Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2339 : Est-ce que nous repérons des signes de résurrection ?

La liturgie de la messe d'hier nous a permis de méditer la scène de l'accompagnement des disciples d'Emmaüs par Jésus ressuscité. Tous deux étaient encore dans le tombeau, dans l'ombre de la mort, complètement découragés. Que s'est-il passé alors ?  Quelqu'un les a rejoints, qui leur a permis de relire ce qui se passait et de retrouver vigueur et foi en l'avenir.

Et si aujourd'hui, les disciples d'Emmaüs, c'était nous ?  A leur image, avec cette saprée pandémie, nous avançons en ce moment dans l'existence la tête basse ; masqués, gantés, inquiets, stressés...  L'avenir semble sombre, et l'on est surtout attentif à ce qui ne va pas, à ce qui s'écroule, aux dangers que nous risquons ;  dans une solitude insoutenable pour beaucoup, et avec, dans l'air que nous respirons, la perspective de la maladie, ou même de la mort, à nos trousses, toute proche peut-être, sur notre chemin.

Et puis voilà que, sur cette route parsemée de dangers, quelqu'un nous rejoint.  Oh, il est invisible !  En effet, selon Einstein, "il se promène incognito". Je fais ici appel à la célèbre formule de ce grand scientifique croyant disant que "le hasard, c'est Dieu qui se promène incognito." Cependant, en ce qui nous concerne, il ne s'agit pas du hasard, mais des signes de résurrection, des gestes d'espérance que nous pouvons repérer autour de nous, dans la nuit que nous traversons.

Et si tel coup de fil inattendu, qui nous a fait tant de bien, qui nous a permis de relever la tête, c'était un appel à sortir de notre tombeau intérieur ?  Et à téléphoner à notre tour à une personne peut-être en attente ?

Et si ce chapelet à la grotte de Lourdes, suivi quotidiennement par des dizaines de milliers de personnes, leur permettait de se sentir mieux, et de retrouver la paix intérieure, comme les disciples d'Emmaüs ?

Et si telle blague très drôle que je fais passer à mes amis, ou également tel poème qui m'a plu, leur permettait de se détendre une seconde et de s'apaiser ?

Et si je repérais une certaine sympathie chez un inconnu masqué, mais aux yeux scintillants et attentifs, dans un commerce ou au cours d'une sortie-détente dans le quartier ?

Et si je lisais le journal autrement, en repérant, au milieu du décompte des morts ou des multiples problèmes qui s'accumulent, ce qui symbolise la vie et l'espoir ?  Par exemple, dans le "Ouest-France" de ce mercredi, page 2, l'annonce que la France a obtenu de ses partenaires du G 20 un moratoire, une suspension de la dette des pays pauvres pendant un an : un début...

Dans ce même journal, rien qu'à la page 13 par exemple, pas moins de quatre signes intéressants (évangéliques ?) que je vous invite à aller lire : au Poiré-sur-Vie, l'envoi de dessins aux résidents de l'Ehpad. Et aussi, 32 artistes en herbe de St Malo-du-Bois qui ont créé une vidéo dans laquelle, bien que confinés, ils jouent ensemble "la tendresse" de Bourvil  (image de la tendresse de Dieu ?).

Dans le courrier des lecteurs aussi, en fin de journal, ce Rennais qui, suivant les appels du pape François aux Rameaux et à Pâques, invite à ce que l'on prenne des initiatives en faveur de la suppression des armes de destruction massive.

L'inconnu du chemin vers Emmaüs, au premier abord, nous ne l'avons pas reconnu nous non plus , à travers le journal, ou sur la route de notre vie.  Comme disait St Augustin : "Tu étais là, Seigneur, mais je ne te voyais pas."

Et si désormais, au lieu de chercher des oeufs de Pâques dans le jardin, ce qui n'est plus de notre âge, nous faisions la démarche, chaque jour, de repérer, dans les infos comme au coeur de nos relations déconfinées, des signes montrant que Jésus ressuscité est bien là, vivant et agissant au milieu de nous ?  A travers les uns et les autres comme au milieu des événements positifs dont nous sommes les heureux témoins.  Et de prier avec tout ça !