Sur les paroisses de Talmont et Jard-sur-Mer, ce cantique est l'un de ceux qui ont été retenus pour ce temps de Carême. Sur une superbe musique composée par ce grand artiste qu'était le jésuite Joseph Gélineau, c'était paisiblement que, jusqu'ici, ce chant accompagnait nos temps de prière de Carême : oui, on partait chaque année au désert, à cette époque, et c'était un désert assez paisible en général. Mais cette année, ce cantique prend un tout autre sens, car le désert, sans l'avoir recherché ainsi, et tout à fait malgré nous, matériellement, spirituellement, nous y sommes vraiment.
C'est clair : à la lumière de ce que nous vivons, les couplets de ce chant prennent tout à coup un tout autre sens, bien plus criant de vérité ! Par exemple, comme elle sonne juste, cette 1° phrase du 2° couplet : "Seigneur, nous irons au désert pour guérir..., et tu guériras notre mal..." C'est un acte de foi ! Et ce constat : "Et nous fêterons notre Pâque au désert." C'est bien en effet sans doute ce qui risque de nous arriver, car le confinement va se prolonger... "Nous vivrons le désert avec toi." Jusqu'ici, je n'avais jamais réalisé combien étaient justes les paroles de ce chant !
Notre évêque, Mgr François Jacolin, qui a dû quelque temps rester confiné dans son évêché à son récent retour de Rome au Vatican, vient de publier le 19 mars un "Message aux Catholiques de Vendée" qui commence ainsi : "En ce Carême 2020, le Seigneur nous entraîne dans le désert. Il renouvelle d'une façon inattendue aujourd'hui ce qu'il avait entrepris pour son peuple à la sortie d'Egypte." Et de citer ce texte, tiré du livre du Deutéronome 8, 2.5-6 :
"Souviens-toi de la longue marche que tu as faite pendant 40 années dans le désert. Le Seigneur ton Dieu te l'a imposée pour te faire passer par la pauvreté. Il voulait t'éprouver et savoir ce que tu as dans le coeur : allais-tu garder ses commandements, oui ou non ?... Tu le sauras dans ton coeur : comme un homme éduque son fils, ainsi le Seigneur ton Dieu fait ton éducation. Tu garderas les commandements du Seigneur ton Dieu, pour marcher sur ses chemins et pour le respecter."
Puis, notre évêque nous donne toute une série de pistes intéressantes pour permettre que cette fin de Carême porte tous ses fruits :
- le jeûne des relations, compensé par les coups de fil ou mails aux personnes malades ou isolées.
- le jeûne eucharistique compensé par la communion spirituelle, de désir.
- le suivi des messes, chapelet de Lourdes, offices, avec KTO.
- la découverte peut-être de temps de prière en famille chaque jour, avec un petit coin-prière autour d'une icône, d'une bougie.
- le suivi sérieux des consignes de confinement.
- se proposer au besoin pour faire les courses d'une personne en difficulté.
- avoir pour nos proches patience, bienveillance et respect.
- prendre le temps de lire les textes du jour et d'y réfléchir, seul ou en famille.
- se donner le temps de faire le point sur ce qui devrait changer dans notre façon de vivre, et sur le sens profond et les appels ressentis par rapport à ce que nous vivons.
"Seigneur, nous irons au désert pour prier,
poussés comme toi par l'Esprit.
Et nous goûterons le silence de Dieu,
Et nous renaîtrons dans la joie.
Et nous fêterons notre Pâque au désert :
Nous irons dans la force de Dieu."
Portons aussi dans notre prière, avec les soignants, les malades et les personnes décédées du coronavirus, dont par exemple plus de 30 prêtres en Italie !
dimanche 22 mars 2020
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2309 : "Seigneur, nous irons au désert avec toi..."
Publié par
Olivier Gaignet
à
09:27
Cliquer ici pour lire l'article et les commentaires
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire