui : “Je me confesserai plus tard,
mais pardonne-moi maintenant”. Et tu reviendras immédiatement dans la grâce de
Dieu. Tu peux t’approcher toi-même du pardon de Dieu, comme l’enseigne le
Catéchisme, sans avoir de prêtre sous la main… Trouve le moment juste, le bon
moment. Un Acte de contrition bien fait, et ainsi notre âme deviendra blanche
comme la neige.
*On peut prier cet Acte de contrition:
« Mon Dieu, j’ai un très grand regret de t’avoir offensé, parce
que tu es infiniment bon, et que le péché te déplaît. Je prends la ferme
résolution, avec le secours de ta sainte grâce, de ne plus t’offenser et
de faire pénitence. »
mardi 7 avril 2020
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2227 : Et si je ne trouve pas de prêtre pour me confesser ?
Publié par
Olivier Gaignet
à
08:51
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4 commentaires:
Se confesser à un prêtre est une façon de remettre sa vie entre les mains et le cœur d'un autre… ministre de l'Eglise.
Mais au bout du compte, c'est le Dieu de miséricorde qui nous pardonne par son fils Jésus-Christ, le seul Sauveur.
On peut donc demander et accueillir le pardon de Dieu sans avoir de prêtre sous la main.
Je pense que la confession est une affaire de désir, avec ou sans prêtre. Le désir de changer en se tournant vers le Christ plein de tendresse et de miséricorde.
Merci pour tous les messages sur le blog.
Ca fait du bien en cette période.
Pour la confession, je suis ravie d'avoir lu votre blog.
Pour moi, Dieu est un Père tellement plein d'amour qu'il ne peut que nous pardonner.
Nous les humains,déjà, on fait cela avec nos enfants !!
Beau chemin vers Pâques et union de prières.
merci pour ces moments HUMORISTIQUES
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