Deux choses dans ce billet :
- d'abord, un très beau poème sur "Mars", le mois du printemps,
- et ensuite, une question du pape François :
René-François Sully Prudhomme
En mars, quand s’achève l’hiver,
Que la campagne renaissante
Ressemble à la convalescente
Dont le premier sourire est cher ;
Quand l’azur, tout frileux encore,
Est de neige éparse mêlé,
Et que midi, frais et voilé,
Revêt une blancheur d’aurore ;
Quand l’air doux dissout la torpeur
Des eaux qui se changeaient en marbres ;
Quand la feuille aux pointes des arbres
Suspend une verte vapeur ;
Et quand la femme est deux fois belle,
Belle de la candeur du jour,
Et du réveil de notre amour
Où sa pudeur se renouvelle,
Oh ! Ne devrais-je pas saisir
Dans leur vol ces rares journées
Qui sont les matins des années
Et la jeunesse du désir ?
Mais je les goûte avec tristesse ;
Tel un hibou, quand l’aube luit,
Roulant ses grands yeux pleins de nuit,
Craint la lumière qui les blesse,
Tel, sortant du deuil hivernal,
J’ouvre de grands yeux encore ivres
Du songe obscur et vain des livres,
Et la nature me fait mal.
René-François Sully Prudhomme, Les solitudes
Que la campagne renaissante
Ressemble à la convalescente
Dont le premier sourire est cher ;
Quand l’azur, tout frileux encore,
Est de neige éparse mêlé,
Et que midi, frais et voilé,
Revêt une blancheur d’aurore ;
Quand l’air doux dissout la torpeur
Des eaux qui se changeaient en marbres ;
Quand la feuille aux pointes des arbres
Suspend une verte vapeur ;
Et quand la femme est deux fois belle,
Belle de la candeur du jour,
Et du réveil de notre amour
Où sa pudeur se renouvelle,
Oh ! Ne devrais-je pas saisir
Dans leur vol ces rares journées
Qui sont les matins des années
Et la jeunesse du désir ?
Mais je les goûte avec tristesse ;
Tel un hibou, quand l’aube luit,
Roulant ses grands yeux pleins de nuit,
Craint la lumière qui les blesse,
Tel, sortant du deuil hivernal,
J’ouvre de grands yeux encore ivres
Du songe obscur et vain des livres,
Et la nature me fait mal.
René-François Sully Prudhomme, Les solitudes
Ce poème est très joli ; cependant, on ne va pas en rester là !
Je vous propose donc de compléter cette méditation sur le printemps avec une pensée du pape François, extraite de ce qu'il a partagé lors d'une audience publique à Rome le 23 août 2017.
Avec tout cet ensemble, vous ferez votre beurre !
SUIS-JE DU PRINTEMPS OU DE L'AUTOMNE ?
Pape François
"Être chrétien implique une nouvelle perspective : un regard plein d’espérance. Certains pensent que la vie réserve tous ses bonheurs dans la jeunesse et le passé, et que vivre est une lente dégradation. D’autres croient que nos joies ne sont qu’épisodiques et passagères, et que le non-sens est inscrit dans la vie des hommes. Et ceux qui, devant tant de catastrophes, disent : « Mais, la vie n’a pas de sens. Notre chemin est le non-sens. » Or, nous chrétiens, nous croyons ceci : nous croyons qu’à l’horizon de l’homme, il y a un soleil qui resplendit pour toujours.
Nous croyons que nos jours les plus beaux restent à venir. Nous sommes des gens qui appartiennent au printemps plutôt qu’à l’automne. J’aimerais vous demander maintenant, – que chacun réponde dans son cœur, en silence, mais réponde à la question – : « Moi, suis-je un homme, une femme, un garçon, une fille du printemps ou de l’automne ? Mon âme est au printemps ou en automne ?" Que chacun réponde à soi-même.
Nous apercevons les germes d’un monde nouveau plutôt que les feuilles jaunies sur les branches. Nous nous berçons de nostalgie, de remords et de plaintes : nous savons que Dieu veut que nous soyons les héritiers d’une promesse ainsi que d’infatigables cultivateurs de rêves.
N’oublions pas cette question : « Suis-je une personne de printemps ou d’automne ? » De printemps, qui attend la fleur, et qui attend le fruit, qui attend le soleil qui est Jésus, ou d’automne, qui est toujours le visage tourné vers le bas, aigri et, comme je l’ai souvent dit, le visage qui ressemble aux piments au vinaigre."
Joyeux printemps du coeur, à toutes et à tous !
SUIS-JE DU PRINTEMPS OU DE L'AUTOMNE ?
Pape François
"Être chrétien implique une nouvelle perspective : un regard plein d’espérance. Certains pensent que la vie réserve tous ses bonheurs dans la jeunesse et le passé, et que vivre est une lente dégradation. D’autres croient que nos joies ne sont qu’épisodiques et passagères, et que le non-sens est inscrit dans la vie des hommes. Et ceux qui, devant tant de catastrophes, disent : « Mais, la vie n’a pas de sens. Notre chemin est le non-sens. » Or, nous chrétiens, nous croyons ceci : nous croyons qu’à l’horizon de l’homme, il y a un soleil qui resplendit pour toujours.
Nous croyons que nos jours les plus beaux restent à venir. Nous sommes des gens qui appartiennent au printemps plutôt qu’à l’automne. J’aimerais vous demander maintenant, – que chacun réponde dans son cœur, en silence, mais réponde à la question – : « Moi, suis-je un homme, une femme, un garçon, une fille du printemps ou de l’automne ? Mon âme est au printemps ou en automne ?" Que chacun réponde à soi-même.
Nous apercevons les germes d’un monde nouveau plutôt que les feuilles jaunies sur les branches. Nous nous berçons de nostalgie, de remords et de plaintes : nous savons que Dieu veut que nous soyons les héritiers d’une promesse ainsi que d’infatigables cultivateurs de rêves.
N’oublions pas cette question : « Suis-je une personne de printemps ou d’automne ? » De printemps, qui attend la fleur, et qui attend le fruit, qui attend le soleil qui est Jésus, ou d’automne, qui est toujours le visage tourné vers le bas, aigri et, comme je l’ai souvent dit, le visage qui ressemble aux piments au vinaigre."
Joyeux printemps du coeur, à toutes et à tous !
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