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Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



lundi 4 janvier 2016

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1910 : La famille d'après la Bible

Encore une homélie, allez-vous me dire !
Mais plusieurs m'ayant demandé le texte de mon homélie en la Basilique de St Laurent-sur-Sèvre, lors du récent dimanche de la Ste Famille, le 27 décembre, je me permets de vous présenter ce que j'ai alors essayé d'exprimer.

 
Je voudrais profiter  du cadre de cette liturgie de la Sainte Famille pour vous proposer une petite réflexion sur les grands enjeux de la famille et sur le projet de Dieu par rapport à nos familles.

Tout d’abord, la famille qu’est- ce que c’est et à quoi sert-elle ? Le récent synode nous l’a rappelé, la famille c’est le socle, le terreau où, à travers les enfants, se construit l’Homme, la Femme de demain. Car la famille, c’est la cellule de base de la société, ce qui permet à notre société de se construire harmonieusement.

Cet été 2015, à Rome, lors d'une audience générale, voici comment le pape François a défini la famille : « La famille, c’est l’hôpital le plus proche, la première école des enfants, le groupe de référence éducative pour les jeunes, le lieu de l’amour pour un homme et une femme, et la meilleure maison de retraite pour les personnes âgées.» Intéressant non ? Après avoir entendu cela, toute la place Saint Pierre a applaudi à tout rompre.  En outre, la famille, c’est aussi le lieu où l’on apprend à pardonner, à être solidaire, etc…

 

Il est important, en un temps où la famille pourrait sembler ringardisée, ou dépassée, de lui redonner toutes ses lettres de noblesse. Le pape, les curés et les bons cathos ne sont pas les seuls à croire en la famille ; dans la société civile aussi, malgré les apparences, beaucoup croient en elle. François de Singly par exemple, l’un des sociologues les plus crédibles de notre pays, a écrit ceci : « Jamais la famille n’a eu autant d’importance  ; car chacun a besoin de liens familiaux vrais pour l’aider à construire son identité, et à faire émerger les ressources qu’il possède au plus profond de lui-même. »

Ceci dit il ne faut pas être naïf ; on sait bien ce qui se passe dans chacune de nos maisons ! Le pape lui-même a reconnu qu’il n’existe pas de famille modèle; je le cite encore : « Bien sûr, ce que l’on vit, n’est pas l’idéal, ce n’est pas ce qui devrait être, ni ce dont nous rêvons. » Mais on a tellement sublimé, idéalisé, sacralisé la famille que nombre de nos jeunes, de nos contemporains, ne s’y retrouvent plus, et, ne s’y retrouvant plus, ne se marient plus. Car on a fait de la famille un idéal un peu inaccessible.

Alors, pour y voir plus clair, tournons-nous vers la Bible. Or, dès la première page, que remarquons-nous ? Dès les origines, le modèle familial connaît ses premiers ratés. En témoigne la toute première cellule familiale, Adam et Eve et leurs enfants ; elle fut marquée par le meurtre d’Abel et l’exclusion de Caïn. En guise de démarrage, difficile de faire mieux !

Et si l’on déroule les pages, que découvre-t-on ? Sarah qui pousse son mari Abraham dans les bras de sa servante Agar pour lui assurer une descendance, Esaü trompé par son frère Jacob, Joseph vendu par ses frères jaloux.

Et on continue : Moïse abandonné au bord du Nil, puis se comportant de façon turbulente avec sa famille adoptive, sans parler de l’adultère de David avec la femme de l’un de ses généraux, etc… Il y aurait aussi bien d’autres exemples à citer !

Qu’est-ce que cela veut dire ? Qu’est-ce que Dieu veut par là nous signifier, dans cette Histoire, soit disant « sainte » ?

Ce que l’on constate, c’est que, dans la Bible, les histoires de familles sont pour le moins compliquées. La famille biblique, n’est pas vraiment un modèle à imiter. Et toutes ces histoires viennent nous confirmer qu’il n’y a jamais eu d’âge d’or de la famille.

Et le Nouveau Testament non plus n’est pas tendre avec la famille ; d’ailleurs au sein même de la Sainte Famille, les relations ne sont pas simples : l’évangile de ce dimanche le fait ressentir. Et vous connaissez l’épisode au cours duquel Jésus renvoie vertement sa mère et ses frères, quand ceux-ci cherchent à l’empêcher de prêcher.

Ceci dit, à travers les histoires qu’elle nous rapporte ainsi, la Bible vient résonner avec nos histoires humaines, avec tout ce qui nous semble bancal dans nos familles. Mais, ce qui est instructif, dans tous ces écrits bibliques de familles un peu désordonnées, c’est de voir comment Dieu vient les aider, les éclairer dans leurs blessures.

Les récits bibliques n’ont pas pour but de légitimer ces conduites de meurtres, d’incestes, ou d’adultères, mais ils nous montrent, et je vous donne une clef de lecture, comment Dieu ne rejette pas les personnes qui ont transgressé ! La Bible nous montre comment Dieu vient investir ces situations pour permettre à Abraham, à David et autres, de ne pas être écrasés par leurs déviations ou échecs, mais de repartir et revivre autrement.

La leçon de tout cela, c’est que tous nos modèles de familles, de la plus ordinaire à la  plus recomposée, ou la plus décomposée ou cassée, tous peuvent bénéficier de la grâce de Dieu, de sa miséricorde, de sa compréhension en même temps que de son appel à repartir d’un pas nouveau.

En effet, comme dit le pape François, « si Dieu n’avait pas un regard de bonté par rapport aux personnes divorcées-remariées, aux mères célibataires, aux enfants nés hors mariage, aux personnes homosexuelles, il ne serait pas Dieu. »

De la même façon, tout cardinal, tout prêtre, tout chrétien qui aurait un regard négatif sur ces personnes,  cesserait sur le champ d’être chrétien. 

En cas de difficultés, n’hésitons pas à rejoindre des groupes de réflexion, des équipes de foyers, des associations familiales diverses, pour voir avec d’autres comment avancer.

Dimanche dernier, en cette Basilique, nous sommes passés par la porte de la Miséricorde. Ce matin, nous venons d’entendre saint Jean nous dire que, malgré nos imperfections, « nous sommes appelés enfants de Dieu ». Laissons-nous guider par l’Enfant de Bethléem, pour qu’il nous aide à gérer notre vie familiale dans sa paix et dans sa lumière !

 

 

 

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