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Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



dimanche 29 décembre 2019

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2279 : Homélie de Noël

Comme plusieurs personnes me l'ont demandé à la fin de la cérémonie, voici l'homélie que j'ai donnée lors de la messe de la nuit de Noël à Jard-sur-Mer, près de Talmont où je demeure.    


NOEL   2019,   A   JARD s/ MER


Vous avez sans doute entendu parler de l’horloge de l’Apocalypse, surtout ceux qui ont vu le film « V comme Vendetta » par ex.  Créée en 1947 par des scientifiques de l’université de Chicago, c’est une horloge sur laquelle minuit indique la fin du monde. Régulièrement, cette horloge est remise à jour, après une estimation collégiale. Pour info, actuellement, l’horloge affiche minuit moins 2 mns, 23h58, en raison, je cite, de « l’incapacité des dirigeants mondiaux à faire face aux menaces imminentes du changement climatique. » A ce propos, vous avez peut-être entendu comme moi cette info comme quoi, aujourd’hui même, le Congrès de Nelle Calédonie vient de voter à l’unanimité, cet après-midi, pour le Territoire, « l’état d’urgence climatique et environnemental ».

Que l’on croit ou non à ce danger, car il est de bon ton, pour certains, de minimiser ce risque ou d’en douter, nous constatons tous que le monde semble craquer de partout. Le climat de la planète, le climat dans l’Eglise, le climat dans les familles, le climat social… La haine, le rejet de l’autre, différent, gagnent partout du terrain. Nombre de personnes souffrent de la pénibilité du travail, des problèmes de retraite, des conséquences dues aux mouvements sociaux actuels. En outre, maladies, deuils, solitude, incompréhensions, déceptions, tel est le lot très lourd de nos existences !  Ainsi que le chante Alain Souchon, de sa voix inimitable : « de mon belvédère, je regarde la France, avec ses lumières, ses souffrances. »

 Qui d’entre nous échappe à de telles blessures ?  Qui n’est touché en rien par un malaise profond ? En conséquence, comme le faisait remarquer, dimanche dernier, à la fin de l’émission « le Jour du Seigneur », l’auteur fameux des BD avec son héros le chat,  Geluck, je le cite : « il ne faut pas avoir un discours sirupeux sur Noël. »  Jésus en effet n’est pas né dans la guimauve ; et les petits Jésus en sucre, si mignons soient-ils, ne représentent pas la dure réalité de la vie, ni les conditions difficiles de sa venue parmi nous !

Gorbatchev, lorsqu’il présidait l’empire soviétique, aimait raconter l’anecdote suivante : « sur sa trajectoire à travers les immensités interstellaires, une planète lointaine rencontre un jour la planète Terre ; elle l’interpelle : « Dis donc, qu’est-ce qui t’arrive ? Tu es toute desséchée, tu sens mauvais ; quelle maladie as-tu attrapé ? »  Et la planète Terre de répondre, consternée : « Ah, malheur à moi, j’ai attrapé l’humanité ! »

Car malade, elle l’est bien, en effet, notre humanité !  Et nos contemporains, comme nous-mêmes, ne savons quel sens profond donner à notre vie, ni quels remèdes utiliser pour retrouver la santé. ; et donc, nous ne savons comment donner un coup d’arrêt à l’aiguille de l’horloge qui nous rapproche inexorablement de la fin du monde.

L’écrivain et artiste A. Malraux, qui était en recherche au plan foi, avait bien proposé une solution quand il écrivait, en 1955 :  « Je pense que la tâche du prochain siècle, en face de la plus terrible menace qu’ait connu l’humanité, va être d’y réintroduire les dieux. »  A. Malraux ne croyait pas si bien dire ! Impossible en effet de sauver notre planète sans y introduire un Dieu, notre Dieu, Jésus, dont le prénom, en hébreu, signifie « Dieu sauve », Jésus, le Sauveur.

Réintroduire Dieu chez nous, mais c’est ce que, sous nos yeux, les enfants viennent de faire… D’abord, ils sont allés le chercher, là-bas, dans le fond, au loin ; car Jésus n’aurait pas osé entrer chez nous si nous ne l’avions pas désiré, si nous ne l’avions pas pris par la main. Les enfants nous ont ainsi montré l’attitude à avoir : aller chercher Jésus, ne pas le laisser à l’écart de nos vies, en-dehors de nos liturgies ; mais le remettre à sa place ; où ça ?
 Non pas sur le côté, ou un peu à l’arrière, pour qu’il ne nous gêne pas trop, mais bien au centre ; au cœur de cette crèche, qui représente chacune de nos familles, qui représente l’humanité. Avec aussi les plantes, les animaux, et toute la création à sauvegarder.

Oh, il est vrai qu’en cette nuit, Jésus semble bien petit, et bien impuissant ! Cet enfant tout menu, qui ne sait même pas encore parler, arrivera-t-il vraiment à nous sauver ? A combler nos solitudes, à guérir nos maladies, à recoudre l’humanité ? Réponse du pape François, dans son discours à l’occasion de ce Noël : « Dans la faiblesse et dans la fragilité de cet enfant se cache son pouvoir, qui recrée, et qui renouvelle ! » Là en effet se trouve le secret de Noël ! Au risque de surprendre notre pessimisme bien français en effet, il nous faut croire que la guerre de la haine est perdue, et que le mot « désespérance » ne figure nulle part dans les Evangiles.

A présent, tranquillisez-vous, je ne vais pas utiliser de travers le petit Jésus pour vous faire la morale, en vous dictant ce que vous avez à faire pour vous réconcilier au sein de vos familles, pour mieux accueillir musulmans et migrants ou pour agir en faveur de l’environnement !  A chacun de se laisser envahir par la magie du mystère de Noël, et de laisser Jésus remettre à l’heure de Dieu  la pendule de notre vie !  L’heure de minuit ne nous fait pas peur, c’est l’heure de Dieu !

A présent, je vous laisse sur le cri de foi d’un de nos grands poètes, Alfred de Vigny : « Un soir, il arriva que l’antique planète secoua sa poussière. Il se fit un grand cri : « Le Seigneur est venu ! »

Et, cette année encore, nous étions là pour l’accueillir et pour le suivre !  Merci Jésus !  Je vous invite à réfléchir quelques instants à tout cela…  Amen !  Alleluia ! 





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