Le 27 septembre, dans le billet n° 2212, je vous parlais d'une possibilité, lors d'une "halte spirituelle " au centre spi de Chaillé-les-Marais, de contempler le visage de Jésus à travers ce qu'en disent des agnostiques ou des "croyants autrement". Ce temps fort a eu lieu mercredi et jeudi, et des participants m'ont demandé de mettre par écrit quelques-unes de ces expressions à propos de Jésus. En voici un trop bref florilège.
- Jean Jaurès, artisan de paix mais, en raison de cela, honni, rejeté, puis finalement assassiné le 31 juillet 1914, juste avant cette terrible guerre qu'il sentait poindre. Il souhaitait que l'Humanité puisse grandir, "tout en s'appropriant, pour sa vie intérieure et idéale, de ce qu'il y a de divin dans l'oeuvre et la personne du Christ." Mais c'était une grande douleur pour lui de sentir "ces églises d'où Jésus serait chassé s'il pouvait parler." "Les vrais croyants, disait-il, ce sont ceux qui veulent abolir l'exploitation de l'homme par l'homme et, par la suite, les haines d'homme à homme, les haines aussi de race à race, de nation à nation, toutes les haines, et créer vraiment l'humanité qui n'est pas encore."
- André Malraux félicitait le christianisme "d'avoir proclamé que le plus profond mystère est celui de l'amour. Un amour qui ne se limite pas au sentiment des hommes, mais qui le transcende comme l'âme du monde, plus puissant que la justice, plus puissant que la mort : car "Dieu n'a pas envoyé son Fils pour juger le monde, mais pour le sauver."
- Voltaire, que l'Eglise catholique a rejeté en son temps, a écrit un superbe dialogue entre Jésus et lui-même, impossible à résumer ici. Il mourut le 30 mai 1778, à l'âge de 84 ans. En février de cette même année, il avait rédigé cette belle profession de foi : "Je meurs en adorant Dieu, en aimant mes amis, en ne haïssant pas mes ennemis, en détestant la superstition.." Il faut reconnaître que, pour Voltaire, l'Eglise représentait une sorte de superstition, de par l'image qu'elle donnait ; mais cela n'a pas effacé le respect qu'il avait pour le Christ.
- Gandhi : "Le Sermon sur la montagne (les Béatitudes), ce sont les plus belles paroles qui aient été prononcées sur la surface de la terre." "Le christianisme, c'est bien ; malheureusement, il n'a jamais été essayé." "Jésus, un homme qui était complètement innocent ; il s'est offert lui-même en sacrifice pour le bien des autres, ses ennemis inclus, et devint la rançon du monde. Ce fut un acte parfait." Au mur de sa chaumière, Gandhi avait seulement une image, celle du Christ ressuscité, avec au-dessous cette citation : "Il est notre paix." (Ephésiens 2/14)
- Alain Bombard : "Jusqu'à quinze ans, Jésus-Christ n'existait pas pour moi. A vingt ans, il n'était plus rien. Puis, à vingt-huit ans, je suis parti seul sur la mer. Jamais Jésus-Christ ne m'a quitté. C'est par lui que j'ai compris qu'il fallait toujours aimer tous les hommes."
- Nietzsche : "Le seul vrai chrétien, c'est Jésus-Christ." "Le christianisme est, malgré tout, le meilleur exemple de vie idéale que j'aie vraiment connu ; depuis que je sais marcher, je l'ai poursuivi, et je crois que dans mon coeur, je ne l'ai jamais vilipendé." Nietzsche en effet, dans ses écrits, critiquait plutôt le fait que l'Eglise n'était pas fidèle au beau message de Jésus.
Voilà de trop brefs extraits de ce que nous avons partagé au cours de cette Halte. Avec moult autres témoignages, de personnes à mille lieues de l'institution Eglise, et pourtant, profondément touchés par la profondeur du témoignage de Jésus. Pas surprenant, quand l'on sait, grâce à St Jean (1/9) que "le Verbe était la vraie lumière qui, en venant dans le monde, illumine tout homme." Et pas seulement les chrétiens allant régulièrement à la messe ou croyant en Dieu, évidemment !
Contrairement à ce que l'on pense trop souvent, dans notre société, nous ne sommes pas dans le monde du silence ni de l'absence de Dieu !
Mais de tous ces témoignages venant de bien au-delà de nos parvis, qu'allons-nous faire à présent ? Et si nous commencions enfin par écouter ceux dont l'Eglise est loin, et qu'elle a souvent exclus ? Ce serait déjà un formidable premier pas vers des frères et des soeurs qui sont aussi aimés de Dieu que nous, sinon plus encore, peut-être ? Et qui vivent assez souvent, autant et sinon plus que nous, en cohérence profonde avec le message de Jésus ! Bien que non inscrits sur nos tablettes ecclésiales...
samedi 27 octobre 2018
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2221 : "Un reflet de la douce lampe de Jésus..." (Jean Jaurès)
Publié par
Olivier Gaignet
à
17:43
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